Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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Chez les Grecs, de l’accouplement mystérieux du beau cygne
de l’Eurotus et de la femme de Tindare naquit aussi, selon les
uns, Hélène,!’Amour qui perdit Troie, et la funeste Clytemnestre;
selon d’autres, Castor et Pollux, le type sublime de l’antique pa-
ternité des héros.
L’œuf de Pâques, chez nous, serait-il un symbole de la résur-
rection ? indiquerait-il la renaissance de l'année, le printemps?
Je laisse à de plus compétents le soin de trancher la question.
A l’angle de certains sanctuaires, ordinairement entourés de
légendes, du pays d’Armor, on trouve des pierres sacrées d’ori-
gine antérieure à toute espèce de plantation de croix dans ces
contrées, pierres inexpliquées jusqu’à ce jour, qui ont la forme
de l’œuf et sont percées d’un trou à la partie supérieure. Je ne
veux pas remonter jusqu’au caillou de Michaux, la pierre de
Tak-Kesra, couverte de caractères cunéiformes, jusqu’aux cylin-
dres de Babylone ; je ne veux pas non plus parler des œufs pen-
dus dans les mosquées du Caire, des faïences siliceuses chargées
de têtes d’anges et de croix trouvées dans les églises chrétiennes
de l’Asie-Mineure. Je ne veux pas en approcher les œufs d’ar-
gent de nos pèlerinages, les œufs d’autruche placés parles marins
Fig. 42. — Vase à libations Gallo-Romain. Musée Céraxnique de Sèvres.
(Hauteur, 38 cent.)
aux autels de Notre-Dame de Recouvrance, quoiqu’en fouillant
bien, on pourrait bien trouver là quelque chose de Phéni-
cien et de Persan.
Mais néanmoins, de tout ce qui précède, il semble résulter que
l’œuf devait jouer un rôle important dans la configuration sym-
bolique des vases destinés à conserver le souvenir des êtres dis-
parus (1). L’urne celtique est ovoïde, l’urne égyptienne aussi,
l’urne étrusque de même {fig. 43). Plus tard la forme sacrée de-
vint simplement domestique. C’est ce qui arrive, hélas ! à trop de
choses; nous la retrouverons la poterie usuelle. Ici nous n’a-
(1) On a voulu voir dans certain'vase trouvé par les dragueurs de la Seine,
auprès du Palais de Justice, une urne cinéraire (fig. 42^), en l’assimilant
aux deux spécimens que nous donnons d’un vase étrusque (fig. 39), et d’un
vase égyptien (fig. 38), dont on connaît parfaitement la destination pour les
peintures et les bas-reliefs si bien conservés de cette époque, nous ne vou-
lons que détruire une erreur. Ce n’est qu’un vase à libations. L’anneau trou-
vé sur celui de ['Exposition universelle manquait dans l’origine à celui de
Sèvres, il a été fabriqué depuis quelques années.
vons voulu chercher que son origine et la déterminer d’après
notre opinion personnelle. Nous fiant à la grande liberté prêchée
par un Gaulois qui n’est pas assez connu, Grano de Bergerac :
« On est libre de supposer tout ce que l’on voudra dans les sujets,
pourvu que, par ces suppositions, on rende raison de leurs appa-
rences. » Henri du Cleuziou.
(La suite prochainement.)
LES ARTS PARISIENS.
LE MEUBLA
( Suite )
L’ameublement français véritable, unissant les deux qualités
divines, le bon et le beau, fut positivement à son apogée sous
Louis XIII. L’orageuse enfance de Louis XIV dut s’en contenter;
la Fronde, pas plus qu’autrefois la Ligue, ne laissait aux arts de
loisir pour innover. Et c’est ici peut-être le cas de dire que les
célèbres meubles flamands, lits, sièges, tables, si cher rachetés
depuis, et dont on place la gloire à cette époque, étaient presque
tous sortis de France. En les vendant aux autres, nous les avions
dénaturalisés et probablement oubliés, ce qui explique notre
admiration présente quand nous voyons reparaître les copies
qu’on nous en a volées.
Cependant Yébénisterie, une industrie nouvelle, trouva une
fente, pour naître, entre Richelieu et Mazarin, les deux hommes
rouges. Les huchiers s’étaient faits bijoutiers en bois depuis quel-
que temps déjà; car on a gardé de ceux-là des écrins à comparti-
ments fort superbes, comme je ne crois pas que M. Tahan ni
M. Diehl en commandent beaucoup à leurs hommes. Les ouvriers
ne manqueraient guère, jamais on en eut de meilleurs, mais
les acheteurs manqueraient. Les parvenus qui se bâtissent met-
tront bien encore douze mille francs à une porte cochère, afin
que le passant la voie et dise : « l'Heureux homme! » mais ils ne
les mettront point à un meuble de chambre à coucher, fussent-ils
amoureux même, par cas fortuit et remarquable! « Soyons beaux
en dehors, disent-ils ; ayons la réclame et l’affiche : cela suffit
pour avoir Factionnaire. » Nous savons vivre de peu quand per-
sonne ne nous regarde. Poser est notre premier besoin.
Les huchiers de Louis XIII s’appelèrent donc les ébénistes, de
ce qu’ils travaillaient l’ébène, qui est le pbmmier noir de Mada-
gascar; — nous disons le pommier parce que, là-bas, de son
fruit on fait du cidre. — La boiserie actuelle remplace avanta-
geusement ce pommier exotique par le poirier indigène, nigrifié
à la noix de galle ou autrement. Remplacer s’entend ici en son
sens absolu, être ou mettre à la place de. Quant à valoir de même,
c’est une autre histoire. Que nous avons déjà remplacé de choses,
ô mes amis !
Ces ébénistes vrais nous ont donné, entre autres inventions,
des bahuts sur quatre pieds, appelés cabinets, encore par une sub-
stitution de langue du contenu au contenant. Inimitables déses-
poirs de nos jours, aux panneaux vivants, aux figures voyantes
et parlantes; poèmes d’aventures de dieux et de déesses qui se
croisent, se mêlent, s’enferment, se mirent ; adorablement enca-
drés de moulures guillochées, de gravures à regarder et copier
toute sa vie; enrichis de glaces, de travertin, de sanguine, de
porter, de vert antique, merveilles de la nature et merveilles de