ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
Mç) M Les anciens huchiers travaillaient mieux que la plupart des nôtres, il faut bien le reconnaître. Quand nous retrouvons des restes de.leurs œuvres, ces restes sont brisés quelquefois, mais déjetés jamais. On nous objectera qu’ils étaient les meilleurs, puisqu’ils ont duré le plus longtemps : d’accord. Souvenez-vous cependant que jadis on ne mettait pas moins d’un an à faire un grand meuble. Trouvez aujourd’hui qui tant s’y attarde, si ce n’est peut-être Sauvrezy ou Grohé. Les bois qu’on employait étaient abattus en bon temps, séchés à l’air pendant dix ans peut-être, et remplacés toujours afin que toujours il y en eût de même âge. Et pour plus de sécurité dans les ouvrages de choix, ces hu- ehiers consciencieux et naïfs exposaient encore leurs panneaux à la fumée aigre de leur foyer. Il y avait une amende pour celui qui eût employé l’aubier du bois. On assemblait les pièces à te- nons et mortaises, on les chevillait en bois ou en 1er. Jamais de colle, sinon pour les raccommodages, et encore! Les moulures et les sculptures étaient faites en plein bois par les imagiers, dans la masse, pour qu’en disant massif on dît vrai rigoureusement. Les règlements veillaient à toutes choses : tant de barres et des mem- brures de telle sorte pour un banc de telle longueur. Pour empê- cher le dol on entravait la liberté : faudrait-il donc le faire en- core ? faudra-t-il donc le faire toujours? Défense de mettre en couleur une armoire ou un coffre avant de les avoir vendus, toute peinture pouvant cacher une imposture. Et c’est si vrai! Et de même pour le reste. Dans les métaux comme dans le bois. Pour reproduire exactement le modèle, candélabres et lam- pes étaient fondus à cire perdue. Et l’on aimait mieux marteler que fondre : l’artisan était plus fier, se sentant plus fort. Ainsi lo passé nous a laissé des serrures et ferrures incompré- hensibles : voyez les pentures des portes de Notre-Dame de Paris. La tradition veut qu’elles aient été forgées par le diable; à ce compte, le diable eût donc travaillé à fermer toutes les ca- thédrales. Il reste quelque part un pied de cierge pascal, en six pièces de fer, haut comme un homme, dessiné probablement, celui-là, et fleuronné par les anges : ce morceau a dû passer au feu plus de mille fois. L’histoire du travail à l'Exposition de 1867, et mieux encore le Musée rétrospectif de l’Union centrale de 1865, nous ont montré des landiers à saisir et confondre Baudrit lui-même, qui pourtant est un homme valeureux. Et pas seulement dans les métaux ni le bois. Lisez les précieux livres de M. Viollet-Leduc, vous y verrez la description d’un simple écrin de maître-queux, indestructible étui en cuir bouilli à serrer les condiments, couteaux, lardoires, cuillers et four- chettes, avec arabesques et figures dessinées au fer chaud. C’est à faire jeter au ruisseau notre papier mâché des Anglais, mensonge frère du carton-pâte et du carton-pierre, deux sculptuEes propres aux vendeurs de tourteau-moutarde et de chicorée-café. Quoique cependant madame Germain sache faire de ceci des merveilles en laque à croire que le Japon s’en est mêlé. On comprend qu’ainsi la durée devait être longue et la répa- ration rare. Aussi beaucoup cherchaient-ils déjà le procédé. L’artiste véritable vivait mal, faisant peu et trop lentement. Cou- vents et châteaux marchandaient son génie voyageur. On l’y gardait parfois pendant une année de travail, lui et son fils ou son apprenti, pour leur nourriture et leur gîte. L’économie, cette avarice en domino, gouvernait prieurs et majordomes ; et sans les corps de métiers, notre industrie mobilière se fût probable- ment gâtée dès le comrnencement. Les estimateurs de sculpture au mètre ne sont pas de découverte si moderne. Il est parfaite- ment singulier aujourd’hui, en pleine marche vers le vingtième siècle de l’Eglise, de paraître regretter les maîtrises et les juran- des. A qui la faute pourtant, si ce regret absurde est possible? Certes, et on l’a dit avant nous, ces corps avaient l’inconvé- nient de restreindre la liberté de faire, mais au moins ils conser- vaient les traditions du bien faire, et repoussaient les ignorants, les malhonnêtes et les malhabiles. Ils imposaient la marque de fabrique et poursuivaient la garantie ; le tonnelier qui avait signé son tonneau répondait d’un cercle mal posé. Par eux les ache- teurs jouissaient de sûretés qui n’existent plus. Au premier soup- çon, les syndics d’un métier se transportaient chez leurs confrères, examinaient les matières servant à la fabrication, appréciaient le mérite des choses mises en vente, et confisquaient selon leur droit les produits mauvais ou mal faits. C’était rude , mais c'était beau. Aujourd’hui la liberté est ouverte toute grande et lo premier venu travaille, et l’on travaille à tout prix : tant mieux mille fois, si ceux que l’on paye bien étaient obligés de bien faire. J’ai mes yeux pour la forme, pauvre acheteur que ceux-ci dupent, je ne les ai pas pour le fond ; c’est affaire à ceux qui s’y connaissent. Un ancien tapissier, M. Compagnon, qui a été juge au tribunal de commerce de la Seine, proposait il y a quelques années d’établir un conseil devant lequel la pratique qui se croi- rait trompée pourrait sans frais citer le fournisseur et faire exa- miner la fourniture. Pourquoi pas? Il y a bien, nous dira-t-on, la chambre syndicale des ébénistes : mais les chambres syndicales sont des corps assis, lesquels volontiers s’ankylosent et ne se dé- rangent pas au commandement. Reste le règlement des mémoires par architecte, c’est-à-dire la mise au pain sec du travail. Une ressource triste. Revenons. Auguste Luchet. (La suite prochainement.') ESSAI SUR L’HISTOIRE DE LÀ POTERIE FRANÇAISE (suite ) III Les Symboles (fin) : — La Gourde. — Commencement, dans la poterie gallo-romaine, du caractère français. Quand on parcourt l'histoire d’un peuple, il y a des moments où l’on croit ne lire que la légende d’une simple famille. Le dé- veloppement des races suit pour ainsi dire la même voie que le développement de l’homme. Dans l’enfance d’un peuple, ce qui vous frappe, c’est le manque complet de personnalité. Il se rattache par ses traditions, par ses usages, par ses coutumes, par son art, à autre chose, à je ne sais quoi, qui lui est commun avec un grand nombre d’individus. La nature est venue les séparer violemment, les désunir. En- nemis maintenant, ils semblent ne se rencontrer que pour se dé-' truire; jadis ils ont dû être frères, boire à la même coupe et s’abreuver au même sein. Dans notre étude sur la poterie gauloise, ce que nous avons d’abord cherché;, ce sont ces analogies. Quelques traditions sont venues nous aider à les indiquer. Rattacher la race celtique à l’Inde, à l’Egypte, à la Grèce pélasgi-