790
NAPOLEON Ier
de désarmer une minute. Je ne puis pas tous les jours accourir de 400 Heues å votre secours. »
Par sa conduite å l’égard du congrés, Napoleon venait malheureuse-ment justifier les prévisions de ses ennemis. Le soir meine de la ba-taille de Montmirail, un envoyé de Caulaincourt étant venu lui re-mettre une lettre du congrés, sans merne en déchirer l’enveloppe, il la langa dédaigneusement par-dessus son épaule. Quelques jours aprés, les conditions de Francfort ne lui suffisaient plus, et il défendait å Caulaincourt de traiter si les alliés refusaient le maintien d’Eugéne en Italie, d’Elisa Borghése å Lucques, des fils de Louis-Napoléon å Berg, du roi de Saxe å Varsovie.
Lorsqu’il donnait ces instructions au duc de Vicence, il avait déjå, jeté dans l’armée de Boheme le méme désordre que dans l’armée de Silésie. Les corps d’Oudinot et de Victor, qu’il avait chargés, en quit-tant Nogent pour courir sur Blucher, d’arréter la marche de Schwart-zenberg, avaient reculé pas å pas, devant des forces énormes qui s’é-taient portées derriére la riviére de l’Yéres, petite sans doute, raais trés creuse, profonde, et aux rives assez rapides. Auxerre, Montereau et Fontainebleau méme étaient tombés aux mains des coalisés. Mac-donald était en ce moment occupé å réorganiser å Meaux un corps de 10.000 hommes. Il regoit Fordre de se porter au secours de Victor et d’Oudinot. De son coté, l’Empereur, avec la garde impériale, rejoint å Guignes les trois maréchaux, aprés avoir chargé Mortier de contenir Bulow et Wintzingerode, et Marmont de tenir tete å Blucher. De Guignes, il se dirige, en culbutant l’avant-garde de Schwartzenberg, sur Mormans (17 février). Il avait alors 50.000 hommes. Le corps de Wréde essaie de lui résister dans cette ville; il est refoulé et perd 4.000 hommes; une division bavaroise est écrasée å Valjouan, et les coalisés repassent en toute håte sur la rive gauclie de la Seine. Mais les Wurtembergeois, maitres de Montereau, veulent garder cette position et le pont important qu’elle commande. Victor, envoyé en avant avec sa cavalerie pour les surprendre, n’agit pas avec une activité suffisante. Napoléon lui öta le commandement de son corps qu’il remit au général Gérard. Celui-ci attaqua sur-le-champ Mon-