ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
73ß NAPOLEON I". Par un décret da 6 aoüt 1808, les priviléges accordés jusqu’alors ä la naissance dans les grades de l’armée avaient été abolis. M. de Hardenberg présentait ces ré-formes å Napoléon comme une imitation frangaise; aux souverains allemands, comme une mesure qui devait attacher les masses au gouvernement. Il avait imaginé pour l’armée un expédient qui permit aux Prussiens d’avoir en temps de guerre beaucoup de soldats en réalité, tout en paraissant en avoir peu. Cet expédient est devenu aujourd’hui le Systeme militaire de presque tonte l’Europe. II s’agissait de ne pas porter ombrage ä Napoléon et de ne pas dépasser le contingent fixé par lui. On avait choisi ce qu’il y avait de meilleur dans l’armée prussienne pour en composer des cadres. On faisait ensuite passer dans ces cadres le plus d’hommes qu’on pouvait, on les instruisait le plus vite possible, aprés quoi on les renvoyait pour en rappeler et en instruire d’autres. On. gardait avec soin aux dépots des regiments les uniformes des soldats qui avaient quitté les drapeaux. On espérait ainsi pouvoir mettre, comme le disait Stein, 150.000 hommes sous les armes en temps de guerre, tout en ne paraissant conserver que 42.000 hommes. Le patriotisme de la nation avait permis de tirer rapidement de cette habile organisation tout le parti possible. Si la France, qui avait toujours porté la guerre au dekors, était épuisée par tant d’années de combats, quel devait étre l’état de l’Allemagne qui, depuis plus de dix ans, servait de théåtre å la lutte et sur laquelle avaient vécu amis et ennemis! Si la France supportait avec impatience ses conscriptions répétées, qui ne laisseraient bientot plus sur son sol que des enfants et des vieillards, quelle devait étre l’ir-ritation des Allemands, obligés de combattre sous les ordres de celui dans lequel ilsne voyaient plus qu’un oppresseur et qu’ils avaient été contraints desuivre jusqu’ä Moscou! Aussi les sentiments que nous avons vus se manifester, au moment de la cinquiéme coalition, s’étaient-ils encore exaltés et affermis; les sociétés secrétes, surtout la Tugendbund, redoublaient d’activité et répandaient partout l’esprit de sacrifice : il fallait tout donner, sa fortune et sa vie, pour affranchir FAllemagne. L’unité de la patrie allemande avilie partout, et qu’il fallait relever par des efforts communs, cessait d’étre une abstraction des esprits cultivés et prenait vie dans les cæurs. Les peuples retournaient contre nous les principes et les sentiments que nous leur avions enseignés. Partout on récitait des poésies de Schlegel, de Arndt, de Kærner. La chanson de Arndt qui demandait : « Qu’est-ce que la patrie de FAllemand? » et qui répondaib : « Partout ou résonne la langue allemande, » devenait le manifeste du parti unitaire. Kærner, le Tyrtée allemand, dont les ceuvres ont été réunies sous le bitre : la Lyre et TEpée, devait mourir sur le champ de bataille en 1813. La musique, l’art allemand par excellence depuis la seconde moitié du dix-hui-tiéme siécle, servait å mieux répandre dans le peuple ces sentiments généreux. Le plus allemand des musiciens, Weber, y trouvait des inspirations. Les uuiversités allemandes étaient toujours des foyers ardents de patriotisme, mais on peut dire que le mouvement avait en 1812 gagné