Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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G2
NAPOLEON Ier.
de méme de Masséna et d’Augereau. « Ceux-lå, dit Ségur, sans éduca-tion et issus des derniers rangs de (armée, ne devaient leur avancement qu’å eux seuls et aux circonstances. »
« Masséna, qui fut depuis un de nos plus célébres généraux aprés Bonaparte, était avec un esprit vif ethardi dans unhorizonlimité, d’unehumeur contenue, effet de dix années de resignation ä l’état de simple soldat et de sous-officier avant l’émancipation révolutionnaire. Son génie avaib besoin d’étre inspiré de l’occasion, qu’alors il maitri-sait, s’élevant en proportion, mais sans aller au delå des qu’il n’était plus excité par eile. Quant å ses dehors, il était d’une taille moyenne, d’une figure peu remarquable, de maniéres et d’habitudes simples, peut-étre méme un peu communes, mais d’une phy-sionomie rusée et attentive; ses yeux, jusqu’ä son dernier jour, scintillant comme des étoiles, brillaient de ce feu sacré qui fait les héros et de toute l’astuce méridionale. Ils décelaient une de ces natures d’autant plus énergiques qu’elles sont incultes et assez fortes pour réunir des vertus et des vices contraires. Trois passions y dominaient : celle de la gloire, du gain et du plaisir. Et, ce qui est rare, c’est que successivement, chacune d’elles régnait sur lui souverainement et indépendamment l’une de l’autre.
« Toutefois, né guerrier dans ces temps de guerre, et général avant tout, tant que durait le danger, tout entier ä la premiere de ces passions, il déployait l’intrépidité la plus ardente et la plus tenace. Un tel caractére, sans étre facile å dominer, devait se laisser conduire; d’ailleurs, Masséna, depuis trois anså, cette armée, y avait déjå connu et su apprécier le génie de Bonaparte.
« Restait Augereau, espece d’Ajax inculte et grossier, intrépide et fanfaron, fier de sa haute stature, de sa figure martiale et de sa valeur. Grandi soudainement dans les saturaales de 1793 et de 1794, il se croyait républicain et n’était que révolutionnaire. Indiscipliné, tout lui semblait permis. An milieu de ses soldats nus et affamés, il pre-nait d’une main, prodiguait de l’autre, étalant l’or de ses exactions, dont il se vantait dont il se parait effrontément, se montrant couvert de broderies jusque sur le cuir de ses bottes! mais imposant par ses dehors, par sa jactance, par son air toujours vain-queur, qu’il soutenait par une heureuse, impétueuse et brillante audaee.
« Récemment arrivé d’Espagne avec ses troupes, il avait apporté dans cette armée souffrante, abandonnée et retombée dans la defensive, l’orgueil d’une autre armée vic-torieuse. Cet orgueil s’était redoublé du succes brillant de Loano, du pourtant surtout ä Masséna, et qui eut été plus décisif sans l’aveugle emportement d’Augereau, dont l’attaque prématurée avait culbuté de front l’ennemi, que Masséna tournait habile-ment ä sa gauche et qu’il allait lui livrer sans retraite. Plein de lui-méme et accou-tumé ä des chefs peu exigeants, il fut choqué de ce qn’on lui en imposait un si jeune, si nouveau et venant de l’intérieur. Dans sa hauteur colossale, ce qu’on lui dit de la stature exigue et de la chétive apparence de Bonaparte, ajoutant ä son dédain, il se répandit sur lui en propos inconsidérés, fomentant l’insubordination. et se préparant å le recevoir en conséquence. »