Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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Le prochain numéro contiendra une seconde gravure, en sup-
plément, de la même livraison; nous en profiterons pour analy-
ser succinctement le château d’Anet, d’après la Monographie de
M. pfnor.
A. DeLaRoque,
Architecte.
BULLETIN
Le gouvernement du Pérou a mis au concours le projet de
monument destiné à perpétuer le souvenir de la victoire rem-
portée le 2 août 1866, sur l'escadre espagnole.
Ce monument devra se composer de quatre statues assises ou
debout, représentant les quatre républiques alliées de l’Amérique
méridionale : le Pérou, le Chili, la Bolivie.et l’Equateur, et du
bust.edu colonel Galoez, ministre delà guerre, tué en défendant
le Callao. Deux bas-reliefs représenteront les principaux épisodes
du combat, et les noms des citoyens morts dans le combat de-
vront trouver place sur le monument.
Une somme de deux cent mille francs est affectée à l’exécu-
tion de la composition qui remportera le premier prix. Ce pre-
mier prix sera décerné par une commission composée de deux
sculpteurs et de deux architectes, sous la présidence de
M. Gleyse, et assistée du ministre du Pérou en France ; c’est là,
ce nous semble, une combinaison ds jury assez singulière.
D'aprc nos iat'ormations, le concours sera brillant, les concur-
rents nombreux et les mieux connus. Nous leur souhaitons que la
décision du jury soit équitable sous tous les rapports, et qu’ils
n’aient point à supporter quelque amôre déception, comme en
réservent si souvent ces tournois artistiques, dont le vainqueui’
n’est pas toujours le lauréat.
*
* *
Dans notre prochaine Livraison, nous reprendrons la suite
des intéressants articles de M. Eugène Oudinot sur la peinture
sur verre. A cette occasion, nous ferons remarquer une erreur
qui s’est glissée dans le dernier article à propos de la moufle, dont
nous avons fait involontairement un mouffle par suite d’une
faute typographique.
R. Pfwor.
EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867
GALERIE DE L’HISTOIRE DU TRAVAIL.
FRANGE
(suite )
De superbes compositions architecturales se rencontrent dans
trois buffets de la fin du seizième siècle. L’un est porté sur trois
statues et son soubassement s’appuie sur trois monstres. Des
termes soutiennent la corniche au droit des statues et accompa-
gnent les portes, dont les panneaux, ainsi que les faces des ti-
roirs, sont ornés de mascarons et de rinceaux modelés avec
une énergie peu commune. Deux gros balustres, en forme de
vases, supportent le second, et sa corniche repose sur de larges
pilastres renflés, d'un très-bel effet. Enfin, le troisième est porté
par des sphinx, et Fentablement supérieur s’appuie sur deux
cariatides un peu courtes, il faut le reconnaître, mais qui donnent
a l’ensemble un aspect très-solide. Une Adoration des bergers et
une Adoration des rois sont sculptées sur les panneaux de ce der-
nier. Les corniches et les profils de ces buffets, sévèrement étu-
diés , sont en outre enrichis de denticules, d'oves, de godrons,
etc., etc., d’un caractère robuste, qui n’exclut pas cependant l'é-
légance et la finesse d’exécution. Les oppositions d'ombre et de
lumière, qu’ils produisent sur le ton foncé du chêne, augmentent
encore la richesse majestueuse de ces véritables meubles.
Un autre bufiet en ébène, exécuté avec une rare habileté, mé-
rite aussi une description, au moins sommaire. Il est construit
sur deux rangs de colonnes torses enveloppées de bas-reliefs jus-
qu’au tiers de leur hauteur ; cet ordre est, à lui seul, un chef-
d'œuvre architectural. Le corps du meuble se compose de tiroirs,
de deux entablements finement profilés et d'une porte à deux
vantaux, sur l’un desquels est sculpté, en faible relief, la Jus-
tice abreuvant les Amours; et, sur l’autre, le Temps et la Vérité
protégeant un vieillard. Chacun de ces deux sujets est circons-
crit par un grand cartouche circulaire, en cuirs découpés et ac-
costé de figures.
N'oublions pas une collection de panneaux, débris de diffé-
rents meubles ou fragments de boiseries. Deux de ces panneaux,
entourés de fleurs symétriques et de lanières, représentent , le
premier, l’échelle de Jacob, le second, la bénédiction de Jacob.
Les deux bas-reliefs peuvent être classés parmi les plus belles
sculptures sur bois des maîtres de la Renaissance. Puis, douze
panneaux desquels se détachent des bustes d’hommes et de fem-
mes coiffés de casques, médaillons décoratifs, remplis de tour-
nure, de çtyle et d’effet, comme savaient les faire les artistes de
cette grande époque. Enfin, une série de panneaux de chêne,
provenant du château d’Ecouen, ornés de filets, de lanières et de
chiffres entrelacés, simplement dorés sans relief, procédé écono-
mique qui permet d’obtenir à peu de frais une certaine richesse
de décoration.
Les quelques lignes que nous avons l’intention de consacrer
aux tapisseries prennent naturellement place à la suite de la lé-
gère esquisse que nous avons essayé de tracer sur les meubles.
Elles étaient, en effet, le fond éclatant sur lequel ce sombre et
grand mobilier faisait valoir, à la lumière, les savantes combinai-
sons de ses profils et de ses sculptures. Tout le monde connaît
les admirables tapisseries du Musée de Cluny ; celles de l’Expo-
sition ne leur cèdent en rien, et l’on peut même hardiment avan-
cer qu’elles leur sont supérieures pour l’agencement des compo-
sitions, la pureté du dessin et l’éclat de la coloration. Nous
avons principalement étudié la suite de ces tapisseries qui repré-
sente 'des scènes de la Passion; il est impossible de pousser plus
loin la science de la mise en scène, le naturel des poses et l’étude
consciencieuse du dessin. Mais ce qui fait à nos yeux leur plus
grande valeur, c’est que les artistes, auxquels nous devons les
cartons de ces magnifiques tableaux, ne s’éloignèrent jamais des
conditions de la peinture décorative. Ils savaient, tout en don-
nant carrière à leur imagination, non-seulement disposer les per-
sonnages de manière à ne laisser aucun vide dans la composi-
tion , mais ils réussissaient aussi à combiner les couleurs et à
simplifier les effets de modelé, afin de conserver l’effet décoratif.
Dans les fonds et les architectures ils évitaient, en sacrifiant ha-