832
NAPOLEON 1".
du général Bourmont, sans étre directement trés utile å l’ennemi, venait jeter dans les soldats des gennes de défiance contre leurs chefs. Onpoussa les Prussiens l’épée dans les reins jusqu’åFleurus,etles corps frangais s’établirent sur la rive gauclie de la Sambre, sans toutefois occu-per, sur la cliaussée, de Namur å Bruxelles, la position des Quatre-Bras, qui aurait pu étre enlevée facilement alors. Ney, par suite d’une erreur sur l’appréciation des forces qui lui étaient opposées, n’agit pas avec assez de rapidité, et les alliés évitérent ainsi d’étre complétement coupés Tun de l’autre dés le premier jour.
Le 16 juin Napoleon chargea Ney avec 20.000 hommes de chasse? les Anglais des Quatre-Bras, qu’on aurait pu occuper la veille, pendant que lui-méme attaquerait Blucher et les Prussiens. Ceux-ci s’étaient établis sur le plateau de Bry, entre Fleurus et Sombreffe, protégés sur leur front par le ruisseau de Ligny, dont les abords étaient défendus par les villages de Saint-Amand et de Ligny. La bataille, engagée å trois lieures de l’aprés-midi, dura jusqu’å la nuit et fut terrible. Les villages, pris et repris tour å tour, restérent enfin au pouvoir des troupes frangaises; mais les Prussiens, occupant des hauteurs derriére la ri-viére, firent une résistance obstinée. Napoleon, persuadé que Ney n’avait devant lui qu’une avant-garde, lui avait recommandé de se rabattre sur les derriéres des Prussiens, aprés avoir occupé les Quatre-Bras. Il comptait aussi sur le corps de Drouet d’Erlon qui, placé entre les deux armées, pourrait se porter comme renfort du coté ou sa présence serait le plus nécessaire. Par malheur, Ney avait devant lui toute l’armée anglaise; la bataille fut non moins acharnée que celle de Ligny. Le maréclial y montra son héroisme habitue], mais il était plein d’une sonibre inquiétude. « Vous voyéz ces bou-lets, disait-il å ses officiers : je voudrais qu’ils m’entrassent tons dans le ventre. )) Les Anglais restérent maitres des Quatre-Bras; mais, quoique n’ayant que 1G.000 hommes contre plus de 35.000, Ney n’en conserva pas moins sa ligne de bataille et ne put étre débusqué de Frasnes : les Anglais ne purent pas intervenir sur le cliamp de bataille de Ligny. Quant å d’Erlon, réclamé tour å tour par Napoléon et par Ney, il passa la journée å ener entre les deux corps et fut inutile