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NAPOLEON I“.
de Vive l’Empereur! tant cette génération. était ardente et belliqueuse, la confiance grande et l’impulsion haute et puissante! »
Un combat épouvantable s’engagea dans Kaia, pris et repris cinq fois, en attendant l’arrivée de Bertrand, qui devait étre décisive. En effet, dés qu’il parut sur la gauche de l’ennemi, une charge de la garde imperiale et les ravages que fit dans les rangs des alliés l’ar-tillerie de Drouot, combinés avec l’attaque de Bertrand, forcérent Blucher å battre en retraite avec
une perte de plus de 20.000 homilies. Si Napoléon avait eu å ses ordres une cavalerie assez nom-breuse, l’ennemi aurait peut-étre perdu le double. Mais la victoire de Lutzen n’en donnait pas moins å Napoléon une pleine confiance dans sa jeune armée. « Depuis vingt ans que je commande les ar-niées frangaises, disait-il, je n’ai j amais vu plus de bravoure et de dé-vouement (1). Mes jeunes soldats,
l’honneur et le courage leur sortaient par tous les pores! »
Cette victoire rendit Napoléon maitre de la ligne de l’Elbe, que les alliés se håtbrent de repasser pour se retirer sur la Spree. Pendant que l’Empereur rentrait å Dresde avec le roi de Saxe, auquel ce suc-ccs venait de repdre la couronne, Blucher et Wittgenstein se retran-chaient å Bautzen, dans une position trés forte, pays montagneux, boisé et entrecoupé d’étangs, oii prennént leur source et la Sprée qui va å l’Elbe et la Neisse de Gærlitz qui va å 1’Od.er, oti avaient manæuvré et combattu plus d’une fois les armées du grand Frédéric. Plutöt que de s’éloigner de la Silésie et de l’Autriche, dont ils connaissaient déjå fes dispositions favorables, les alliés avaient abanclonné la défense de
(1) Le poéte Viennet, alors capitaine d’artillerie, fut décoré pour action d’éclat sur le champ de bataille par l’Empereur. Il devait étre fait prisonnier å Leipzig.