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NAPOLEON I”.
Lindenau, long défilé de deux lieues coupé de plusieurs canaux, et ou il n’y avait qu’une seule ligne de ponts. On n’en avait pas fait établir d’autres, et c’est par lå que devaient passer toute l’armée et tout son matériel. Il fallait done livrer une troisiéme bataille pour donner le temps d’opérer la retraite. Les corps de Victor et d’Augereau commencérent le mouvement pendant que Marmont se maintenait dans le faubourg de Halle et Ney dans le faubourg d’Est; Lauriston, Macdonald et Poniatowski formaient l’arriére-garde et défendaient les barrieres du midi. « Les alliés refusérent tout arrangement qui pourrait épargner ä Leipzig les horreurs d’une ville prise d’assaut, et ils attaquérent les faubourgs avec fureur. Blucher emporta
Fig. 331. — Le lendemain. D’apres Raffet.
celui de Halle; Benningsen enleva les barrieres du midi. Une nouvelle bataille s’en-gagea sur les remparts, dans les rues, dans les maisons. La ville était encombrée d’é-quipages, de combattants, de fuyards. Cependant Victor, Augereau, Ney, Marmont, la garde et Napoléon avaient passé Lindenau; Lauriston s’ébranlait pour en faire autant; encore deux heures de résistance et l’arriére-garde était sauvée. Mais la fusillade qui arrivait de tous cotés sur le pont de l’Elster fit croire aux sapeurs chargés de faire sauter ce pont que ce moment était venu : ils mirent le feu å la mine; 30.000 bommes et 150 canons restaient dans la ville. Le désespoir s’empara de ces braves : les uns se défendirent jusqu’å la mort dans les maisons; les autres se jeté-rent dans les canaux profonds et bourbeux de l’Elster. » (Lavallée.)
Macdonald et Poniatowski se lancérent avec leurs chevaux dans la riviére. Macdonald put atteindre l’autre rive, mais Poniatowski, qui était blessé, fut entrainé par le courant. Cette mort tragique acheva de rendre son nom populaire en France, oü cette popularité a été consacrée par Béranger et Horace Vernet. Le ro i de Saxe, qui n’était pour rien dans la trahison de ses troupes, Reynier, Lauriston et