ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
IO NAPOLEON Ier. cette région, et avait consacré des millions å rendre imprenables Dantzig, Hambourg, Magdebourg, Mantoue, toutes villes éloignées et qui ne pouvaient nous protéger dans nos revers. Mais la faiblesse des ressources qui restaient å Napoleon n’encouragea pas autant les alliés å continuer les liostilités que la révélation qui leur était faite de l’état moral cle la France. Tout le monde désirait la paix et la fin du despotisme. Sans doute, au debut de 1814, la Francene désirait pas les Bourbons, mais onpou-vait prévoir qu’elle se résignerait ä leur retour. La conscription avait enlevé a la France plus de deux millions d’liommes en moins de dix ans. Depuis le Ier septembre 1805 jusqu’au 15 novembre 1813, dix-sept levées avaient été ordonnees, non par des decisions du Corps législatif, mais, le plus souvent, contrairement a la Constitution, par des sénatus-consultes. Le tableau de ces levées montre qu’elles avaient toujours été en augmentant : 2 vendémiaire an XIV (septembre 1805), 80.000; — 4 décembre 1806, 80.000; — 7 avril 1807, 80.000 ; — 21 janvier 1808, 80.000 ; — 10 septembre 1808, 160.000 ; — 25 avril 1809, 40.000; — 5 octobre 1809, 36.000; — 3 décembre 1810, 120.000; — 13 décembre 1810, 40.000 ; — 20 décembre 1811,120.000 ; — 13 mårs 1812,100.000; — 1er septembre 1812, 137.000 ; — 11 janvier 1813,250.000; — 3 avril 1813,180.000 ; —- 24 aoüt 1813, 30.000; — !) octobre 1813, 280.000; — 15 novembre 1813, 300.000 ; — Total général, 2.113.000. Si l’on joint å ces chiffres les nombreux contingents que nous donnaient les pays alliés ou soumis, et qu’on songe que les forces que nous avions eues å combattre étaient encore, dans leur ensemble, plus nombreuses que les nötres, on est justement effrayé de la multitude d’hommes qu’avaient mise en mouvement les guerres de l’Empire et l’on comprend mieux l’épuisement de l’Europe. C'et épuisement était surtout sensible pour la France, qui avait eu å lutter contre tant d’ennemis. Les ressources financiéres étaient aussi profondément atteintes; les droits réunis, les centimes additionnels faisaient du-rement sentir aux populations le poids de ces guerres que la victoire avait naguére en-tretenues, d’autant plus que Napoléon avait demandé toutes ses ressources å l’impot et s’était refusé obstinément å émettre aucun emprunt, de peur de faire constater ainsi combien son gouvernement était devenu peu populaire et inspirait pen de confiance. Au milieu de ce mécontentement et de cette lassitude, tous De coirprirent pas qu’en face de l’invasion étrangére le devoir était de défendre nos frontiéres nationales et de se rallier fortement å l’homme dont l’ambition avait compromis la France, mais q'ui, seul alors, pouvait la sauver. Carnot venait cependant de donner un noble exemple. Il s’était tenu a l’écart pendant que l’Empire était puissant et glorieux; au moment ou il y avait moins de gloire que de péril å partager la fortune de Napoléon, il vint lui proposer ses services : « Sire, aussi longtemps que le succes a couronné vos entreprises, je me suis abstenu