ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
I hg Q C nans, visitoient les vestiges des antiquitez, passoient par le lieu où j’estois, le cardinal de Saincte-Croix, lors simple evesque seu- lement, mais depuis cardinal et pape sous le nom dë Marcel, homme très-docte en diverses sciences, et mesmes en l’architec- ture, en la quelle pour lors il prenoit grand plaisir, voire jusques à en ordonner et faire desseins et modelles, ainsi que puis après il me les montra en son palais, dict en son langage romain qu’il me vouloit cognoistre pour autant qu’il m’avoit veu et trouvé plusieurs fois mesurant diuers édifices antiques, ainsi que ie fai- sois ordinairement avec grand labeur, frais et dépens, selon ma petite portée, tant pour les esehelles et cordages que pour faire fouiller les fondements, afin de les cognoistre. Ce que je ne pou- vois faire sans quelque nombre d’hommes qui nie suyvoient, les uns pour gagner deux iules ou carlins le jour; les autres pour apprendre, comme estoient ouvriers, menuisiers, searpelin, ou sculteurs, et semblables, qui désiroient cognoistre comme ie fai- sois et participer du fruiet.de ce que je mesurois. Laquelle chose donnoit plaisir au dict seigneur cardinal, voire si grand, qu’il me pria, estant avec un gentilhomme romain, qu’on nommoit Misser Vincensio Rotliolano, logeant pour lors au palais de Sainct- Mare, que je les voulusse aller voir, ce que je leur accorday très- volontiers. Le dict seigneur Rotholano, homme fort docte aux lettres et en l’architecture, prenoit grandissime plaisir à ce que je faisois, et, pour ceste cause, me montroit, comme aussi le dict seigneur cardinal, grand signe d’amitié. Bref, après avoir dis- couru avec eux de plusieurs choses d’architecture, et entendu d’où j’estois, ils me prièrent de rechef de les visiter souvent au dict palais, ce que je fis. » Dès son retour de Rome, Philibert de l’Orme, comme tous les grands esprits qui, derrière l’observation, cherchent la théorie, et derrière le fait matériel, l’harmonie générale, comprit que les mesures qu’il avait si patiemment toisées sur les monuments an- tiques devaient èft'e reliées entre elles par une loi de proportions inviolables ; de là, certainement, la préoccupation mathématique qui, depuis, lui a fait trouver avec un rare bonheur tous les tra- cés géométriques des voûtes et sa théorie non moins impor- tante des charpentes en petits bois. « La mathématique, » comme il dit, est, à son sens, tellement importante, qu’il en fait comme l’enseigne de son traité. Lisez l’explication du dessin embléma- tique qui ouvre le livre. « En premier lieu doncques, ie figure vn architecte, habillé ainsi qu’vn homme docte et sage (tel qu’il doit estre) et comme sortant d’vue caverne ou lieu obscur, c’est-à-dire de contemplation, soli- tude, et lieu d’estude, afin de pouvoir parvenir à la vraye co- gnoissance et perfection de son art, il trousse sa robe d’une main, voulant montrer que l’architecte doit estre diligent en toutesses affaires, et, de l’autre main, il manie et conduit vn compas entor- tillé d vn serpent pour signifier qu’il doit mesurer et comparer toutes ses affaires et toutes ses œuvres et ouvrages avecques vne prudence et meure délibération............................. Pour ce est-il que je figure ledit architecte tenant touiours le compas en sa main, afin de l’enseigner qu’il doit conduire toutes ses œuures (comme nous avons dict) par mesure, et ay aussi ac- compagné le dict compas d’vn serpent, afin qu’il se souvienne d’estre bien advisé prudent et caut à l’exemple dudit serpent; car, ainsi qu’escrit sainct Ambroise, sentant approcher de soy l’en- chanteur, il met une de ses oreilles contre terre et estouppe l’autre de sa queue; ainsi faisant, l'architecte parviendra à la palme, la quelle ie luy propose et mets devant les yeux, comme le but auquel il doit viser et le chemin auquel il doit tendre. » De ce compas