INDÉCISION DES RUSSES.
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encore en meilleur etat que les finances russes; la guerre entretenait la guerre. D’ail-leurs la Russie avait été elle-méme ruinée par la derniére Campagne et ne possédait pas ces institutions et ces mæurs administratives que le Consulat nous avait données ou confirmées. Kutusof jugeait mieux que personne de l’état d’épuisement des forces de son pays, réduites alors å, environ 40.000 bommes, et ce fut contre son avis que les Russes, poursuivant leur marche en avant, franchirent la Vistule le 18 janvier 1813.
Fig. 313. — Cinq Cosaques d’avant-garde traversant la ville de Marienwerder. Gravure allemande du temps.
Si, comme on le vit quelques mols plus tard, la Prusse et la Russie unies furent com-plétement battues en Saxe, que serait-il arrivé si la Prusse, en apprenant les pro jets du Czar sur ses anciennes provinces polonaises, s’était alliée å Napoléon? Les réfugiés allemands qui se trouvaient auprés d’Alexandre, entre autres Stein, ne manquaient pas de le menacer d’une alliance franco-prussienne, et lui montraient (T’autre part la gloire qui attendrait le libérateur de l’Europe. Ils lui montraient l’Allemagne préte å se soulever et trouvant dans l’armée prussienne réorganisée les forces nécessaires pour soutenir le premier choc et encadrer le reste de la nation (1). Gråce å l’in-fluence de Hardenberg, l’armée prussienne avait subi une réforme compléte. Et sa nouvelle organisation, dont l’origine est méme antérieure ä la Campagne de Wagram, avait déjä produit ses résultats.
(1) Cependant les soldats etlesofficiers étaient séparés, et en principe ceux-ci ne se recnitaient ja-mais parmi les premiers.