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NAPOLEON Ier.
le méme sens et se ralliait ål’idée, qui avait été.émise en Angleterre, de faire juger Napoleon par une cour composée des députés de tous les souverains de l’Europe.
Dés le 24 juillet, le Bellérophon, dans la rade de Torbay, et å Plymouth, le 25, était entouré de canots armés, et privé de tonte commu-nication avec la terre.
Fig. 378. — Napoléon transbordé du Bellérophon. sur le vaisseau le Northumbei'land. Gravure du temps.
Le 31 juillet, sir Bunbury vint signifier par écrit å Napoléon la dé-cision du gouvernement anglais. Napoléon protesta ainsi :
En mer, å bord du Bellérophon, 4 aoüt 1815.
«Je proteste solennellement ici, å la face du ciel et des bommes, contre la violence qui m’est faite, contre la violation de mes droits les plus sacrés, en disposant par la force de ma personne et de ma liberté. Jesuis venu librement å bord du Bellérophon; je ne suis pas prisonnier, je suis l’liote de 1’Angleterre... Si le gouvernement, en don-nant l’ordre au capitaine da Bellérophon de me recevoir ainsi que ma suite, n’a voulu que me tendre un piége, une embüche, il a forfait a 1’h.onneur et flétri son pavillon... J’en. appelle å l’histoire. Elle dira qu’un ennemi, qui fit vingt ans la guerre au peuple anglais, vint librement, dans son. infortune, chercher un asile sous ses lois; et quelle plus éclatante preuve pouvait-il donner de son estime et de sa confiance ? Mais com-