emblématique, notre architecte s’en servit telle- ment bien qu’il crut avoir trouvé la loi harmonique universelle qu’il cherchait, ainsi que l’indique le curieux extrait suivant, dans lequel il annonce la publication postérieure de sa découverte : «Au second tome et œuvres de divines proportions (lequel j’es- père faire imprimer si Dieu m’en donne la grâce ), vous verrez non-seulement le moyen et nouvel invention de faire des corni- ches ; mais aussi par les mesures de tout, le corps humain trou- vera toutes les proportions de toutes sortes de plans et mon- tées des bâtiments que vous désirerez, conformément avec les mesures et proportions qui se trouvent dans la sainte Bible. De cette loi, comme tous les artistes de ce temps qui pensaient (avec raison à notre sens) qu’aucune partie de l’art n’est indiffé- rente aux autres, il tire des conséquences, qui peuvent paraître folles à première vue, mais qui n’en jettent pas moins une singu- lière lumière sur l’invention des colonnes, considérées comme des transformations des figures dites cariatides ; d’après Phili- bert de l’Orme, et rien ne peut faire taxer cette opinion de folie, les colonnes de l’ordre dorique ne seraient autre chose que la corruption successive des cariatides hommes, les colonnes ioni- ques la corruption successive des cariatides femelles. «J’ai choisi l’ordre ionique entre tous autres pour orner et illus- trer le palais, lequel la majesté de la royne mère du très-chres- tien roy Charles IX de ce nom, fait aujourd’hui bastir en ceste ville de Paris, sous ses ordonnances et desseings; car j’y procède tout ainsi qu’il plaist à sadite Majesté de me commander, sauf les ornements, symmétries et mesures, pour lesquelles elle me fait cete grâce et faveur de s’en fier à moy. J’ai voulu accommoder le présent ordre à son dit palais pour autant qu’il n’est guères usité, et qu’encores peu de personnes l’ont mis en œuvre aux bastiments avec colonnes. — Plusieurs en ont bien patroüillé quelque chose en bois pour des portes, mais il ne l’ont encores bien cogneu ny représenté. L’autre ray son pourquoy j’ai voulu figurer et natu- rellement représenter ledit ordre ionique au palais de Sa Ma- jesté la royne, c’est pour autant qu’il est féminin et a esté in- venté après les proportions et ornements des dames et déesses ainsi que le Dorique des hommes comme m’ont appris les an- ciens : car quand ils voulaient faire un temple à quelque dieu ils y employaient l’ordre dorique, et à une déesse, l’ionique. » J. Du Boys. ( l.d suite prochainement.) LE PAVILLON IMPÉRIAL A L’EXPOSITION UNIVERSELLE. Nous avons cru être agréable à nos lecteurs en leur donnant la vue du pavillon impérial, tel qu’il sera exécuté d’après les plans et projets de MM. Duval frères, tapissiers, fournisseurs brevetés de Sa Majesté Impériale. Le rédacteur en chef de Y Exposition universelle de 1867, M. Fr. Bucuing, a bien voulu nous autoriser à reproduire la gravure qu’il a publiée en tête de son premier numéro. Voici les détails que nous avons recueillis sur ce pavillon : Il est placé à gauche de l’avenuè centrale qui, venant du pont d’Iéna, conduit à la porte d’honneur du palais de l’Exposition. Sa forme (ellipse renflée aux extrémités des deux axes), ainsi que son style composite du mauresque et du grec, le rendent à la fois sérieux et gracieux d’aspect. Il sera d’une grande légèreté, et pour ainsi dire découpé à jour. ■ Pour tempérer l'excès de lumière qui résulterait de ses nom- breuses ouvertures, une marquise fort riche, soutenue par des lances et des trophées, s’étendra tout autour du pavillon, recou- vrant une terrasse bordée d’une balustrade en marbre. Les quatre perrons qui donneront accès au pavillon, seront également en marbre ; des statues de gardes et de licteurs orneront la nais- sance des rampes. Nous ne pénétrerons pas aujourd’hui à l’intérieur pour l’agen- cement et l’ornementation duquel on nous promet des merveilles.