ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
S LC NAPOLEON Ier. les négociations passassent uniquement par ses mains. Napoleon com-prit bientot que le but des alliés n’était que d’achever leurs. prépara-tifs, et qu’ils ne voulaient pas poser les armes avant que sa puissance ne filt complétement abattue. Ces senfiments éclatdrent dans l’en-trevue qu’il eut le 28 juin, å son quartier général de Dresde, avec Metternich (1). « Vous venez bien tard, lui dit-il; votre médiation devient presque hostile, å force d’étre inactive... Quels out été jusqu’ä present les résultats de l’armistice? Je n’en connais pas d’autres que les traités de Reichenbach; convenez-en, vous avez voulu gagner du temps; aujourd’liiii vos 200.000 hommes sont préts, la, derriére le rideau des montagnes de Boheme. La grande question, pour vous, est de savoir si vous pourrez me rangonner sans combattre, ou s’il fauclra vous jeter décidément au rang de mes ennemis. Eh bien, voyons, traitons : que voulez-vous? Je vous ai offert l’Illyrie pour rester neutres. Cela vous suffit-il ? — Il ne tient qii’å vous, dit Metternich, de disposer ‘de nos forces. Les clioses en sont venues å ce point que nous ne pouvons plus rester neutres : il fauclra que nous soyons pour vous ou contre vous. » Il demandait done l’Illyrie, la moitié de l’Italie, la Pologne, la Sollande, la Suisse, l’abandon de Korne au Pape, de l’Espagne å Ferdinand VII, la dissolution de la Confédération du Rhin. « Eh quoi! s’écria Napoleon, il nous faudrait évacuer l’Europe dont j’occupe cncore la moitié, ramener mes légions, la crosse en l’air, derriére le Rhin, les Alpes ct les Py-rénées! Et c’est quand nos drapeaux flottent encore aux bouches do la Vistule et sur les rives de l’Oder, quand mon armée triomphante est aux portes de Berlin et do Breslau, quand je suis ici å la tete de 300.000 hommes, que l’Autriche, sans coup férir, sans méme tirer l’épée, se flatte de ine faire souscrire å de tolles conditions! et c’est mon beau-pére qui accueille un tel projet! c’est lui qui vous envoie! Ah ! Metternich, combien l’Angleterre vous a-t-elle donné pour me faire la guerre ? » Cebte accusation. brutale et injuste blessa au vif le diplomats, qui aurait laissé passer peut-étre une simple insinuation. Mais Napoléon, continuant å s’abandonner a sa colére, disait tout haut, mais comme se parlant ä liii-méme : « J’ai fait une grande sottise en épousant une archiduchesse. Je me disais alors :Tu fais une folie; mais eile est faite et je la regrette aujourd’hui.» M. de Metternich ayant fait appel å l’humanité de Napoleon et å la nécessité de mettre enfin un terme å ces effroyables guerres, il lui paria de ces jeunes soldats, de cette armée de reerues, presque d’enfants, dont il a traversé les lignes avant d’arriver au quartier général. Napoléon sait bien que c’est lå son point faible; sa colére s’accroit. Il lui répond durement et d’une voix animée : « Vous n’étes pas soldat, vous ne savez pas ce qui se passe dans l’åme d’un soldat. J’ai grandi sur les champs de batailles et un homme comme moi se soucie peu de la vie d’un million d’hommes; » et en disant ces mots il jetait son chapeau au fond de la salle. Ces paroles n’étonnérent pas Metternich, elles servaient d’ailleurs ä ses projets. (1) Comparerles Mémoires de Metternich avec le récit de Napoléon.