ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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 □<0 5 simplement à l’harmonie de ses proportions, à la pureté et à la sévérité de ses profils, et surtout h la façon habile avec laquelle les lignes de sa décoration viennent insister sur les différentes parties de la construction, au lieu de les couvrir et de les mas- quer à l’œil, comme nous ne le faisons que trop souvent aujour- d’hui. Hormis les mascarons placés au centre de chaque panneau prin- cipal, les quelques feuilles épousant les profils qui recouvrent les onglets sans les dissimuler, et quelques cuirs dans les panneaux en arrière-corps, point de sculptures superflues. Les moulures sont colorées par des canaux ou de grosses perles saillantes, qui doublent leur importance, sans les alourdir. Les mon- tants sont ornés de pilastres cannelés, profilés en balustres, afin d’éviter la monotonie des parallèles dans les canne- lures destinées à répéter les lignes verticales; des chapiteaux à volutes, d’une tournure solide, indiquent leur fonction de sup- ports. La grosse moulure des panneaux encadre un second profil plus délicat; elle sert de transition entre ce premier membre et le mascaron saillant et plein de caractère, qui se trouve au milieu. Nous recommandons à nos lecteurs l’étude de ce meuble, et nous le laissons à leur appréciation personnelle, nous contentant de leur signaler les qualités principales qui nous ont le plus rappés, FRISE SCULPTÉE. (No d’ordre 136.) Ces motifs de sculpture romaine n’ont point la pureté de galbe, l’élégante sobriété, et surtout la grandeur de style des sculptures décoratives de la belle époque grecque, mais ils possèdent une largeur de modelé, une verve luxuriante de composition, et aussi de véritables qualités de style et d’effet. Les contours en sont largement accentués et étudiés de très- près sur la nature. C’est de l’art visant à la richesse et à l’effet grandiose, et qui y atteint pleinement. Sous ce rapport, on peut en recommander l’étude aux ornemanistes, surtout pour les grands monuments. Dans le motif placé au bas de la planche, les fonds sont fouillés de façon à former des noirs faisant valoir les contours du dessin et le modelé des ornements. COLLIER ET AGRAFE. (No d’ordre 134.) Nous donnons encore, dans la présente livraison, un collier et une fibule de la collection de Luynes. Cette fois, le collier est une simple chaîne destinée à s’étaler comme un lacet d’or, sur le cou et sur la gorge, pour en faire res- sortir le modelé et en suivre tous les méplats. Le médaillon dé- coré do rubis, qui s’y rattache, est bordé par un rang de dents de scie recouvertes de petites granules d’or, soudées sur une plaque découpée. Ce procédé a longtemps fait le désespoir des orfèvres et des archéologues, jusqu’à ce qu’un orfèvre romain, M. A. Cas- tellani, l’ait retrouvé encore en usage dans un village des Mar- ches, à San-Angelo in Vado. 8 sy, La fibule est couverte de petites fleurettes exécutées par le mêmes procédés, c’est-à-dire par des soudures d’une habileté ex- traordinaire. La gravure est d’ailleurs incapable de rendre la belle exécution de ces bijoux, qui est merveilleuse de finesse et de précision. A. R. CHASUBLE DE SAINT YVES. (No d’ordre 108.) Louannec est un misérable petit bourg jeté sur la côte si pitto- resque du nord de la Bretagne. Son église, romane en partie, en partie ogivale, ne peut intéresser tout au plus qu’un archéologue assez patient pour rechercher dans ce mélange hybride ce qui reste de l’édifice ancien. Mais au fond d’une armoire, jetée là presque sans soin et sans respect, se trouvait la magnifique étoffe dont nous donnons le dessin. Ce tissu, soie violette et or, que la tradition donne comme vê- tement sacerdotal à saint Yves, recteur de cette petite paroisse vers la fin du treizième siècle, est certainement d’une fabrication antérieure à cette date. Nous n'avons pas la prétention de le faire venir de Bagdad ou d’Alexandrie, ni meme de Grenade ou d’Al- meria, quoique sa physionomie orientale puisse, à la rigueur, confirmer cette prétention, mais les griffons dont il est orné at- testent toujours une époque très-reculée. Constantin Porphyro- génète, Anastase nous donnent comme sujets ordinaires des des- sins d’étoffes de leur temps les aigles, les lions, les paons et les griffons. Les auteurs des Mélanges d’archéologie regardent la figure du griffon sur les étoffes comme assignant une date très-ancienne au tissu. Le dessin assez barbare de-ces deux animaux fantastiques en dit du reste assez sur ce sujet. La chasuble se trouvait, il y a quelques années, à peu près in- tacte, et, n’était l’incurie de ceux qui sont chargés de la conserver, elle le serait encore aujourd’hui. Quant à l’authenticité de la tradition qui donne ce vêtement comme ayant été porté par saint Yves, elle se base sur les inven- taires successifs faits de ce que l’on appelle le trésor de 1 église de Louannec. Ces inventaires, que l’on peut suivre presque jus- qu’à une date contemporaine du saint, indiquent toujours cette chasuble comme ayant servi « au bienheureux Aves Heloiy de Korinartin, prestre official do Tréguer et recteur des paroisses de Tretrez et de Lobanech. » Nous ne revenons pas sur ce que nous avons dit dans une li- vraison précédente de ce saint avocat Çrara avis'). Une étoffe por- tée par un tel homme avait droit à tous les respects. Mgr 1 évê- que de Saint-Brieuc a cru devoir l’enlever au vandalisme igno- rant de ses subordonnés, et transporter du pauvre trésor de Louannec, la chasuble, à la riche collection de 1 évêché. La naïveté du desservant qui laissa détruire, il y a quel- ques années, le presbytère et la tourelle du saint avec sa petite chambre modeste, sa petite fenêtre aux vitraux coloriés, d où la vue s’étendait au loin sur la mer, aurait laissé disparaître] peu à peu la chasuble. Nous sommes forcé de savoir gré à Mgr de Saint-Brieuc d’avoir conservé ce débris, qui figurait si glorieu- sement, au musée rétrospectif de l’Exposition universelle, dans les galeries de l’histoire du travail. H. du G.