ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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728 NAPOLEON I« autres ponts; mais, meine au milieu de cøttc impitoyablc lutte pour la vie, il faut diie, ä l’honneur de ]a nature humaine, que l’on vit encore plus d’un acte de dévouement. Aneuf heures du soir Victor passe avec ses divisions. Le général Eblé attend jusqu’å huit heures le lendemain pour brüler les ponts. Tout ce qui n’a pas encore passé est tué ou fait prisonnier. Cependant l’armée était sauvée, « et par une sorte de miracle, dit Thiers, car il avait fallu, ä travers un. fleuve it demi gelé (ce qui était la pire des conditions), se soustraire ä trois armées poursuivantes. Aussi nous avions le sentiment d’un vrai triomplie, triomphe payé par de cruels sacrifices, mais Tun des plus glorieux de notre histoire, car les 28.000 hommes qui combattaient ainsi a cheval sur une ri-viére, contre 72.000, auraient du étre pris jusqu’au dernier. » Les ennemis ne s’y trompérent point, et Joseph de Maistre écrivait en 1813 : « Jamais Napoleon n’a été plus grand que dans la maniére dont il s’est tiré de la catastrophe de 1812 (1) ». Pendant ce temps la Grande Armée håtait sa marche sur Zembin. Tchaplitz avait négligé d’incendier les ponts qui servent de routes dans cette plaine maréeageuse. Le froicl devenait plus intense, et cependant l’on voyait tous les matins Drouot se raser, la chemise entr’ouverte, et Narbonne, conservant sa gaité et sa gråce malgré son age et les désastres de l’armée, se faire friser et poudrer. Les Cosaques inquiétaient toujours l’armée et faillirent une fois enlever Oudinot. Napoléon, arrivé le 5 å Smorgony, y écrivit le vingt-neuviéme bulletin, le premier qui fit connaitre en France la partie du désastre qu’on nepou-vait plus dissimuler. « Les chevaux de la cavalerie, de l’artillerie et du train inouraient par milliers », y disait-il. De la perte des hommes, on n’en parlait pas; mais on laissait pressentir la désorganisation de l’armée et on ajoutait : « Ceux que la nature a créés supérieurs å tout conservérent leur gaité et leurs maniéres ordinaires, et ne virent dans de nouveaux périls que l’occasion cl’une gloire nouvelle. )) Le bulletin se terminait par ces mots, destinés å décourager les conspirateurs : (( La santé de Sa Majesté l’Empereur etRoi n’ajamais été meilleure. » Napoléon, qui depuis le 6 novembre connaissait la conspiration du général Malet et craignait méme que l’Allemagne, se soulevant å la nouvelle de sa défaite, ne voulut le retenir prisonnier, se décida, malgré l’a-vis de Daru et du duc de Bassano, å abandonner ses soldats et å revenir (1) C’est Ua Bérézina que fut tué Alfred de Noailles, jeune officier du plus grand avenir, qui joignait å. une piété austére la passion des armes, et que l’on pourrait comparer au comte de Gisors, mort comme lui prématurément å. Crevelt.