Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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et deFrançois Ier, de charmantes fantaisies dignes d’être repro-
duites.
Les artistes encore peu familiarisés avec l’art antique lui font
de nombreux emprunts pour retremper un art dont les ressources
étaient alors complètement épuisées et qui menaçait de tomber
dans la recherche et la manière. Ils ne délaissent pourtant point
les saines traditions de leurs devanciers; ils appliquent avec la
plus grande liberté, sans aucune prétention pédantesque, les mo-
tifs d’un art nouveau à l’ornementation de leurs conceptions.
Telle est notre boiserie. Toute sa décoration inférieure et sa
combinaison générale restent encore complètement fidèles à la
tradition gothique. Les montants de la partie supérieure se trans-
forment en pilastres, le profil qui la couronne et celui de la cor-
niche sont inspirés de l’antique; enfin, la galerie que forment les
panneaux entre les pilastres est évidemment une réminiscence de
ces suites de figures si fréquentes dans 1 architecture des trei-
zième, quatorzième et quinzième siècles. Cette galerie se com-
posa d’éléments tirés dø l'art nouveau unis à coux do 1 art national
et mariés avec le plus grand bonheur.
Plus tard, les principes de la bonne construction ayant été aban-
donnés dans ces sortes d’ouvrages et dans les meubles, ils perdi-
rent leur caractère propre et firent place à de véritables compo-
sitions monumentales possédant leurs ordres, leurs niches, leurs
frontons et même leurs archivoltes, en un mot, tous les éléments
d’une construction en pierre.
A. DeLaRocql-e,
Architecte.
MODÈLES DE LÀ CÉRAMIQUE ANTIQUE.
LEKITA , VASE A PARFÜMS ( COLLECTION DE LUYNES ).
(No d’ordre 125)
L’ornementation dans la céramique a fait, ces temps derniers,
des progrès immenses, et nous ne serons plus condamnés désor-
mais à voir se reproduire sur nos plats, nos assiettes et les diffé-
rents vases qui décorent nos tables et nos dressoirs, les banales
marbrures qui affligeaient naguère nos regards attristés. Les sa-
vantes imitations de nos vieilles faïences ont fait révolution dans
ce genre.
Reste un point aussi essentiel, à notre avis, que la décoration,
c’est l’étude de la forme; sous ce rapport, nous avons beaucoup à
faire, les progrès de l’industrie moderne ont créé mille objets que
ne possédaient pas les anciens et qui reçoivent de 1 art de terre
une application immédiate. Je ne veux en citer qu’un exemple, la
lampe. On fabrique énormément de corps de lampes en porcelaine,
en faïence, en cuivre émaillé, et les formes les plus bizarres et
les moins logiques servent de types à ces lampes. Les bouteilles
les moins lumineuses, les cruches les moins rayonnantes servent
à supporter le foyer de ces lampes ; il est temps de les jeter au
panier. Combien d’autres choses, sur lesquelles nous n’avons ni le
loisir ni l’espace de nous étendre ici, devraient subir le même
sort !
Quelques principes sur la forme des vases, à propos de la char-
mante lekita du duc de Luynes nous semblent donc utiles à éta-
blir dès aujourd’hui. Ils serviront de guide à ceux que préoccupe
encore le goût et surtout la raison du goût.
Tout vase à recevoir ayant commencé par l’imitation de la
fleur, nous avons ailleurs développé cette thèse en traitant de
l’origine de la coupe (1), tout vase à verser procéda nécessaire-
ment de l’imitation des pistils de ces fleurs.
Un symbole religieux, le symbole de la reproduction de la vie
fut attaché à ces objets, primitivement sacrés (la persistance de
la coupe dans toutes les cérémonies nuptiales des peuples les plus
divers en est une preuve convaincante). La coupe, organe fe-
melle, tenue par le prêtre sur l’autel A'Agni, dans le Veda, rece-
vait d’un vase à libation, organe mâle, le sôma, « heureuse fer-
mentation, » préparé, selon les prescriptions saintes, avec des
plantes sacrées cueillies dans le silence à la clarté de la lune.
Dans l’Égypte, les bas-reliefs en font foi de reste, tous les
vases à verser affectaient cette même forme végétale; en Étrurie,
en Grèce, en Gaule, nous retrouvons la même tradition pieuse-
ment conservée d’âge en âge. Nos pères, ces amants enthousiastes
de la belle nature n’avaient-ils pas pris pour première triade
cette sublime définition qui devrait s’écrire en tète de toute es-
thétique raisonnable.
Le voyant, le poëte, doit avoir pour seule awen, pour seule in-
spiration,
Un œil qui sache voir la nature,
Un cœur qui sache sentir la nature,
Un esprit qui ose suivre la nature.
Pourquoi avons-nous oublié cette tradition? Nous cherchons
des formes, reportons-nous donc à ces antiques lois.
Le modèle que représente notre gravure, si vous le débarrassez
de son anse et si vous amoindrissez un peu ses contours, res-
semble, à s’y méprendre, aux vases de Memphis et de Thèbes.
Les Grecs, en perfectionnant quand même, se souvinrent tou-
jours.
Faisons comme les Grecs.
H. du C.
-«<30:50^—
ESQUISSE HISTORIQUE
SUR LA
DÉCORATION INTÉRIEURE
DES ÉDIFICES PRIVÉS
( SUITE )
Quelque branche de l’art que l’on se propose d’approfondir, il
faut toujours avoir recours au génie grec, lorsqu’on tient à en
fixer les principes et à se pénétrer des conditions de style et de
convenance qui lui sont propres.
Tout, en effet, chez ce peuple éminemment artiste, dut concou-
rir à développer les facultés artistiques dont la nature l’avait si
amplement pourvu; la religion, en symbolisa^ les idées et les
passions et en personnifiant les forces de la nature, ouvrit aux ar-
tistes une source inépuisable d’inspiration; la constitution fédéra-
tive des républiques grecques, excitant entre elles l’émulation et
leur laissant le plein exercice de leur initiative et de leur autono-
mie, enfanta autant d’écoles d’art que de dialectes; enfin, la posi-
tion géographique de la péninsule hellénique, tout en lui permet
(1) 9e livraison, 1er mars 1867^ page 20.