ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
cxc) 14 6^ des Favorites (Paris-Vaugirard) où M. Deck va centraliser toute son industrie. Avec deux hommes de goût et de persévérance comme MM. Deck et Reiber, le succès de leur entreprise ar- tistique est assuré. Nous avons obtenu de ces messieurs de pouvoir donner à nos lecteurs un avant-goùt de leurs nouveaux produits. Voici un flacon à vinaigre de toilette, reproduit d’après l’ori- ginal en grandeur d’exécution. Ce flacon, forme gourde, est libre et se pose, par un rebord inférieur, sur une base circulaire couron- née de trois culots de feuilles formant trépied. Le profil est étudié de façon à ce que le vase soit facile à mettre en main. Le bou- chon, servant de couronnement, épouse le galbe général. Des zones de fleurs en demi-relief, se détachant sur un fond de feuilles, ornent le haut du goulot, la panse et la base. Une couleuvre en bleu turquoise, s’enroule autour du col qui est décoré de stries obliques, ocre sur blanc, venant se reposer sur une grecque en bracelet. Le bas de la panse est couvert d’un enroulement ori- ginal, ocre foncé sur jaune clair. Toutes les bandes séparatives et les feuilles de la base sont en turquoise, et tous les centres des fleurs, ainsi que les graines des feuillages du trépied, sont en rouge rubis. Notre gravure montre l’ensemble harmonieux de ce charmant flacon vraiment créé pour orner la toilette d’une jolie femme. Rodolphe Pfnor. DE L’AMEUBLEMENT ET DE LA DÉCORATION INTÉRIEURE DE NOS APPARTEMENTS ( Suite) Ah ! rentrons dans la convenance des choses, approprions les cadres aux sujets ; enlevez ces'rideaux d’ici, gardez ce pastiche de l’ébène pour la bibliothèque, pour le cabinet de travail ; mais dans la salle à manger, faites que les meubles, par leur aspect et leurs teintes, paraissent nous chanter encore une vieille chanson de nos pères; donnez-leur comme un visage et une robe de fête, et ne franchissez jamais les nuances du vieux chêne, qui rappelle si bien la chaude patine du rôti cuit à point. Ici, cependant, re- marquez une amélioration : les sièges sont recouverts de cuir gauflré. Il faut se hâter de tenir compte, à qui a pu la faire, de cette concession à la logique, car le voilà qui sacrifie aussitôt aux fantaisies les plus irrationnelles. Voyez le fronton sculpté au dossier de ce siège ; à l’époque où l’on donnait aux meubles les formes que réclame leur destination, ce dossier, plus élevé, abritait le con- vive, et les reliefs du fronton qui dépassait sa tête lui étaient inoffensifs. Ici, placés à la hauteur de ses épaules, ils le tiennent à une distance respectueuse. Le chiffre de l’amphitryon ne pour- rait-il donc se montrer moins gênant et plus hospitalier ? Il y a grand dîner aujourd’hui, car la table est garnie comme aux jours de gala. Au beau milieu s’étale le surtout. Le surtout ! connaissez-vous une invention plus malencontreuse que ce mur d’argent, trop souvent impénétrable, qui vous cache des visages amis, sans vous dédommager par la poésie du sujet et la beauté de l’exécution ? Encore si l’art, se mettant de la partie, avait ménagé de larges échappées dans cette forêt de métal, si vous pouviez suivre du regard Galatée, l’enfant rieuse qui, avant de s’asseoir de l’autre côté, vous a lancé, en guise de pomme, un charmant sourire ! Mais non, c’est massif, épais et lourd comme l’orgueil et l’esprit du maître. Tenez, surtout pour surtout, j’aime autant celui qu’improvisa je ne sais plus quel négrier. C’est une histoire que je tiens d’un Havanais de ma connaissance. Ce négrier avait vendu à Cuba une cargaison de cinq cents nègres, et comme la denrée était rare, il en avait tiré un prix superbe. Dans sa joie, il voulut faire une politesse à ses clients, et les in- vita à dîner. Notre homme tenait à bien faire les choses; artiste à sa manière, il se préoccupait de l’ordonnance de sa table, et la voulait tout étincelante d’une splendide vaisselle. Dans un pays riche, où le luxe de 1 argenterie était poussé à un degré inouï, il se procura assez facilement tout ce qu’il desirait. Cependant une pièce, à ses yeux la plus indispensable parmi les ornements du festin, lui manqua. C’était le surtout. Il le chercha en vain. Mais il ne se tint pas battu pour si peu. Le jour venu, et lorsque les convives furent introduits dans la salle à manger, ils virent, en manière de surtout, empilées et rayonnant au milieu de la table, un monceau de pièces d’or s’élevant à 1,720,000 francs. C’étaient les 20,000 quadruples d’Espagne qu’avait produits la vente des noirs ! Après cela, riches qui n’êtes que riches, songez au négrier avant d’embarrasser votre table d’un surtout. Il l’emportera toujours sur vous par le poids et le volume du métal : l’art seul peut vous assurer la victoire. Appelez donc l’artiste à vous, choi- sissez-le même de la plus rare ingéniosité, car la pièce d’orfévre- rie dont vous allez lui confier l’exécution est la plus difficile de toutes. Et il ne faut pas seulement qu’elle soit belle, elle devra encore être aimable, car elle aura toujours à se faire beaucoup pardonner... Peut-être même vaudrait-il mieux la rejeter déci- dément aux deux bouts de la table ; mais si vous tenez absolu- ment à cette place du milieu, que votre surtout soit digne d’elle. N’oubliez pas que c’est le principal personnage de votre compo- sition, placé en pleine lumière, au centre même du tableau, et vous savez toutes les exquises qualités de pensée et de forme que les maîtres de l’art demandent à ce premier rôle. Mais qu’avant tout, les divers motifs en soient espacés de façon à laisser les regards des convives se rencontrer librement d’un côté de la table à l’autre. Cette indispensable condition remplie, donnez carrière à votre imagination. Vous avez tout le monde fabuleux, et tout l’univers réel ouverts devant vous. Choisissez, combinez les inépuisables matériaux qu’ils vous offrent ; que l’idée prenne un corps ; que les visions de l’esprit comme les théories de la science se fixent dans des éclosions anthropomorphiques. Donnez à admirer, mais donnez aussi à penser. Que les festins de Rabelais n’excluent pas lo banquet de Platon. Le duc de Luynes, Jean Feuchères et Fro- ment Meurice nous ont montré un exemple, resté célèbre, du magnifique parti qu’on peut tirer de toute cette poésie. Je parle de ce globe terrestre entouré du zodiaque et porté par quatre géants anguipèdes en argent repoussé et patiné, autour duquel voltigeaient les génies de F Amour, de l’Harmonie et de l’Abon- dance, et que surmontaient les figures debout de Vénus, de Bacchus et de Cérès, avec leurs attributs. Après ces maîtres on peut créer encore, mais, comme eux, à côté des satisfactions de l’œil, réservez, je le répète, une place aux plaisirs de la pensée. Cependant le repas est fini, on se lève. Suivons les invités qui passent au salon, où pénètre en même temps l’odeur des mets qui, deux ou trois heures durant, ont fait la joie des convives et la gloire de notre Trimalcion de rencontre. Qu’il serait bon d’a- voir ici une pièce intermédiaire convenablement aérée, sorte de