Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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par donner de toutes les branches de l’Art industriel des modèles et des reproductions.
Mais, en attendant que ce remède soit devenu efficace, en attendant que notre Journal soit
devenu une véritable Encyclopédie, où toutes les parties de l’Art se trouveront amplement
représentées et décrites, nous allons tenter une amélioration qui, nous aimons à le croire,
plaira à nos lecteurs.
Rarement le sujet que nous reproduisons nous permet de donner des détails, soit de
sa construction, soit de son ornementation, en grandeur d’exécution. Nous allons ajouter
désormais, et chaque fois que le sujet l’exigera, UNE FEUILLE SUPPLÉMENTAIRE AVEC DES DÉTAILS
GRANDEUR 0 EXÉCUTION. Dès le numéro prochain, nous essayerons de cette nouveauté.
Nous saisissons aussi cette occasion de remercier nos nombreux correspondants connus
ou inconnus qui veulent bien nous faire part de leurs idées et de leurs observations. Nous
ne pouvons répondre individuellement à chacune de ces lettres, souvent trop flatteuses, mais
nous en tirons toujours l’enseignement que l’on veut bien nous transmettre.
R. PFNOR.
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MINIATURE D’UN MANUSCRIT.
(Nos d’ordre 141 et 142.)
Au moyen âge, on représente allégoriquement l’idolâtrie sous
la figure du serpent ou dragon. La miniature que nous reprodui-
sons est un des types les plus curieux de ce symbolisme. Dans une
forteresse crénelée, on aperçoit un personnage dévoré par un
dragon ; c’est l’idolâtrie absorbant l’Humanité. Dans le haut, à
droite, la main nimbée de Dieu sort d’un nuage; au-dessous, au
premier plan de la miniature, nous reconnaissons le même per-
sonnage , il sort triomphant du corps du dragon , tenant une
croix à la main, ce qui signifie que l’Humanité est ressuscitée
par le Christianisme. Ce sujet est doublement intéressant, par sa
rareté et par la façon dont les détails typiques y sont traités. Le
dragon du premier plan surtout est composé magistralement;
malgré sa physionomie fantastique, sa construction est très-ra-
tionnelle et respire une vitalité puissante et terrible.
FRESQUES DE L’ÉGLISE SAINT-MICHEL
A HILDESHEIM.
(No d’ordre 137.)
Les peintres de la Renaissance italienne, plus soucieux d’affir-
mer leur personnalité que de concourir à l’ensemble général,
mirent en œuvre dans leurs compositions décoratives tous les
moyens de leur art : perspectives linéaire et aérienne, clair obs-
cur, modelé énergique, multiplicité des plans, raccourcis, etc., etc.
Depuis lors, les traditions antiques dont s’était inspiré le moyen
âge ayant été abandonnées, les peintures qui ornent nos édifices,
au lieu d’enrichir les surfaces qu’elles recouvrent et d’en cacher
la nudité, ne sont plus que des tableaux détruisant le plus souvent
les lignes de l’architecture.
Dans les plafonds et les coupoles, les artistes italiens inaugurè-
rent les compositions dites plafonnantes. Celles-ci présentent des
raccourcis dont les lignes sont loin d’ètre agréables, et l’on ne
peut réellement les juger qu’à la condition de ne point s’écarter
du point de vue; car, en dehors de ce point unique, elles n’offrent
plus à l’œil qu’un enchevêtrement incompréhensible. D’autres
plafonds ne sont que des tableaux placés horizontalement, et leur
seul avantage consiste à soumettre à une véritable torture ceux
qui veulent leur accorder quelque attention.
Les considérations précédentes nous sont suggérées par cette
peinture du treizième siècle qui décore un plafond de l’église
Saint-Michel, à Hildesheim. Nous croyons inutile d’en signaler à
nos lecteurs l’ordonnance si grande et si simple; nous leur indi-
querons seulement les tons de ses différentes parties.
La grande figure est vêtue d’une robe verte brodée d’or et de
pierreries et d’un manteau rouge; elle s’enlève, ainsi que les
petites figures des médaillons, sur un fond bleu. Les rinceaux
sont rouges, rehaussés de blanc, et le quatre-feuilles tracé par
deux larges filets, l'un rouge et l’autre vert, sur un ton jaune, se
détache, de même que les médaillons, sur un fond brun-rouge
foncé, cerné à son pourtour extérieur par deux filets jaunes. Sur
ce cadre sont appliqués des disques dorés figurant des clous.
N’oublions pas que le trait noir'tpi dessine les figures et les
ornements est plus fortement accentué aux endroits où il sert à
isoler des autres tons les fonds bleus; le voisinage de cette cou-
leur étant en effet dangereux, à cause de son rayonnement.
PEINTURE DÉCORATIVE DE BOUCHER.
(No d’ordre 140.)
Cette peinture est un tableau destiné à faire partie de la déco-
ration d’un intérieur. Ce n’est ni un plafond ni une peinture mu-
rale, c’est tout simplement un dessus de porte ou un trumeau de
cheminée ; c’est-à-dire un tableau fixé dans une menuiserie et en-
cadré par des lignes d’architecture. Ce genre de peinture exige
encore beaucoup de concessions de la part de celui qui est appelé
à l’exécuter. Il doit d’abord se rendre compte de la place qu’elle
doit occuper, et disposer sa lumière en conséquence. Puis, il lui
faut non-seulement combiner sa coloration en vue de l'harmonie
générale, mais il doit aussi avoir égard, dans l’agencement de
son sujet, aux lignes d’architecture au milieu desquelles elle sera
placée.
La composition que nous reprodùisons, indépendamment du
charme et de l’esprit dont elle est remplie, renferme toutes ces
qualités; mais, pour les apprécier, il est indispensable d’avoir
étudié la décoration et l’ameublement du règne de Louis XV, et
combien peu de peintres daignent accorder aujourd’hui quelque
attention sérieuse à tout ce qui a trait à l’architecture !
BOISERIE DE NOTRE-DAME.
(N° d’ordre 115.)
L’époque de transition qui précéda la Renaissance proprement
dite produisit dans tous les genres, sous les règnes de Louis XII