Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLEON I«
d’un linceul de neige (1). Gros devait peindre aussi son apothéose, en le pla^ant dans l’immense composition dont il devait décorer la coupole du Panthéon. Le travail était loin d’étre achevé, lorsque l’Empire tomba; la composition fut modifiée, au grand dé-triment de l’æuvre, et la figure de Louis XVIII rempla$a celle de Napoléon.
Prud’hon, si différent de lui, mérite dans notre école une place non moins haute. Il a, avant tout, la qualité qui manque le plus ä ses contemporains, la naivetéde l’ins-piration, et il est peiit-étre de tons les peintres celui qui évoque le mieux, et cela, sans que cette redoutable comparaison l’écrase, le grand nom. du Corrége. C’était une originalité bien grande dans mi temps ou trop d’artistes affectaient le pédan-tisme du contour, la haine des moyens pittoresques, substituaient le goüt de l’ar-chaisme å celui de l’antique. Mais sa sincérité d’exécution était teile, que Prud’hon ne fut pas méconnu de-son temps. Il fut décoré avant Gros lui-méme. Le véritable génie de Prud’hon, son domaine, son empire, c’est l’allégorie. On peut dire qu’il y est incomparable. Une vie malheureuse avait encore avivé la sensibilité naturelle de son åme, et lorsqu’il le vent, il sait émouvoir, comme il sait charmer. Il suffit de citer son Christ en croix, saderniére æuvre, qu’il laissa inachevée. La puissance d’émotion et son talent pour l’allégorie se réunissent dans son chef-d’æuvre, la Justice et la Ven-geance poursuivant le Grime. La premiere idée du peintre nous a été conservée par un dessin du Louvre. Quelque belle que soit la composition qui a été exécutée, on peut regretter peut-étre que cette premiere inspiration oü Fange de la Vengeance traine le Grime épouvante devant la Justice qui garde une gravité sereine, n’ait pas prévalu. Ce dessin semble avoir inspire M. Bonnat, dans la peinture qu’il a terminée, il y a quelques années, pour le Palais de Justice. Prud’hon a d’ailleurs traité toutes sortes de sujets : portraits(Z’Impératrice Josephine, le Roi de Rome, Mme Jarre), tableauxde genre (la Famillemalheureuse), sujets mythologiqu.es (Psychéenlevée par les Zéphyrs, Zéphyr se balanpant dans un bocage, Venus el Adonis), et méme scenes militaires (En-trevue de Napoléon avec Tempereur d’ Autriche apr'es Austerlitz). Au fond, les con-temporains de Périclés et d’Alexandre reconnaitraient bien plutöt un des leurs dans Prud’hon que dans David. Un seul artiste marche sur ses traces ou plutöt s’est tellement identifié :i sa maniére, qu’on pourrait au premier cotip d’æil, confondre leurs æuvres, c’est Mlle Constance Mayer : son chef-d’æuvre, le Fleuve de la vie, est digne en tous points de son mattre.
Aprés David, Gros et Prudhon, nous nous contenterons d’indiquer les principaux noms et les æuvres principales de leurs contemporains les plus célébres. Nous re-marquerons que presque tous se sont occupés de Napoléon.
Regxault n’ajoutait rien aux succes que lui avaient justement valus TEducation d’Achille et la Descente de croix, mais se maintenait å son rang par ses portraits, tels que celui de la reine Hortense, et par des tableaux d’histoire empruntés surtout å la my tlio-logie. Il aimait l’allégorie; pendant la Revolution il avait peint la Liberté ou la Mort.
(1) Le tableau d’Eylau fut commandé å Gros åla suite d’un concours dont le programme fut tracé par Denon et auquel prirent part vingt-cinq concurrents. Meynier eut le premier accessit, Thévenin le second. L’Empereur fit remettre å Gros, pour les reproduire, la pelisse et le chapeau qu’il portait le jour de la bataille.