PLAN DE NAPOLEON. — DÉFECTION DE BOURMONT.
831
un prodige d’habileté, s’étaient concentrées sur la Sambre sans éveiller les soupgons des Anglais ou des Prussiens : on voit, des le début de cette Campagne de quatre jours, briller le génie de Napoléon, qui n’a jamais été plus féconcl en ressources.
Wellington se tenaitsur l’Escaut, avec son quartier général a Bruxelles, sa base sur la mer; Blucher sur la Meuse, avec son quartier général å Namur et sa base d’opération sur leRhin. L’Empereur résolut de séparer les deux armées ennomies etde battre séparément d’abord Blucher, pour se jeter ensuite sur Wellington. Tenant compte du caractére des deux
Fig. 363. — Waterloo, 18 juin 1815. D’aprés une lithographie de Raffet.
généraux et des qualités cle leurs soldats, il espérait que Blucher serait beaucoup moins promptement secouru par Wellington que Wellington ne le serait par Blucher. Tandis que nos troupes se concentraient sur la frontiére entre Philippeville et Solre-sur-Sambre, en venant par colonnes séparées cle Metz, Paris, Méziéres, Laon, les garnisons . cle nos places du nord, de Dunkerque å Maubeuge, faisaient des demonstrations qui laissaient croire å Wellington que Napoléon clebou-cherait de Mons sur Bruxelles (1).
Le 15 juin, le corps prussien cle Ziethen fut surpris dans Charleroi et fit peu cle résistance. Malheureusement, le 15 au matin, la défection
(1) On peut voir dans le roman, de Thackeray, la Foire aux Vanites, un intéressant tableau de la surprise de l’armée anglaise, en apprenant l’entrée de Napoléon en Belgique.