Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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d un grand plateau) servait d’ordinaire aux domestiques, La
platine était destinée à garantir des éclaboussures de la cire
les ajustements des belles dames, que procédaient pompeuse-
ment Marinette, Lisette ou Nicolle. On en rencontre des types
accrochés au milieu des casserolles dans nombre de cuisines
de vieux châteaux. Quelquefois le plateau augmenté d'un
manche était démesurément grand. — Après venait le chan-
delier à crochet que l’on suspendait à une potence. Des cré-
maillères en formaient souvent le complément indispensable.
Ils avaient leur place dans les antiques foyers de famille sous
le manteau de la cheminée.
Le nôtre peut s’accrocher au besoin, peut se poser sur un
meuble à 1 occasion ; la (orme en est des plus originales et sa
parfaite commodité en fait un objet d’un usage on ne peut
plus agréable et digne de figurer dans nos ameublements
intérieurs.
MONTRE DE MADAME DE SÉVIGNÉ.
(N« d’ordre 56 )
G est du château des Rochers que nous est venue cette mon-
tre, ancienne relique de la bonne mais cruelle amie de Fou-
quet, de la rancuneuse cousine de Bussy, de la trop aimante
mère de madame de Grignan. Combien de fois oublia-t-elle
les heures tout en la regardant, lorsqu’elle errait dans l’allée
solitaire au fond du mail, dans l’avenue de ['infini, délivrée
de l’étiquette de la cour et de la pédanterie des sots, abritée
dans 1 ombre si calme de ces « pauvres Rochers » comme elle
aimait à les nommer? Nul ne le sait. Mais cette compagne
fidèle ne dut jamais laisser passer de sa mémoire l’instant où
« l’ordinaire » lui apportait les lettres si désirées de l’ingrate
« Reine de la Provence. » Pauvre « maman mignonne. » Il
reste peu de souvenirs de la marquise dans cette patrie bre-
tonne, qn elle eut le malheur de ne pas assez comprendre :
son ht, quelques fauteuils, un livre de comptes et des por-
traits de famille. La montre, avec la tradition de sa primitive
maîtresse, a passé dans des mains qui en connaissent toute
la valeur.
On sent que le choix d’une femme de goût a présidé à l’ac-
quisition de cet objet. Les ornements du revers comme ceux
du cadran sont d’un luxe plein de richesse. Tout, est digne de
servir de modèle à nos orfèvres, à nos ciseleurs, depuis les
bordures à rameaux entrelacés jusqu’aux colombes qui s’em-
biassent amoureusement « sous le dais. » C’est dans cc but
que nous avons obtenu la communication de ce délicieux
bijou, pour le livrer à leurs judicieuses méditations.
REVÊTEMENT EN MARBRE DU MAUSOLÉE DU SULTAN KHAIRBEK AU CAIRE
(No d’ordre 34)
Il serait bien difficile de distinguer dans l’art arabe, la par-
tie vidiment aiabe de cot art. La nisin qui tenait 16 cimeterre
pouvait forcer un Copte et un Grec à bâtir une mosquée à la
Mecque, mais ne devait pas savoir dessiner elle-même le plan
d’une coupole ou le tracé d’une fleur.
Où sont leurs monuments avant leur conquête? Ils n’en
ont pas. L imagination d un soldat no peut dépasser le poncif.
Aînis du mélange des nutions soumises par le glaive du pro-
phète naquit une sorte de race, que l’on devrait simplement
appeler orientale, qui transporta partout ses traditions artis-
tiques et parla fusion des éléments persans, hindous et autres,
opéra dansl Afrique et dans 1 Espagne ce que les autres Lévan-
tins firent, comme nous le disions tout à l’heure, dans les
pays du nord, avec une seule différence : les types créés par
eux subsistèrent indéfiniment. Nous en avons la preuve dans
notie estampe, où nous trouvons un revêtement de marbre
que l’on dirait presque du treizième siècle et qui fut construit
au seizième en plein Caire, ce qui ne nuit du reste en rien
à la beauté de cette œuvre. Un simple regard été sur cette
brillante mosaïque le démontre suffisamment.
ASSIETTES EN FAÏENCE DE ROUEN.
(No d’ordre 51)
Il y a quelques années la mode était à la faïence italienne.
Nos musées, nos collections particulières, nos cabinets d’ama-
teurs, regorgeaient de majoliques, sc remplissaient d’aiguiè-
res et des plats d’Urbino, de Castel Durante, de Venise et de
Monte-Lupo. On semblait ne pas se douter de l’existence de
la faïence française. Tout à coup l’Hôtel de Cluny ouvrit une
de ses salles à une collection d’un genre extrêmement nou-
veau. On s’étonna, on regarda, et l'on s’étonna bien plus
encore. Rouen, Nevers, Strasbourg, Lille, Moustiers ! com-
ment, ces chefs-d’œuvre, nous les avions chez nous et nous
allions nous pâmer d aise ailleurs. Et, par Gargamelle et
Graiiil-Gousicr, où donc aurait-on trouvé réunies tant de joie,
de gaieté, de fantaisie gauloise que sur celte bonne terre de
France. La collection de M. Levéel avait fait une révolution.
II suffit d entrer à l’Exposition universelle, dans la partie
française de la faïence, pour s’en convaincre.
Hélas, on s’est montré bien ingrat pour le patient chercheur
qui nous avait révélés à nous-mêmes. Bien peu savent que
c est à lui que nous devons ce renouvellement d’un art qu’on
croyait anéanti parmi nous. Nous aurons à revenir sur ce
mouvement inauguré par M. Levéel et nous nous efforcerons
de réparer l’oubli des nôtres, en publiant le plus souvent que
faire sc pourra, des spécimens de ces admirables produits de
la grande céramique française.
H. du C.
Paris. — Typ. Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four, 43