DEGO. — MILLESIMO. — MONDOVI.
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« Rien de plus terrible que Passant ou j’ai été blessé en passant par un créneau : mes carabiniers me soutenaient en l’air; d’une main j’embrassais le mur, je parais les pierres avec mon sabre, et tout mon corps était le point de mire de deux retranche-ments dominant å dix pas. J’ai paré deux pierres et n’ai regu qu’un coup de feu dans mon habit et j’ai été abattu au moment ou je pénétrais. Ma colonne, étonnée de ce nouveau genre d’attaque, était ébranlée. Il avait fallu me sacrifier, et je me suis res-souvenu d’avoir été grenadier. »
il futrenversé å terre; ses soldats le crurentmort. » Cependant sa blessure n’était pas dangereuse, et peu de jours aprés il écrivait å sa famille le récit des dangers qu’il avait courus :
Les deux autres colonnes furent plus malheureuses encore, et les deux généraux qui les comniandaient, Banel et Quesnin, furent frappés inortellement. Mais le lendemain (14 avril), pendant qu’Augereau tenait bloqué Provera, Ménard repoussait les efforts du centre cle l’ennemi, Masséna débordait sa gauche, et Laharpe se formait en trois colonnes, dont la premiére attaquait l’aile gauche de l’ennemi par la clroite, la secondemarchait droit sur lui et latroisiéme, tournant un ravin, lui coupait toute retraite. Tous ces travaux, secondés par l’intrépidité des troupes et les talents des différents généraux, remplirent le but qu’on en attendait. L’ennemi, enveloppé de tous cotés, n’eut pas le temps de capituler; nos colonnes y semérent la mort, l’épouvante et la fuite. Bonaparte poursuivait les Piémontais lorsqu’il apprit que Masséna s’é-tait laissé honteusement surprendre å Dego par Wukassovich, envoyé å travers la vallée de l’Orba au secours d’Argenteau, que les Au-tricliiens croyaient encore å Dego ; il avait meine perdu une partie de son artillerie. Bonaparte s’y transporte aussitot; malgré une résistance qui rendit quelque temps la victoire incertaine, les Autrichiens sont repoussés vers le nord-est.
Ainsi, tandis que les Piémontais étaient rejetés sur Ceva, les Autrichiens étaient repoussés sur Acqui : la separation était compléte, les Frangais étaient maitresd.es routes de Turin et de Milan. Une Campagne de quatre jours avait suffi pour ce merveilleux résultat. Elle nous donnait dix mille prisonniers, quarante canons et des drapeaux. Aussi ne faut-il pas s’étonner que Napoleon, racontaut ces grandes choses