Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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ORFÈVRERIE
FAC-SIMILE D’UNE TETE DE LIVRE
(No d'ordre 78.)
L’original de ce fac-similé sert de frontispice, comme on peut
le voir, à un ouvrage pour servit' à l'art d’orfèvrerie. Quelques
planches de cet ouvrage sont en notre possession, et nous nous
proposons de les faire passer sous les yeux de nos lecteurs.
On peut dès à présent juger du soin avec lequel ces gravures
sont traitées. Les fleurs qui entourent le titre nous montrent que
1 auteur avait mûrement étudié la nature et qu’il avait su en tirer
le plus grand profit pour son art. En effet, que de grâce et de légè-
reté dans cette composition, et combien nos parures modernes
paraîtraient lourdes et chargées auprès des œuvres de ces maistres
orfèvres du dix-septième siècle !
Les figures qui ornent le bas de l’estampe sont de Callot. Comme
tout ce qu’a produit le burin de ce grand artiste, elles sont pleines
d’esprit, de fine observation, de naturel et d’expression.
CALICE
EN CRISTAL ET VERMEII,
(No d’ordre 12 L)
Toutes les personnes qui ont visité sérieusement l’Exposition
se rappelleront avec plaisir la valeur artistique de l’exposition
autrichienne, et particulièrement des produits exposés par MM. J.
et L. Lobmeyr, dignes rivaux de ceux de Baccarat et de Saint-
Louis.
Parmi les pièces les plus remarquables de cette exposition
figurait le calice que nous reproduisons. Il a été exécuté sur
les dessins d’un des artistes les plus distingués de l’Autriche,
M. Schmidt, architecte delà cathédrale Saint-Étienne, à Vienne.
Cette belle composition, d’un galbe très-élégant, est finement
étudiée, et ses formes en sont parfaitement comprises au point
de vue de l’effet que doit produire un objet en cristal. —Les
difficultés que présentait la taille ont été merveilleusement vain-
cues; la monture, en argent ciselé, est aussi très-bien traitée;
enfin, c’est une œuvre qui fait le plus grand honneur à celui qui
l’a conçue et à tous ceux qui ont concouru à son exécution.
GRILLES
EN FER ROND
( N» d’ordre 123)
Ces spécimens de ferronnerie ont été forgés, de 1720 à 1730,
par un maître serrurier allemand, Georges Klain, dont le nom
mérite assurément d’être conservé ; car ces différents fragments
dénotent chez leur auteur une habileté peu commune unie au
goût le plus pur.
La pratique de cet art intéressant s’était, pour ainsi dire, perdue.
Depuis quelques années, les restaurations entreprises pour les
monuments historiques l’ont tirée d'un injuste oubli, et tendent
à faire disparaître ces affreuses imitations en fonte de fer qui
affichaient la prétention de remplacer cette industrie du fer forgé,
si simple dans ses procédés, mais qui exige une grande somme
d’intelligence, une connaissance profonde de la matière, beau-
coup d’adresse et de soin, c’est-à-dire toutes les aptitudes indis-
pensables à un artiste.
A. DeL a Rocque,
Architecte.
LES ARTS PARISIENS
LE MEUBLE.
( Suite. )
Je me suis étendu un peu longuement sur la personne et les
mérites de Boulle pour deux raisons. Premièrement, parce qu’il
est ou doit être toujours bon de nourrir le présent des grands
souvenirs du passé, aux fins de prévenir les défaillances et de
fortifier les vaillances. Secondement, parce que notre meuble
français moderne se distribuant en deux espèces, le massif et le
plaqué, comme qui dirait le beau et le joli, ou le sévère et le
charmant, l’invention de Boulle reste encore l’idéal de l’un,
comme la Renaissance a été l’idéal de l’autre. Sans compter
même que l’homme unique dont il s’agit les a plus d’une fois
possédés et réalisés ensemble. Or, l’avenir, qu’il faut bien tou-
jours appeler un livre fermé aux plus clairvoyants, nous garde-
t-il probablement quelque chose de mieux en ses mystères
inconnus? Y a-t-il indices nombreux d’une pensée autre équiva-
lente, et le germe de façons différentes sans être moindres?
Quelque architecture mobilière étrange et capitale a-t-elle essayé
ses lignes révoltées? Quelque esprit hardi a-t-il fait sourdre en
notre fabrication écœurée les prodromes d’un buffet qui ne
serait pas comme les autres buffets, d’un lit dont les têtières
ne rappelleraient pas toutes les têtières dessinées et ensei-
gnées? Je cherche. L’Exposition dernière, si promise en ce
sens et si légitimement attendue, puisqu’elle arrivait après Ken-
sington et le Musée Rétrospectif, nous a-t-elle montré nettement
des efforts allant plus loin qae le détail ? Faut-il tenir pour une
découverte l’admirable meuble en bois rapportés, couronné sur la
tête heureuse et jeune de M. Fourdinois? Le médaillier mérovin-
gien de MM. Diehl et Brandely était peut-être au nombre de ces
efforts espérés; c’est pourquoi peut-être aussi le jury des meu-
bles a si dédaigneusement passé debout à son endroit ! Ces mes-
sieurs savent que le temps n’est pas aux choses inconnues.
Qu’est-ce qu’une exposition, au point de vue du bon ordre, sinon
la constatation, l’organisation et la promulgation du commun?
Travailleurs en dehors qui voulez des récompenses, faites que
vos exceptions se répandent et deviennent communes ; et quand
vous serez abrutis, vous serez considérés !
Par-dessus donc ce qu’il avait reçu de son temps et qu’il a si
magistralement transformé, Boulle nous a laissé, comme prati-
que, le raffinement imaginé par lui d’un placage ou d’une mar-
queterie d’écaille de tortue de l’Inde, en feuilles jointes par la
soudure ou autrement, clans lequel assemblage se promène un
dessin ou motif en cuivre incrusté et gravé. Voilà qui s’appelle
le boulle proprement dit. Le placage, au lieu d’être en écaille,
peut être en corne, en nacre, en ivoire ou en bois ; le motif, au
lieu d’être en cuivre, peut être en étain, en argent, en alu-
minium, on en or; ce sera toujours du boulle. Des encadrements
et des ornements en métal fortifient ou enrichissent cette con-
struction galante, autour de laquelle, ni plus ni moins, se grou-
pent douze corps d’états : l’ébéniste, le dessinateur, le préparateur
d’écaille, le lamineur de cuivre, le découpeur, le fondeur en
bronze, le ciseleur, le tourneur, le monteur, le graveur, le do-
reur et le marbrier. Que de manières différentes et réunies de
faire beau ! Et pourtant tout ce monde enrégimenté n’aboutit, le