Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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enfantines convoitises ; vieille serrure découpée que tant d’impa-
iiences tourmentèrent; vieille clef polie et tenue chaude en tant
•le mains devenues froides ! Demandez donc aujourd’hui cet héri-
tage, et cette histoire, et ce magasin de bonnes choses à l’impu-
dente armoire à glace, à l'incommode commode en plaqué ! Celles-
ci n’ont qu’un mérite, c’est de vivre peu et de ne laisser de regret
à personne.
La Normandie et la Bretagne ont aussi gardé de leurs armoires,
mais l’art s’y montre moins beau.
Auguste Luchet.
( La suite au prochain numéro.')
EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867
VISITE AUX ATELIERS
Céramique contemporaine. — Faïence d’art.
UNE NOUVELLE FABRICATION.
Nous avons faitla promesse, à la fin du dernier numéro, de nous
occuper des objets d'art qui figureront à l’Exposition de 1867, et
de mettre sous les yeux de nos lecteurs la reproduction de ces
objets. Dans nos visites aux ateliers, nous avons vu à la vérité
peu d'objets entièrement achevés et prêts à être envoyés au
Palais du Champ de Mars; mais à tous on met la dernière main,
et nous pouvons le dire d’avance, nous verrons des merveilles.
Soit goût personnel, soit parce que l’art de la céramique est
celui des arts industriels, qui réunit à lui seul trois ou quatre
différents arts pour produire son ensemble, c’est toujours de pré-
férence que nous accourons vers ses produits; et nous croyons
que notre penchant et nos préférences sont partagés, non-seule-
ment par tous ceux qui suivent attentivement les progrès de
notre époque, mais encore par une grande partie du public non
initié aux questions d’art.
Dans ce bel art de la céramique, nous assistons, depuis une di-
zaine d’années, à une Rénovation véritable, rénovation sérieuse et
efficace, parce qu’elle est basée sur l’expérience, l’analyse et
l’étude des anciens, et parce quelle est soutenue et encouragée
par le goût du public. Ces deux raisons assurent la prospérité de
cet art industriel.
Que de chemin parcouru, que de progrès, depuis que Devers
fournit ses premiers essais basés sur l’étude des majoliques ita-
liennes! Pull reproduisit Palissy ; Laurin, de Bourg-la-Roine, les
faïences des fabriques méridionales; Deck et après lui Lontjuet
les Persans; Colinot les Chinois; Ulysse les faïences de Nevers;
Jean suivit et suit encore une voie individuelle, et Barbizet est
devenu notre Palissy populaire.
Les procédés de Rouen, Moustiers, Haguenau, etc., sont re-
trouvés et pratiqués couramment par do nouveaux adeptes de
l’art de terre et de l’art du feu.
Les émaux de Deck, déjà très remarques à 1 Exposition des
arts industriels de 18G1 par leur grand effet décoratif, attirèrent
l’attention à l’Exposition universelle de Londres de 1862 ; c’est,
pensons-nous, à leur grand éclat qu’il faut attribuer la collabora-
tion d’artistes tels que les peintres Ranvier, Hamon, Français,
Gluck, Legrain, Ehrmann, etc., etc. Les progrès constants de ce
faïencier, ses succès aux expositions, lui ont assigné une des
places principales à la grande Exposition de 1867.
De grands efforts ont été tentés dans une voie nouvelle. La
préparation des terres a été l’objet d’études spéciales, afin de don-
ner aux pièces sorties du feu cette sonorité tant recherchée des
amateurs ; les couvertes elles-mêmes ont subi des modifications
notables ; le craquelé des Chinois peut désormais se produire à
volonté et suivant des tracés fixés d'avance.
Enfin les émaux incrustés sous couverte, d’invention toute ré-
cente, sont obtenus par un moyen mécanique de reproduction,
faisant sortir la pièce toute décorée du moule. Nous ne con-
naissons pas encore les procédés qu’emploie M. Deck; mais les
pièces qu’il nous a été donné de voir, et qui se distinguent
par une grande originalité d’aspect, comme forme et comme
couleur, nous font deviner une grande voie ouverte aux artistes
chercheurs, dans la création de nouvelles applications et dans le
développement d’une toute nouvelle branche de l’art.
Un de ces artistes que nous avons toujours vu se complaire
aux difficiles recherches, et qu’un tempérament trempé par les
études les plus sérieuses de l’art ancien, rend on ne peut plus
apte à diriger ces premiers essais, au point de vue du résultat
artistique, M. Émile Reiber, s’occupe activement de la mise en
œuvre de nouveaux modèles. Une suite très-intéressante de ses
créations nous a passé devant les yeux, et ce qui nous a surtout
frappé c’est le cachet d’utilité de loutes ces pièces; il n’en est pas
une qui ne satisfasse à un des besoins de la vie moderne. Casso-
lettes, bonbonnières, vide-poches, garnitures de cheminées, vases
à fleurs, porte-allumettes, coupes, sucriers, compotiers et jus-
qu’aux pièces diverses du service de table, voilà le vaste champ
que parcourent ces deux collaborateurs.
, Si nous nous en rapportons à notre propre impression, d’après
ce que nous avons vu, il est évident que M. Reiber a dû utiliser
ses grandes connaissances des procédés chimiques en gravure,
qui lui ont permis de faire sa remarquable publication, l’Art pour
tous, années 1861-1864, et qu’il les a appliquées à ces nouvelles
tentatives de céramique. Nous avons remarqué notamment divers
exemplaires d’une grande coupe, merveilleuse d’élégance dans la
forme, décorée sur toutes ses faces, et portant à l’intérieur un
médaillon représentant une marguerite dont les pétales enca-
drent gracieusement le buste d’une charmante et fraîche jeune
fille, tenant une fleur; sur les bords, dans une banderolle, se lit
la légende : « la belle Marguerite. » Nous avons reconnu dans le
dessin de ce médaillon la fantaisie exubérante, la sûreté de tou-
che, la fermeté du trait de l'artiste qui a su créer les 40 entêtes
du journal l'Art pour tous, de 18G4, dernière année pendant la-
quelle il a dirigé cette publication.
Une autre création que nous avons admirée, c’est une suite de
panneaux de revêtement qui se reproduiront indéfiniment sur le
type original créé par l’artiste.
Les procédés de gravure de M. Reiber ne s’appliquent, comme
on le conaprend, qu’à des pièces offrant des surfaces planes.
Quant à la difficile question de la reproduction à l’infini du décor
des surfaces courbes, si fréquentes en cérafnique, M. Deck 1 a ré-
solue victorieusement depuis quelques années qu il en fait 1 objet
de recherches spéciales.
En somme nous croyons qu’il est peu d industries qui, comme
celle-ci, rentrent mieux dans cette dénomination «Artindustriel»
que nous définissons : a l’œuvre artistique multipliée par les
procédés de la science. »
Une grande installation devenait nécessaire pour exploiter
convenablement cette nouvelle fabrication. Des ateliers viennent
d’être terminés à cet effet dans le vaste établissement du passage