Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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dans l’ornementation moderne. De plus, l’exécution de cette
sculpture est parfaitement appropriée à la matière; elle a tout le
jet et la liberté de l’ébauchoir, que doit présenter une composi-
tion destinée à être reproduite par un moulage. En somme, ces
détails sont recommandables au double point de vue que nous
indiquons, et auquel les ornemanistes doivent toujours accorder
la plus grande importance quand ils désirent se montrer de véri-
tables artistes.
PATÈRE ANTIQUE.
(No d’ordre 103.)
La patère antique était, chez les anciens, destinée aux céré-
monies du culte, elle servait à faire des libations sur l’autel et
sur la tête de la victime. On renfermait souvent dans Fume, avec
les cendres du mort, celle qui avait servi à ses funérailles. Il est
probable que telle est l’origine de celle que donne notre gravure.
L’art grec ne saurait trop être étudié dans toutes scs branches,
tant il abonde, môme dans les plus simples ustensiles, en mo-
dèles remplis de pureté, de style et surtout de convenance. Ces
qualités se résument dans l’exemple que nous présentons àn os
lecteurs, et nous pensons qu’il est inutile de les analyser, tous
les gens de goût pouvant facilement les saisir. Faisons observer
cependant un petit détail, qui montre avec quel soin et quelle
recherche tout, dans le style, est scrupuleusement étudié : nous
voulons parler de la moulure annulaire qui rattache le manche
au corps de la patère, en épousant le profil si sévère et si bien
galbé de l’extérieur.
A. DeLaRocque.
archifecle.
LES ARTS PARISIENS
LE MEUBLE
( Suite )
Aujourd’hui donc le procédé est partout. La mécanique et la
chimie sont des sciences terribles. Ainsi, en bonne industrie
loyale, il faudrait attendre le bois pendant trois ans au moins
avant que de l’employer, sous son regard et sous sa main, acheté
et payé, dans un chantier à soi, l’empilant et désempilant à cha-
que saison. Cela ferait quelque chose comme vingt ou vingt-cinq
pour cent à ajouter au prix d’un mètre cube de bois de chêne,
lequel coûte déjà de 150 à 300 francs, selon le choix et la qualité.
Allez donc faire avaler ceci sans grimace à des négociants comme
j’en connais, protégeant le métier et le commanditant ! La science,
cette servante qui travaille pour qui la paye et donnerait, si l’on
voulait, le moyen de faire évaporer un homme, a enseigné aux
ébénistes sages le séchage artificiel des bois, par trois procédés
principaux.
Dans le premier on place le bois, frais coupé, debout sur un
grillage à travers lequel il reçoit tout ou partie de la vapeur d’une
machine quelconque : ceci est dit le séchage å l'étuve. La vapeur
pénètre par le pied et monte tout le long de l’arbre, emportant
avec elle la sève, mais aussi une certaine substance anti-vermi-
neuse, très-précieuse à garder, et qui fait à elle seule la seconde
existence du bois. Voilà pourquoi 16 chene artificiellement séché
dûre si peu; c'est un corps mort où les vers se mettront demain.
Le second procédé est plus prompt. Vous insérez le bois dans
un cylindre d’où la vapeur ne sort qu’après avoir produit tout son
effet. Économie notable de temps et de combustible; abréviation
plus radicale de la durée du sujet. Après l’une ou l’autre de ces
opérations, il ne reste plus qu’à exposer le bois à l’air pendant un
mois ou deux pour le priver de l’humidité dont l’a saturé son
bain russe; et le voilà dans toutes les conditions souhaitées, sec,
cassant, détestable au possible. L’ébéniste y gagne vingt pour
cent; le consommateur en perdra quatre-vingts.
J’ai vu appliquer à Bordeaux un système de séchage ÿar la
compression. On soumettait une bille à l’action de deux cent
mille ou deux cent cinquante mille kilogrammes de force hydrau-
lique. Jamais pauvre torchon tordu ne subit pareille expression !
J’ignore si le résultat a répondu à ces conditions formidables.
Le troisième procédé est bon. C’est le système du docteur Bou-
cherie. Il consiste à faire entraîner par la vapeur une injection
de sulfate de cuivre qui remplace dans les vaisseaux du bois la
substance conservatrice dont nous parlions toutàl’heure. Le ebene
séché ainsi ne meurt pas etdevient énormément dur; il est excel-
lent pour faire des traverses de chemins de fer ou du parquet à
la mécanique : mais sa durée même et surtout la teinte verdâtre
que lui a communiquée le sel de cuivre, le rendent désagréable
dans l’ameublement.
Après ou avec le séchage accéléré et destructeur du bo!S, qui
fait l’économie du capital, sont venues des inventions mécaniques
qui font l’économie de la main-d’œuvre. Tout se tient, mal et
bien. C’était déjà pourtant assez, à mon avis, du remplacement
de l’ornement pris sur la masse, par la moulure et la sculpture
en application. On n’avait pas seulement, comme les anciens,
la machine à guillocher sur le plein, le tour à faire les pieds tors
et les colonnes torses; on a la machine à découper, invention
charmante; on a les scies, jadis anglaises et allemandes, aujour-
d’hui françaises, à refendre et à plaquer, commençant par la scie
mécanique à grumes, qui, dans un quart d heure, tire vingt
planches d’un arbre de cinq mètres. Or, s agit-il de dresser un
de ces segments énormes, au lieu des efforts et des peines qu’à
bout d’une gymnastique endiablée l’ouvrier d’autrefois s’y don-
nait, une machine prend le segment de quinze pieds, l’avale, et,
d’un seul coup, le rejette uni et poli des deux côtés. Il n’était que
planche, le voilà panneau.
C’est bien. Si le but pratique et mécanique de ce temps est,
comme il paraît l’être, de diminuer les fatigues corporelles, il fau-
drait avoir l’esprit mal fait pour l’en blâmer. Nous n en sommes
plus, Dieu nous garde, au dogme étrange des souffrances saintes
et de la détérioration méritoire; nous avons cessé de tenir pour
méprisable et vil ce que les mystiques appellent 1 enveloppe de
l’âiDe, et dussent ceux-ci, nos hciïsseursj nous traiter de matéria-
listes, nous considérons grossièrement le bien-être comme un de-
voir et les moyens de l’obtenir comme des acquisitions nobles.
Aussi voyons-nous avec joie se produire l’invention et la mul-
tiplication de ces machines de délivrance, substituer la vapeur de
l’eau à la sueur de l’homme, l’angoisse des métaux à son angoisse,
et leurs grincements à ses gémissements. Là-dessus notre satis-
faction est si entière, qu’elle nous ôte même le désir de recher-
cher pourquoi elle existe. Peu m’importe comment tu te nommes,
mobile de ce grand soulagement; égoïsme on amour de mes sem-
blables, je te salue !