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Qu’allais-je faire ä Milan? Eh bien, j’allais, pour quelques mois, y repre-
senter la France, et c’était lå une mission assez noble el assez haute pour
me faire considérer comme négligeables Louies les pelites miseres que je
pourrais avoir ä supporter : difficultés avec le Gouvernement italien, riva-
lités avec les commissaires généraux, crainte de ne pas obtenir pour les
Fran^ais les resultats auxquels leur participation leur donneraitdroit, obli-
gation d’habiter pendant un an un pays étranger, loin de ma famille et de
mes occupations habituelles, j’étais prel å tout affronter.
II
Pavillon de la Russie.
.Jc me hate d’ajouter que je n’ai pas cu å déployer un courage héroique.
Des mon arrivée å Milan, les Italiens m’ont accueilli par des témoignages
d'amilié qui s'adressaienl å la nation fran^aise bien plus quä son représen-
tant éphéméi’e, mais qui ne m en ont pas moins prolondément touché. Non
séulement ils m ont donné la préséance sur les commissaires généraux
élrangers, ce qui assurait a la France le premier rang dans toules les cere-
monies officielles, mais encore Ie maire de Milan et surloul le president du
Comité exéculif italien n’ont laissé échapper aucune occasion de téinoigner
hautement leur amité pour la France el de rappeler que, si la ville de
Milan n’élail plus sous la domination autrichieiine, c était a hi France qu’elle
deva i l sa liberlé.