Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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pour en faire un monastère. « Aussitô ton amassa les matériaux, on
manda les ouvriers, et les gens se mirent en besogne. » Mais une
chose incommodait les artisans, c’était la faute d’eau pour dé-
tremper leur mortier; saint Méen se leva, ficha son bourdon en
terre, et en fit ressortir une source d’eau vive, celle que repré-
sente notre gravure, « laquelle eau so voit encore maintenant,
et, dit la légende, est fort renommée par la vertu qu’elle a de
guérir d'une maladie nommée par les médecins prosa, et par le
vulgaire le mal de saint Méen, qui est une forte galle ou rogne qui
vous ronge jusques aux os. »
Dans un voyage qu’il fit à Angers, une bonne dame étant venue
le trouver pour le supplier de la délivrer des dommages qu’elle
recevait d’un dragon, « lequefavait sa retraite ordinaire dans un
petit bocage situé au plus beau et plus fertile endroit de ses terres,
le saint prit son’étole, s'cn fut à la caverne, ordonna au dragon
tout étincelant d’écailles de sortir, lui noua le cou de son écharpe
et le conduisit en la rivière de Loyre, où il lui commanda de la
part de Dieu de se précipiter, ce qsi’il fit devant tout le peuple. »
Le dragon qui figure dans notre estampe, et qui accompagne
d’ordinaire la figure de saint Méen, s’explique par la tradition
précédente.
Inutile de dire ce qu’était ce dragon cuirassé comme un grand
seigneur, ce que fut cette fontaine, source de purification bien-
faisante dans un pays où les traditions de propreté se sont con-
servées intactes jusqu’à nos jours!...
Saint Méen mourut le vingt et unième jour de juin environ,
l’an de salut 665, régnant Alain II du nom, neveu du roi Salo-
mon, second roi des deux Bretagnes, la Haute et la Basse.
Saint Yves, miroir des ecclésiastiques, ornement de son siècle,
avocat et père des pauvres, veuves et orphelins, naquit au ma-
noir de Kermartin, en la paroisse de Menihi, près de Land-Tre-
guer, le 17 octobre 1253, au règne de Jean Ier dit le Roux Duc.
Son père s’appelait Helory de Kermartin, seigneur dudit lieu,
sa mère Azo du Kenguis. Ls peuple l’appelle encore Yves de
Vérité, noblesse qui en vaut bien une autre.
Nous n’avons pas à raconter sa vie, à redire la prose si connue
et citée toutes les fois qu’on parle d’un procureur honnête, chose,
paraît-il, encore rare de notre temps; nous nous contenterons de
rappeler ses titres. Il fut recteur de Tredrez et de Louannec,
official de Rennes, docteur en théologie de l’Université de Paris
et maître ès-arts de ladite Université. Les dernières démolitions
de la rue Saint-Jacques, pour le percement du boulevard Saint-
Germain, ont détruit les restes d’une chapelle de saint Yves, que
les étudiants des collèges des trois évêchés, Treguier, Léôn, Cor-
nouailles, lui avaient élevée jadis. Le plafond de cette chapelle
était autrefois décoré, non de drapeaux enlevés aux ennemis sur
le champ de bataille, mais de sacs de procès gagnés par les plai-
deurs et soustraits aux ongles rapaces des chats fourrés de l’Ile
du Palais.
La Cornouaille anglaise a donné son nom à une de ses cités.
La popularité de ce saint homme vint de sa justice et de son
équité. On le voit toujours refusant d’une main la bourse d’un
riche et donnant da l’autre une sentence favorable à un pauvre
mendiant.
Les avocats se glorifient de le prendre encore pour patron de
leur illustre et indépendante confrérie.
MODÈLES DE LÀ CÉRAMIQUE ANTIQUE.
(No d’ordre 99)
Les trois premiers vases de cette nouvelle planche de modèles
de la céramique antique sont des Œnochoés (voir, pour 1 étymolo-
gie, une des livraisons précédentes). Ils servaient aux esclaves
qui stationnaient autour des lits du Triclinium pour verser dans
les coupes le vin des amphores; nous en avons déjà parlé et nous
ne revenons sur celles-ci que pour signaler la forme orientale et
presque égyptienne de la fig. 2. Les emblèmes qui la décorent,
ainsi que les deux autres, sont ceux que l’on trouve d’ordinaire
sur les vases grecs consacrés àBacchus, des lions, des boucs lascifs,
des griffons, etc. La plupart du temps, ces animaux d’une ornemen-
tation très-caractéristique sont complètement imités de l’art que
les habitants d’Athènes d’abord, que les habitants de Rome ensuite,
appelèrent l’art des barbares. Bacchus, sur certain vase grec de
la collection Beckford, est même représenté assis sur un chameau,
revêtu de la robe indienne, et rafraîchi par les éventails des baya-
dères à l’œil noir. Nos héraldistes après les Croisades, dans les
animaux de nos blasons, imitèr&nt de même les symboles des
peuplades orientales, qu’ils avaient rencontrées dans leur voyage
en Palestine ou en Egypte. La grande coupe de la fig. 5 (fond
jaune, ornement et figures, alternativement noir et rouge) se
rapproche par sa forme du calice hiératique et peut-être aussi de
la coupe à pied et à anse, dite coupe d’Arcésilas, sans pourtant
avoir toute l’élégance que comportait d’ordinaire ce dernier
objet.
Nous avons appelé les Fillettes du roi ces fameuses cages de fer
inventées et essayées par le bon cardinal de la Ballue ; les Grecs
donnèrent le nom d’un philosophe stoïcien mort d’excès de bois-
son à leur plus belle coupe.
Arcésilas, qui s’accusait lui-même d’être Platon par derrière
et Pyrrhon par devant, qu’un confrère appelait la chimère, le
disant homme par le haut, dragon par le bas et bouc par le mi-
lieu, mourut à soixante-quatorze ans par suite de l’usage immo-
déré du vin.
L’esprit attique était, comme on le voit, frère aîné de l’esprit
gaulois.
La fig. 4 est l’urne dans sa forme la plus simple, la fig. 6 re-
présente une amphore richement ornée. Nous en parlerons une
autrefois, en publiant la'dernière planche de nos modèles, qui
contient précisément une amphore pleine de bon goût et deux
vases à verser du musée de Florence.
H. du C.
VENTAIL ET PANNEAUX
DE LA PORTE PRINCIPALE DE LA. SALI.E DU TRONE DU CHATEAU
DE SCHWERIN.
( Nos d’ordre 128 et 129 )
Toute réserve faite sur l’ensemble de la proportion de cette
porte, l’ornementation, qui la décore, prouve, chez son auteur,
une observation attentive de la nature. On voit qu’il ne s’est pas
borné simplement à dessiner des plantes même , et à en étu-
dier consciencieusement les contours, mais qu’il s’est encore
attaché à en comprendre le port et la construction au point de
vue artistique. Aussi, ces enroulements de feuillages ont-ils une
ampleur et une énergique simplicité que l’on rencontre rarement