ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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708 NAPOLÉON Ier. Aussitöt il range ses troupes pour la bataille qu’il espére. Mais Barclay envoie Bagration au delå de Smolensk pour se débarrasser de lui et peut alors accomplir librement ses desseins. Le lendemain 17, en effet, BelliarcL apergoit dans une reconnais-sance les Russes en pleine retraite; on cherche en vain un gué pour aller couper l’arriére-garde russe restée dans Smolensk. Cette arriére-garde fait une vive résistance et ne laisse entrer les Frangais, å 3 heures du matin, qu’apr fes avoir mis le feil å une partie de la ville. Le 19 aoftt, å Valoutina, l’inaction de Junot fit peut-étre manquer une fois en-core å, Napoléon l’occasion de livrer une grande bataille. Ce ne fut qu’une serie de coinbats dont l’issue, heureuse pour nous, fut chére-ment achetée par la mort du général Gudin. L’on n’était qu’au début de la Campagne et déja l’état de l’armée pouvait inspirer les plus graves inquiétudes. La chaleur était accablante; les malades, les blessés étaient sans vivres, sans lits, sans paille méme et sans médicaments. Bientot il faut suppléer au linge par le papier trouvé dans les archives; un hopital de 100 blessés resta trois jours sans secours. Le moral des soldats valides était aussi profondément atteint. « Troublés par une vague inquiétude, ils marchaient å travers la morne unifonnité de ces longues plaines, de ces vastes et silencieuses foréts de noirs sapins, et s’ef-frayaient de leur faiblesse au milieu de cette immensité. Alors ils se formaient des idées sinistres et bizarres sur la géographie de ces contrées inconnues, et, saisis d’une secréte horreur, hésitaient ä s’cnfoncer dans ces vastes solitudes.» (Ségur.) Ce qui avait effrayé surtout Napoléon, c’était l’inccndie de Smolensk, résultat d’une froidc déter-mination, et l’abandon de la ville par presque tous ses habitants. Napoléon comprit que c’était la population russe tout entiére qui reculait devant lui. A Vitepsk, il avait pensé å soulever les paysans, mais il ne tarda pas å voir que ses tentatives n’avaient pas de chances sérieuses. Barclay faisait croire que c’était Napoléon qui ordonnait d’in-ccndier les magasins et les ég'lises. Les serfs étaient persuadés que les Frangais étaient des légions de démons commandés par l’Antéchrist; ils n’osaient plus employer les ustensiles dont nos soldats s’étaient servis. D’ailleurs Napoléon hésitait ä provo-quer une guerre servile, et, méme a Moscou, il refusa les ofi'res qu’on lui fit å ce sujet. De Smolensk Napoléon pouvait se diriger soit sur Pétersbourg, soit sur Moscou, soit sur Kiew. Il hésitait entre ces trois routes. A Kiew, il envelopperait Tchitcha-gof, débarrasserait le flane droit de son armée et s’assurerait des provinces les plus . populeuses et les plus fertiles. A Pétersbourg, il s’emparerait du gouvernement, des arsenaux de terre et de mer, et enléverait ä Alexandre le seul point de communica-tion avec l’Angleterre. Mais å Moscou, il attaquerait la nation au cæur : il ne fallait plus que quinze jours pour y parvenir, tandis que Pétersbourg était ä vingt-neuf