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NAPOLEON Ier.
cicatrices, dont la plupart provenaient sans doute de blessures regnes å laguerre. Le 8 mai son cercueil fut déposé å Hutt’s Gate, prés d’une source qu’il aimait. Des saules ombragérent la pierre, sur laquelle l’Angleterre défendit de graver aucun nom. C’est ce que rappelle Lamartine :
Sur un écueil battu par la vague plaintive, Le nautonnier au loin voit blanchir sur la rive Un tombeau...
Ici git... Point de notn! Demandez å la terre.
Mais la France ne pouvait se désintéresser de cette dépouille. Les gouvernements de l’Europe semblaient d’aiHeurs n’avoir plus rien å craindre de la race de Napoléon. Son seul liéritier direct, le Roi de Home, devenu le duc de Reichstädt, était mort « en exilé », comme son pére, le 27 juillet 1832, dans tout le charme de la jeunesse, miné par la mélancolie profonde d’av.oir entrevu une grande destinée, de s’en sen-tir digne et de ne pouvoir l’accomplir. Le gouvernement de Louis-Phi-lippe, qui d’ailleurs consacrait Versailles å toutes les gloires de la France, qui avait déjå replacé Napoléon (1833) sur la colonne de la la Grande Armée (1) et terminé (1836) l’arc de triomphe de l’Étoile, obtenait de l’Angleterre (12 mai 1840), aprés l’avoir plusieurs fois ré-clamé, que les cendres de Napoléon fussent renelues å la France. Le prince de Joinville, parti le 7 juillet avec la frégate la Belle Poule et la corvette la Favorite, arrivait å James-Town le 8 octobre 1840. Le 15 décembre, les cendres de Napoléon étaient solennellement transportées aux Invalides (2).
(1) TJn concours avait été ouvert, et le prix fut accordé å Emile Seurre, frére du sculpteur qui a fait le Moliére de la fontaine de la rue Richelieu. La statue de Seurre, qui représente Napoléon dans son costume populaire, fut transportée å Courbevoie, en 1864, et remplacée par une statue de Dumont, re-produisant le Napoléon en costume romain de Chaudet, détruit en 1814.
(2) Aprés un concours, l’exécution du tombeau fut confiée å Visconti. Plusieurs juges regrettérent que l’on n’eüt pas préféré le projet de Baltard. Parmi les monuments élevés å Napoléon, å sa famille, å ses principaux lieutenants, nous citerons, outre ceux qui ont été rappelés plus haut, le monument de Fixin (Cöte-d’Or), sculpté par Rude sur la demande d’un ancien officier de la Grande Armée ; å Ajaccio, le monument de la famille Bonaparte élevé sur la place Diamant, d’aprés le projet de Viollet-le-Duc (la statue équestre de Napoléon est de Barye), et la statue du Premier Consul par Laboureur, sur la fontaine de la place du Marché; å Rueil, les tombeaux de la reine Hortense et de Joséphine, par Barre, Cartel-lier et Cortot; å Cherbourg la statue équestre, de Leviel; å Lyon, la statue équestre par de Nieuwer-kerke; le mausolée du prince Eugene de Beauharnais, dans l’église Saint-Michel, de Munich, par Thor-waldsen. On a admiré, å l’exposition de 1867, le Napoléon mourant de 1’Italien Vela, et'une statue drapée å l’antique dfe l’Empereur, entourée des bustes du héros aux diverses périodes de sa vie, chefs-d’æuvre de