GROS. — PRUD’HON. — Mlle MAYER. — REGNAULT. 643
Fig. 272. — Le Fleuve de la vie. Tableau de Mue Constance Mayer.
(1) Nousne citerons, sauf de rares exceptions, que des æuvres faites entre 1799 et 1814.
la chute de Napoléon. Les trois grands noms de la peinture en France sont alors : David, Gros et Prud’hon (1).
Gros a été l’Homére de l’épopée impériale; Eugene Delacroix le compare au poéte grec pour ses peintures de la vie si étonnantes dans leur crudité et leur sim-plicité, et il rappelle dans la Bataille d’Eylau le fusil tordu oü pendent des glacons sanglants, les jambes du cheval de l’Empereur, mouillées par la neige fondue; dans Pestiférés, tant de détails profondément tragiques; dans la Bataille ÆAboulcir, l’in-
comparable cheval de Murat, qui réunit en lui toutes les perfections de la peinture. Chez Gros le sentiment le plus vif de la réalité n’enléve rien å, l’élévation de l’æuvre. Il n’a pas besoiu du prestige de l’allégorie comme Rubens dans la galerie de Mé-dicis : « Il a vu ses héros å travers son enthonsiasme ; la grandeur de leur action les éléve suffisannnent, et de ces homm.es il a fait des demi-dieux. » Le nom de Gros est inséparable de celui de Napoléon. Il nous a montre le jeune general d’Arcole, vi-vante image de l’héroisme, le conquérant de l’Égypte, qui semble porter déja au front, au milieu des pestiférés, le signe de ses incomparables destinées, et 1 Empereur, qui, malgré le brillant état-major dont il est entouré, attire seul le regard, au-dessus du. champ de bataille d’Eylau, oü les morts et les blessés sont å moitio recouverts