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NAPOLEON I®,
l’avan t-gar de frangaise, d’empécher Napoléon de rejoindre le prince Eugéne et de tourner celui-ci. Ney, qui s’avangait en tete, fut bien étonné de rencontrer å Weissenfels l’ennemi, que l’on croyait encore sur l’Elbe. Aprés un violent combat, dans lequel les jeunes reerues montr ferent autant de solidité que cle courage, Ney chassa 1 avantgarde russe de Weissenfels.
« Nos conscrits, voyant l’ennemi pour la premiere fois, mais conduits par des offi-ciers qui avaient passé leur vie en sa présence et par un. maréchal dont 1 attitude seule aurait suffi pour les rassurer, s’avangaient avec le frémissement d’un jeunc et bouillant courage. Ils avaient ä franchir une ondulation de terrain assez marquée et apercevaieut au dela de nombreux escadrons appuyés par de l’infanterie legere et de l’artillere attelée. Ils regurent les premiers boulets sans s’étonner. Des tirailleurs choi-sis traversérent ce terrain ondulé, et forcérent les tirailleurs ennemis å. reculer. On les suivit, on deseendit dans l’enfoncement du sol, on remonta sur le c6té opposé puis on déboucha en. plusieurs carrés-dans la plaine et on fit sur 1 ennemi un fen tres vif d’artillerie. Aprés quelqucs volées de canon la division de cavalcrie Landskoy s a-vanga au galop sur nos carrés. C’était le moment critique. Le vieux et intrépide Souliam, l’héroique Ney, les généraux de brigade, se placérent chacun. dans mi carré pour soutenir leur infanterie, qui n’était pas habituée ä ce spectacle. Au signal donné, un fen de mousqueterie execute å propos accueillit la cavalerie ennemie et I arréta court. Nos jeunes soldats, étonnés que ce fut si pcu, attendirent un nouvel assaut, le re?u-rentmieux encore, et jonchérent la terre des cavaliers de Landskoy. Puis Ney, rompant les carrés et les formant en eolonnes, poussa l’ennemi devant lui. Il félicita ses braves conscrits, qui remplirent l’air des cris mille fois répétés de « Vive l’Empereur! ». A partir de ce moment, on pouvait tout espérer d’eux. Ils entrérent å la suite des Busses dans Weissenfels, les en expulsérent, et å la chute du jour furent maitres de ce point décisif. Ney, qui depuis sa jeunesse n’avait jamais combattu avec des soldats si novices, se håta d’écrire å Napoléon pour lui exprimer sa joie et sa confiance : « Ces enfants, lui écrivit-il, sont des heros; je ferai avec eux tout ce que vous « voudrez. » (Thiers.)
Le lendemain, 1er mai, Ney enlevait, prés de Lutzen, le défilé de Rippach, ou le maréchal Bessiéres fut tué. « Son commandement de la cavalerie de la garde l’exposait rarement, et depuis sa Campagne en Espagne, il faisait surtout la guerre en curieux. Au premier coup de canon, il accourut, et le second l’emporta! » (Ségue.) Napoléon voulait tourner la droite de l’armée ennemie par Leipzig, mais Blücher et Wittgenstein voulaient également tourner la droite frangaise. L armee alliée tombe a Lutzen sur le maréchal Ney, resté dans cette position poui