CRITIQUE ARTISTIQUE. — LITHOGRAPHIE.
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jourd’hui l’honneur : Henbiquel-Dupont faisait alors ses etudes dans l’atelier de' Guérin (1). Les graveurs fran<?ais sont bien supérieurs méme å leurs contemporains Italiens plus célébres qji’eux, Volpato (1733-1802) et son éléve Raphael Morguen (1758-1833), qui pousse encore plus loin l’habileté manuelle et le charme de l’exé-cution, mais aussi l’imperturbable banalité de son maitre. Les Italiens eux-mémes semblent déja le comprendre et leurs successeurs semblent se rattacher ä l’école fran-gaise, comme le montre le Bonaparte d Arcole, d’apres Gros, par Longhi, et la Descents de croix, d’apres Daniel de Volterre, par Toschi (1788-1854), 1’Hérodiade, d’aprés Luini, par Garavaglia.
Oh peut aussi rattacher å l’écolc frEingaise l’Alleniand Jean-Godard Muller et. son fils, Chårles-Louis-Jean Muller. Il renonga au travail ala suite de la mort de
Fig. 280. — Trois médaillons de David d* Angers.
ce fils, qui se tua, en 1816, désespéré de voir que sa Vierge de saint Sixte, qu’il avait achevée en trois ans, å la fin de 1815, n’eüt pas aussitot le succes qu’elle devait obtenir justement quelques mois pins tard.
Les graveurs ne manquaient pas cependant d’occupation. Müller,avait travaillé pour le Musée franfdis, importante publication ou Laurent et Robillard ont ras-semblé les reproductions au burin des principales æuvres qui remplissaient nos collections. Bouillon abandonnait la peinture, aprés avoir obtenu le prix de Rome, pour se consacrer å dessiner et ä graver les statues et autres monuments antiques du Louvre, tel qu’il était alors. Eappelons aussi les intéressants recueils de Filhol (Musée Napoléori), de Landon, dont les æuvres (Annales du Musée, Vies et CEuvres des peintres célébres'), etc., formant plus de cent volumes et comprenant un nombre immense de gravures au trait, sont, malgré leur peu de critique, comme les archives figurées de l’art de tous les temps et de tous les pays (2). Landon était un peintre
(1) Dien obtient le prix de Rome en 1809; Forster, en 1814.
(2) C’est å Paris, oü il était venu pour la premiere fois comme représentant de la République ro-maine, quePiRANESi le fils publia la plupart de ses représentations des ruines et des antiquités romaines (1810), qui, malgré leur exactitude générale, transportent 1’Imagination dans un inoude fantastique. Jamais la gravure n’a eu plus d’originalité et de puissance d’effet, •