ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
nues se confondre», et par laquelle seule« on pourra pénétrer les mystères de l’origine de l'art Byzantin et de l’architecture Sarrazine. » La Perse, disons-nous, avait possédé cet art au suprême degré, le collège de la mère du roi à Ispahan et les diverses cours des maisons nobles de Téhéran en font foi. Les modernes habitants ont oublié, paraît-il, les divines tradi- tions de leurs pères, à nous de les rechercher; Anquetil Du- perron apprit aux Brahmes de Bénarès à lire leurs livres sacrés. Peut-être se rencontrera-t-il un Européen pour signa- ler aux descendants des Mages les merveilles de leurs temples et de leurs palais. Etudions-les toujours et tâchons d’imiter ce qui nous reste deux. Pourquoi ne pas nous les assimiler ces parements de murs qui donnent tant de richesses aux édifices d’Espagne et cl Italie. Pourquoi, pour descendre à une utilité plus fami- lière, ne p is décorer nos vestibules, nos appartements (salle à manger, salle de bains, etc.), de ces carrelages d’un si bril- lant aspect? Le spécimen que nous donnons en lait assez bien désirer la réalisation, sa variété singulière, son agencement plein de fantaisie, lui donnent un caractère spécial qui fait rêver malgré soi aux contes étranges de l’Euphrate et du Tigre. 11 nous arrivera souvent d’emprunter aux régions loin- taines des exemples de leur art, ['Exposition prochaine nous en fait tout d’abord un devoir; mais, de plus, il nous semble qu’une alliance intime entre nos raideurs modernes et ces provenances d’une si libre allure ne peut qu’être profitable à la réforme des tendances régulières et monotones, qui semblent vouloir nous entraîner complètement. MOULURE DE FONTAINEBLEAU Galerie de Henri II. — Le Primatice. (No d’ordre 10) La colonie d’artistes italiens qui s’installa d’abord avec le florentin Rosso, puis ensuite avec le Bolonais Primatice dans le vieux manoir de saint Louis, au beau milieu de la légen- daire forêt de Fontainebleau, forma en France une école par- ticulière, que l’on désigne d’ordinaire sous la dénomination A'école de Fontainebleau. Comblés d’honneurs et de présents, ces riches natures ultramontaines purent à leur aise écrire en gros caractères, dans ce nouveau palais, leur pensée tout entière ; si nous voulions la caractériser d’un mot, nous appellerions cette école Vecole sensualiste. Ils imprimèrent à l’art français une tendance étrangère il est vrai, mais ils subi- rent de même à leur tour l’influence considérable de notre caractère, de la nature qui les entourait et surtout de la cour au milieu de laquelle ils vivaient. On peut dire que François Ier imprima son cachet personnel à celte école, ce cachet lui sur- vécut, la cour de Henri II ne fut qu’un reflet de celle du roi chevalier. On sent partout à Fontainebleau passer comme un souffle des duchesses d’Etampes, des Marguerites et des Dianes, au milieu de toutes ces allégories si galantes et si lascives. On le sent jusque dans les motifs d’ornementation les plus ordi- naires. Les moulures ont des aspects de lèvres entr’ouvertes, qui appellent les baisers, les feuilles s’étalent et s’accouplent amoureusement; tout est sensuel dans les galeries de Fontai- nebleau, ne trouvez-vous pas que notre cadre lui-même se ressent du voisinage des peintures qu’il était appelé à faire ressortir. Si les grands artistes donnent à leur siècle une impulsion immense, ils en reçoivent en échange une autre qu'il ne leur est pas donné de repousser. TETE SCULPTÉE (DE JEAN GOUJON) (No d’ordre 22) La grande préoccupation française a toujours été, quoi qu’en disent certains publicistes modernes, l’expression, la diffusion, la vulgarisation de la pensée. Ou croirait à étudier spécialement les œuvres artistiques de nos devanciers, que leur mission dans le monde était d’enseigner aux nations. Lorsque les artistes français du moyen âge prenaient en main le pinceau, le maillet, le burin,la pensée débordait de leurs œuvres ; à voir certains porches de cathédrales, certaines verrières, certains meubles môme, on sent que c’était pour ainsi dire comme à un besoin, comme à une nécessité, qu’ils cédaient en taillant le bois, la pierre ou le marbre, en fondant l’émail de leurs vitraux, en couvrant d’emblèmes les murailles de leurs temples. Mais de tous ces maîtres, nul plus que Jean Goujon n’a poussé aussi loin cette passion essentiellement nationale. Arrêtez-vous devant les portes de Saint-Maclou à Rouen, reconstruisez la fontaine ancienne des Innocents, examinez la façade du vieux Louvre, et vous sentirez à quel point cet homme avait poussé cette sublime tendance. Nous comptons revenir dans une prochaine livraison , à propos d’un meuble sculpté par lui, sur cette face de son caractère, que nous ne faisons qu’indiquer aujourd’hui. Il y aurait tout un petit poëme à faire sur la tête que repré- sente notre gravure, nous n’avons pour l’écrire, ni le talent ni l’espace, quelques mots suffiront au lecteur pour le recon- struire lui-môme. Pourquoi pleure-t-elle, cette charmante figure, penchée si gracieusement? A l’endroit où le doigt s’appuie sur l’étoffe dra- pée, un trou profond renfermait autrefois un objet quelconque do inétal ou de pierre, les petits creux du vêtement, de même, étaient chargés d’ornements de matière analogue; l’insecte ou le reptile qui mordait le doigt a disparu, mais façcnnez-le par l’imagination, ci vous comprendrez le cri douloureux de la bouche, la larme de l’œil aux paupières mi-closes ; vous senti- rez ce que nous disions tout à l'heure, que le moindre coup de ciseau du grand sculpteur de la renaissance faisait jaillir par- tout des sensations et des pensées. H. dü C. Faris, lmp. Rouge frères, Dunon et Fresné, r. du Four St-Cerm., 43.