Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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Il s agit de degager des choses dont nous allons nous occuper,
et de mettre en lumière ces lois, ces règles, ces convenances,
ces raisons d'être.
C’est ce que nous allons nous efforcer de faire.
Nous voici dans une de ces larges voies tout inondées d’air et
de lumière, monumentales hier encore, aujourd’hui à peine suf-
fisantes, dont nous ont dotés la haute raison et la prévoyante
volonté du chef de l’État, si heureusement secondées par un de
nos plus grands édiles.
Regardez les façades de ces maisons. N’est-il pas vrai, quoi
qu en puissent dire des esprits chagrins, exclusifs admirateurs du
passé, contempteurs systématiques du présent, que plusieurs
cl entre elles sont vraiment belles? Que les lignes générales y
sont bien pondérées ? Que les détails en sont heureux ? Que la
sculpture décorative s’y marie agréablement à l’architecture ?
Mais ne nous attardons pas à la contemplation de ces qualités
extérieures. Franchissons le seuil de la porte et voyons si l’inté-
rieur répond à ces beaux dehors. Entrons.
La température n’est plus celle que je quitte à l'instant; un
courant d’air froid m’enveloppe et me glace. D'où vient cette
brusque et fâcheuse transition ? De l’absence d'une cloison vitrée
qui devrait séparer l’entrée de la rue de celle de la cour inté-
rieure.
Montons bien vite... Nous voici dans une première pièce;
c’est ce que l'on continue de nommer le vestibule. Dans ce réduit
insuffisant, 1 obscurité a remplacé la lumière de jadis. Tra-
versons-Ie sans regret et entrons dans la salle à manger, la
salle à manger du dix-neuvième siècle!... Et ici, par une heu-
reuse rencontre, il en existe deux : celle des jours ordinaires et
celle des jours de gala.
Dans la première, les sièges et les rideaux sont en reps de
laine, des panneaux en papier velouté. De petites étagères sup-
portent de petites tasses d’enfants et de hautes curiosités de pou-
pées... Qu ctes-vous devenus, ô nos beaux plats décoratifs d’au-
t refois, et pourquoi n’étes-vous pas là, ceux de nos maîtres potiers
d’aujourd’hui ?
Un lustre suspendu au plafond traîne presque sur la table. Ou
changez ce lustre contre un plus petit, ou faites un plafond à sa
taille. Le premier moyen est plus simple; le second, plus coûteux.
Vitelhus l’a pratiqué. Vous connaissez l’histoire. Des pêcheurs
lui avaient fait hommage d'un poisson de telle dimension qu’il ne
se trouva pas de plat assez grand pour le recevoir. Il en fit faire
un. Quant à la façon de l’accommoder, les Pères Conscrits furent
consultés. Berchoux l'a écrit :
Le Sénat mit aux voix cette affaire importante
Et le Turbot fut mis à la sauce piquante.
Mais quelle odeur nous arrive ? ne sentez-vous rien ? Déjà, si
Brillat-Savarin a dit vrai, vous pouvez dire au maître de céans ce
qu’il est, car vous savez ce qu’il mange, ce qu’il a mangé hier
du moins. Ces sièges en reps, ces rideaux en reps, ce papier
velouté, autant d’éponges gourmandes et indiscrètes qui ont
gardé les parfums et racontent le menu du repas de la veille.
Ainsi, sur les vieux palimpsestes, sous l’écriture des moines
du moyen âge, vous voyez parfois apparaître quelque mention
des choux au lard dont Horace régalait les paysans de la Sabine,
ses bons voisins de campagne.
Mais passons dans la salle à manger d’apparat, et voyons com-
ment les décorateurs du jour, qui régnent despotiquement chez
nous, nos maîtres tapissiers enfin, combinent et règlent nos inté-
rieurs. Ici, ils ont visé au sérieux. Encore des rideaux aux teintes
sombres et sévères, la table, les sièges, les panneaux, les buffets,
tout cela est en bois noir teint. C’est évidemment une salle à
manger de première classe. Pour la compléter, il ne faudrait qua
quelques panaches noirs sur le fronton des meubles, et tandis que
les convives seront à table, qu’on y porte le cercueil que l'antique
Égj pte promenait autour de ses festins ! Cela sera gai, cela exci-
tera à assaisonner les bons plats de bons mots, et avec quelle
éneigique plénitude agira ici ce digestif gaulois qu’on nomme le
rire !
E. Guichard.
( La suite au prochain numéro.)
EXPOSITION raiVERSELLE DE 1807
A PARIS.
ACTES OFFICIELS
COMMISSION IMPÉRIALE
Arrêté concernant l’admission < t l’envoi des œuTPe8 d»ai.t.
Le Ministre d’État, vice-président de la Commission impériale
Vu le règlement général délibéré par la Commission impériale
le 7 juillet 1865 et approuvé par décret impérial en date du
22 juillet 1865;
Vu les articles 18, 19, 20 et 21 dudit règlement concernant
l’admission des œuvres des artistes français et étrangers ;
Vu l’arrêté du 12 mai 1866 ;
Vu les observations d’un certain nombre d’artistes français sur
les inconvénients de la date fixée pour le dépôt de leurs ouvrages
par l’arrêté susvisé,
Arrête :
Art. 1er. Les artistes français devront déposer ou faire déposer,
au palais de l’industrie (Champs-Elysées), du 1er au 15 décembre
1866, une déclaration écrite, signée par eux, des ouvrages qu’ils
désirent exposer au palais du Champ de Mars, déclaration conte-
nant la désignation des œuvres et leurs dimensions.
Art. 2. Le jury nommé conformément aux articles 4, 5. 6 et 7
de l’arrêté du 12 mai 1806 examinera du 38 au 25 décembre 1866
ces déclarations, et admettra d’après elles les œuvres d’une no-
toriété incontestable, sans en exiger le déplacement avant l’époque
fixée ci-dessous à l’article 4.
Ari . 3. Les artistes qui, le 1er janvier 1867, n’auront pas reçu
avis de 1 admission des ouvrages dont ils auront fait la déclaration
conformément à l’article précédent, devront déposer et faire en-
registrer leurs œuvres du 5 au 20 janvier au palais des Champs-
Elysées.
Art. 4. Les ouvrages acceptés antérieurement par le jury sur
la déclaration des artistes devront être déposés par les artistes,
eux-mêmes, ou par leurs fondés de pouvoirs, et enregistrés au
palais des Champs-Elysées du 15 au 25 février.
Paris, le 29 septembre 1866.
Le Ministre d’État, vice-/résident de la
Commission impériale,
E. Rocher.