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NAPOLEON Ier.
fourrérent sous les fourgons. L’écume sortait de la touche du maréchal Lefebvre, tel-lement il frappait... J’étais si content de moi, que, mettanb pied å terre, j’embrassai mon cheval. Gråce å lui, j’avais sabré å mon aise. »
L’ennemiperdit plus de 6.000bommes et une partiede son artillerie. Schwartzenberg battait en retraite sur Troyes et prescrivait å Blücher, alors å Chålons, de remonter la Marne et de le joindre å Arcis. Oudinot, qui formait l’avant-garde, rencontre les Prussiens déjå ar-rivés å Méry, les chasse (21 février). De son coté Schwartzenberg, toujours pressé par Napoléon, est contraint de reculer jusqu’å Bar-sur-Aube, mais c’est lå que l’armée de Silésie et l’armée de Boheme opérent leur seconde jonetion (23 février).
Blucher et Schwartzenberg forment alors un nouveau plan : Blücher reprendra sa marche sur Paris par la vallée de la Marne, pendant que l’armée de Boheme, reculant jusqu’å Chaumont, attirera å sa suite Napoléon. Marmont est chassé de Sézanne par les Prussiens et rejoint Mortier å la Ferté-sous-Jouarre. Blucher court sur Meaux, afin de leur couper la route de Paris. Mais les maréehaux le préviennent et occupent cette ville avant lui. Alors il passe la Marne et cherche å tourner leur gauche : il n’en eut pas le temps. Napoléon laisse de nouveau Macdonald et Oudinot contenir Schwartzenberg devant Troyes et arrive å la Ferté-sous-Jouarre lorsque Blucher se repliait sur Soissons en toute håte. L’Empereur, avec Marmont et Mortier, se jette å sa poursuite, va l’acculer å l’Aisne, car il n’y a qu’un passage, celui de Soissons, et il est gardé par le général Moreau et un régiment frangais. Blucher semblait perdu. Sans doute, Moreau avait trop peu de forces pour pouvoir défendre la ville contre une armée; mais il lui suffisait de résister deux jours pour que Napoléon eut le temps d’écraser Blucher puis de tomber sur les corps de Bulow et de Wintzingerode, qui s’étaient dirigés å marches forcées vers l’Aisne, mais qui, arrétés eux-mémes par la place de Soissons, ne pourraient arriver å temps pour secourir Blucher. Un succés aussi complet pouvait inettre fin aux hostilités !
Moreau ne comprit pas son role; attaqué avec vigueur par l’armée du Nord, il se erut fort heureux d’obtenir pour une place insuffisam-