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NAPOLEON I”.
forcé, recula non vers le nord, mais vers Fest, parallélement aux Pyrénées, en remontant l’Adour. Il semblait laisser libre å Wellington la route de Bordeaux. Mais Wellington ne pouvait s’aventurer dans les Landes, alors presque désertes, enlaissant sur son flane une armée vaincue sans doute, moins nombreuse que la sienne, mais re-doutable encore. De plus, Soult se rapprochait ainsi de Suchet, qui s’était d’abord maintenu en Catalogne et trouvait dans les diversaffluents ou sous-affluents de l’Adour des lignes de défense excellentes. Soult, aprés avoir livre de nombreux combats sur la Joyeuse et la Bidouze, se retira sur Orthez. Les Anglais franchirent le Gave de Pau et livrérent, au nord d’Orthez (27 février), une bataille indéeise, å la suite de laquelle les Frangais purent se replier en bon ordre sur Aire pour prendre la ligne de l’Adour. Wellington était fort embarrassé : il n’osait nous poursuivre énergiquement, inquiet qu’il était de son flane gauche, lorsque les royalistes de Bordeaux, avec le maire Lynch, sollicitérent l’ennemi de se diriger sur leur ville. Auoun pays n’avait plus souffert que le Bordelais du blocus Continental, qui avait arrété l’exportation de ses vins. Wellington détacha sur Bordeaux deux divisions, qui y furent recues avec applaudissements. L’armée frangaise dut alors se retirer, par Tarbes et Saint-Gaudens, sur Toulouse. Lå, Soult livra, avec 30.000 hommes contre 60.000, une bataille achamée, ä la suite de laquelle il se retira sur Montpellier (10 avril). Mais déjå les alliés étaient entrés ä Paris et Napoléon avait du abdiquer.
Lorsque Napoléon s’était décidé å diriger ses principales forces vers le Rhin pour menacer la base d’opération des alliés, il avait chargé Mortier et Marmont, avec 18.000 liommes settlement, de con-tenir Blucher, et il avait rejoint å Arcis l’armée de Boheme, qui s’était mise, å son approche, en pleine retraite. Mais le Czar était d’avis que les deux armées devaient se réunir pour marcher sur Paris; il fit décider que la réunion aurait lieu a Chålons ou å Vitry, et Blucher regut Fordre de se rapprocher de ces deux places. Schwartzenberg y marcha lui-méme par Arcis-sur-Aube. IL y rencontra Napoléon, qui ne craignit pas, avec 20.000 soldats å peine, de tenir tete å 100.000 liommes. L’Empereur fut obligé d’abandonner la ligne de l’Aube; il regagna la Marne et se porta å Saint-Dizier par Vitry, en ordonnant aux maréehaux Mortier et Marmont de le rejoindre par Chålons, et au général Pacthod, qui lui amenait cle Paris, sous l’escorte de G.000 gardes nationaux, un grand pare d’artillerie, de se diriger également vers cette ville.
Napoléon comptait aussi qu’Augereau, å qui Suchet avait envoyé 10.000 liommes de vieilles troupes et qui clevait en avoir sous ses