Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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lazaret où viendraient se dissiper ces vapeurs, arômes et par-
fums, tant que l’appétit survit, miasmes quand il est satisfait.
Mais voici le salon, quel éblouissement ! Du blanc et de l’or
partout! Portes, panneaux, plinthes, lambris, plafond, filets,
coquilles, arabesques, surfaces et reliefs de toute forme, c’est
toujours du blanc, c’est toujours de l’or. Absence éternelle de la
beauté dissimulée par la richesse ! Mais c’est si commode ! Que
d’entrepreneurs de décorations intérieures se sauvent ainsi de
nos jours ! Car le blanc étant la négation de tout coloris, il n’y a
plus besoin de rechercher les contrastes ni les harmonies de
tons : et comme, ainsi qu’en musique, il y a de fausses notes en
peinture, pour ne plus faire de fausses notes, on supprime non-
seulement les accords, mais aussi l’orchestre. C’est triste, moins
cependant que l’emploi de tons qui blessent l’œil comme la mau-
vaise musique offense l’oreille.
Appelez-en à vos souvenirs, mesdames et messieurs ; n’est-il
pas vrai que trop souvent l’oubli complet de toute harmonie en-
tre les étoffes d’ameublement, les tapis et les peintures décora-
tives de la même pièce se fait malheureusement remarquer dans
les riches demeures de notre temps ?
Mais comment changer cette discordance en harmonie ?
Consultez la nature.
Feuilletez, étudiez le grand livre qu’elle ouvre à tous, vous y
trouverez tous les exemples. Il faut seulement apprendre à les
voir, à les analyser, à les appliquer.
Examinez l’effet décoratif d’un parc; à quelques mètres de
vous, vous remarquerez, par exemple, un parterre de fleurs. A
chaque plante vous pourrez donner son nom, parce qu’elle est à
portée de votre vue ; vous distinguerez tout, jusqu’aux nervures
des feuilles, les couleurs seront vives et accusées, et trancheront
nettement les unes sur les autres. Mais regardez un peu plus loin,
les détails disparaissent, les feuilles et leurs dentelures, les fleurs
et leurs pétales se confondent, les couleurs se massent, les tons
s’adoucissent, vous ne voyez plus qu’un ensemble auquel l’éloi-
gnement donne un vague qui plaît. Voilà la perspective de la
couleur pour le jour.
E. Guichard.
( La suite prochainement. )
BULLETIN
Exposition universelle. — La Commission impériale prés
FExposition universelle de 1867 a fait insérer au Moniteur l’avis
suivant :
« Quelques journaux, dans des intentions qu’il est inutile de
rechercher, s’efforcent de faire encore courir le bruit que l’Expo-
sition universelle sera retardée.
« La Commission impériale ne se lassera pas d’affirmer la vérité
tant que l’erreur continuera à se produire. La Commission impé-
riale est strictement restée jusqu’à ce jour dans les délais qu’elle
s’était assignés pour les différentes opérations de son œuvre. Elle
ne faillira pas au dernier moment. L’Exposition sera prête le
28 mars. Elle sera ouverte le 1er avril 1867. »
*
* *
Dallage en mosaïque. — Depuis quelque temps on emploie,
dans les édifices publics, un mode de décoration auquel nous ne
pouvons qu’applaudir. C’est la mosaïque appliquée comme dal-
lage, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Nos musées en possèdent d’anciennes, les fouilles archéolo-
giques en découvrent journellement. Il nous semble utile de citer
cette tendance, et nous espérons qu’on parviendra à remplacer
nos dallages réguliers, monotones et assez dispendieux par un
système plus harmonieux, plus décoratif et parfois même beau-
coup moins coûteux.
La partie supérieure du piédestal de la colonne de la Bastille
vient d’être recouverte d’une mosaïque exécutée par des artistes
vénitiens.
La cour d’honneur, les galeries et les vestibules du Tribunal
de Commerce ont été décorés de la même façon.
Les chapelles des bas-côtés de l’église Saint-Bernard possèdent
de même un pavé ornementé de ces petits cubes de marbre, si
gracieux dans leur ensemble. Les particuliers commencent à uti-
liser ce procédé si simple. Nous citerons M. Boucheron, bijoutier
au Palais-Royal et M. Galante, rue de rÉcole-de-Médecine.
Une des bandes italiennes que nous signalons a pour chef un
Vénitien, M. Christopliani, établi à Montmartre.
Voici la manière employée par ces artistes, qui manquent
peut-être un peu de goût et de variété, mais qui, cependant,
malgré leurs dessins simples et en quelque sorte primitifs, ob-
tiennent des résultats très-satisfaisants.
Un enduit formant une aire parfaitement plane est d’abord
étendu sur l’endroit qui doit recevoir la mosaïque. Sur cette sur-
face on trace alors le dessin au moyen d’un poncif. De petits
cubes de pierre ou de marbre de différentes couleurs sont ensuite
placés symétriquement sur cet enduit, d’après les contours tracés,
et le mosaïste fixe les pierrettes au moyen d’un maillet. Reste le
polissage, qui se fait au moyen de morceaux de grès, avec les-
quels on frotte, en mouillant à mesure, pour faire disparaître
toutes les aspérités.
Nous ne pouvons qu’engager les architectes et les entrepre-
neurs à employer cette sorte de dallage, qui est d’un effet très-
agréable et qui laisse, par sa nature, un vaste champ à l’imagi-
nation de nos décorateurs. La mosaïque se prête en effet à des
compositions diverses en rapport avec la destination caractéris-
tique des édifices dans lesquels elle peut être utilisée.
*
* *
Nous donnerons dans notre prochain numéro le premier ar-
ticle d’un travail fort intéressant :
Essai sur l’histoire de la poterie f rançaise avec nombreuses gra-
vures intercalées dans le texte. R. P.
ALBERT DURER
Nous signalions précédemment la quasi-universalité des grands
ouvriers de la Renaissance ; nous avons vu Bernard Palissy à la
fois chimiste, physicien, peintre, modeleur, géomètre, potier de
terre, et de son œuvre ne dédaignant rien, pas même les détails
en apparence les plus vulgaires et les plus infimes. Tous les ar-