ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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? l’homme, moins précieuses pourtant, moins difficiles à recouvrer que le goût suprême de la composition et l’entente inouïe de la lumière ! De ces choses-là non plus on ne fait plus et ne fera plus ; pas un millionnaire ne voudrait les payer, quoique le mil- lion, dit-on, courre les rues à pied comme un homme de lettres. Et d’ailleurs, probablement, personne même ne pourrait plus les faire, car ce temps splendide avait l’esprit et la main : or, de lui, la main seule est restée, et l’esprit s’est enfui ! Nos sculpteurs parisiens égalent et surpassent les anciens quand ils le veulent ; voyez à l’Exposition présente les deux meubles do M. Fourdinois; mais les compositeurs de meubles sont rares. C’est comme dans les orchestres : des solistes et point de symphonistes ; beaucoup de violons, peu de musiciens. L’art s’est changé en usine, le souffle est devenu du vent. Et il faut bien le dire, ces joujoux sublimes étaient déjà fâ- cheux pour notre meuble. De même que les guipures, les den- telles et les fleurs dans la muraille des monuments, l’ajustement des pierres fines, marbres, métaux riches, camées, etc., aux meubles et aux armes, a toujours été le signe, sinon le signal de la décadence ou d’un peuple ou d’un style. Notre époque, grâce à ce qui la mène, n’a point ces malheurs à craindre ; son peuple ne saurait déchoir, et son style est absent. Affirmant que tout est trouvé, elle ne cherche plus rien ; elle reprend et ré- pare ce qui a déjà servi ; elle fait du vieux-neuf, selon l’expres- sion moderne; sa cuisine d’art est une macédoine rétrospective, un miroton des divers âges raccommodés. Au meilleur ragoût la palme ! Qui s’avise d’une idée est honni : pour un peu, on s’assu- rerait de sa personne. La lutte entre l’ébénisterie et la menuiserie massive du meu- ble dura jusque vers la seconde moitié du dix-septième siècle. Alors (1660 ou 1670) la jeune invention tua la vieille,par la grâce de Boule l’immortel, premièrement, par celle aussi de Bérain, et, beaucoup plus tard, de Riesener et de Campe, tous grands ar- tistes. Le meuble suivait le monde ; il était précieux comme le langage ; il se mettait du fard et des colliers. Il était galant, non- chalant, hybride et se mourant d’amour discret, ainsi que le vou- laient les platoniques chambres à coucher du Tendre; le joli au lieu du beau, le gracieux au lieu de l’héroïque, comme la ruelle au lieu du tournoi, et la houlette au lieu de la bannière : Pradon, si vous voulez, dans le ciel de Corneille. Et cette révolution du mobilier s’était faite aussi par les femmes, qui menaient toutes choses sous ces rois amoureux; et elles la poussèrent jusqu’où il leur plut de le faire, avec leur savoir inné de l’intérieur bon ou mauvais. Les anciens connaissaient ce génie des femmes, quand ils chargeaient les captives de l’arrangement des palais. Chez nous surtout, où son foyer peut être son trône, la femme l’aime depuis l’àtre jusqu’à la pierre du seuil, et nul n’aura jamais la me- sure des imaginations qu’elle sait y déployer. Auguste Luchet. BULLETIN Nous avons examiné avec soin, et nous sommes heureux de signaler à nos lecteurs l’exposition des objets d’art et d’ameuble- ment ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette, réunis par l’initiative de S. M. l’impératrice à Trianon. Nous en rendrons compte dans un de nos prochains numéros. * * * Le Ministre de l’instruction publique a voulu initier le public aux travaux d’art de toute nature pratiqués dans les écoles de l’É- tat, et, dans ce but, il a décidé qu’une exposition aurait lieu à Paris, au Ministère de l’instruction publique. La terrasse de l’hôtel du ministère donnant sur le jardin ä été transformée en galerie faisant suite aux salons du rez-de- cliaussée. On a créé trois galeries. Dans la galerie de gauche on expose les modèles de sculpture et d’architecture, les esquisses en plâtre, les plans, les dessins linéaires, les ornementations, les modèles de stéréotomie , de charpente, les instruments de mathématiques de physique et de chimie. Dans la galerie du centre sont exposés les dessins, gravures lithographiées et photographiées. Au milieu de la galerie est une estrade sur laquelle sont étalés les travaux de lingerie, les ou- vrages de dentelles, les applications, les broderies, les tissus de toute espèce exécutés dans les écoles de filles. Chaque département figure dans cette exposition, chaque école s’y distingue par ses produits, et la ville de Paris s’y fait remar- quer autant par le nombre que par le mérite de ses envois. La galerie de droite a été spécialement réservée par le Minis- tre de l’instruction publique à l’exposition d’objets précieux apportés du Mexique et collectionnés sans doute par la Commis- sion scientifique. Les minéraux, les roches, les minerais recueillis dans les pro- vinces mexicaines par les ingénieurs des mines français y sont classés méthodiquement; on remarque des objets d’art, des li- gures, des statuettes représentant les divinités des premiers temps. (Gazette des architectes et du bâtiment). R. Pfnor. CHRONIQUE DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE LES LEVANTINS La Restauration qui n’inventa pas grand’chose, son nom le dit du reste, eut du moins la gloire de trouver un style, le style troubadour. Pages empanachés, vrais comme des bergers de Flo- rian, adorables châtelaines, grecques par la taille, sultanes par la coiffure et gothiques simplement par l’esprit; preux chevaliers aux doux regards, aux mains blanches, au parler séduisant; créneaux, mâchicoulis, tourelles, etc., etc. Notre génération, qui a du reste bien des points de ressem- blance avec l’époque dont nous parlons, surtout par son amour pour les replâtrages, vient de créer un autre style, qui, bien diffé- rent du style troubadour au premier aspect, a pourtant, quand on l’examine dans ses effets, une parenté très-étroite avec ce der- nier, c’est le style mamamouchi. Mamamouchi,— quelle bête est-ce cela, me demanderez-vous, avec madame Jourdain? Mamamouchi ? Vous répondrai-je par la bouche de l’immortel bourgeois de Molière, c’est-à-dire Paladin, Giourdina, Turbanta, Con Galera, Hou-la-ba, Ba-la-chou. Mama- mouchi, c’est-à-dire, Orient, pour rire. L’Orient a remplacé le château-fort, la chapelle à clochetons, le page, la châtelaine, l’homme d’armes, le casque, l’écu, la bannière armoriée.