SOUDE ARTIFICIELLE : LEBLANC. — COTONS : OBERKAMPF. 685
sou.de artificielle; les deux inventeurs les plus féconds, James Watt et Nicolas Leblanc. Mais tandis que les engins oréés par l’un agissent å grand bruit dans toutes les usines, emportent au loin les trains de voyageurs et de marchandises sur les voies ferrées dont les continents sont sillonnés, ou guident sur les flots des na vires de com-merce et de guerre, c’est sans bruit que s’infiltrent dans tous nos ateliers, comme éléments indispensables ou comme agents auxiliaires du travail, les produits dérivés de la soude factice; c’est en silence qu’ils pénétrent dans toutes nos demeures comme objetsdirects ouindirects de consommation. S’il s’agissait d’ouvrir un concours et de reconnaitre quel est celui des deux inventeurs, J. Watt ou N. Leblanc, dont l’infiuenoe a été la plus considérable dans l’accroissement du bien-étre de l’espéce humaine, on pourrait hésiter. Toutes les améliorations touchant aux arts mécaniques dérivent, il est vrai, de l’usage de la ma-chine å vapeur; mais tous les bienfaits qui se rattachent aux industries chimiques ont trouvé leur point de départ dans la fabrication de la soude extraite du sei marin. Le carbonate de soude pro-venant de cette opération représente aujourd’hui, pour
la consommation des deux mondes, une quantité qui s’éléve å 7 ou 800.000.000 de kilogrammes, de teile sorte que la quantité de ce sei consommée par chacun de nous d’une maniére inapercue et sans que nous en ayons conscience atteint au moins la moitié, égale souvent méme la totalité du poids de sei marin nécessaire ä nos be-soins. »
Leblanc avait pris en 1797 un brevet d’invention pour s’assurer la propriété de son procédé. Mais lorsque le comité de Salut public demanda le sacrifice de toute espéce de secret pour la patrie, il re-