Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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ORNEMENTATION USUELLE
SOMMAIRE : Chronique de l'Exposition universelle, H. du Clbuziou. — Le Musée
gallo-romain de Saint Germain en Lage, R. Pfnok.—Essai sur l’histoire de la poterie
française, H. du Cleuziou. — De l’Ameublement, E. Guichard. — Bulletin. — Aux
Lecteurs, R. Pfnor.
CHRONIQUE
S DE
L’EXPOSITION ÜWVERSELLE
L’ANGLETERRE
Il est de toute évidence que le peuple français est le premier
peuple de l’univers; c’est peut-être « peu civil pour les autres na-
tions, » comme dit M. de Voltaire, mais c’est une vérité aussi in-
contestable que la piété de Clovis ou la science de Charlemagne :
nous n’avons pas à y revenir. Pourtant, puisque l’occasion s’en
présente, il nous a semblé fort utile, dans la branche de l'art qui
nous occupe particulièrement, de faire, à l’usage de nos compa-
triotes, quelques comparaisons avec les peuples étrangers ; nous
pourrons peut-être, malgré notre primauté, en retirer un petit
profit. Sans autre introduction^ commençons par la Grande-Bre-
tagne. «A vous, messieurs les Anglais. »
Au dix-huitième siècle, on allait à Londres pour apprendre
« à penser. » Il est vrai qu’au retour on se risquait aux grands
coups de boutoirs du roi, mais, n’importe, on y retournait. De
nos jours, l’Angleterre pourrait nous apprendre bien d’autres
choses. Sans passer le détroit, voyons l’enseignement qui résulte
d’une excursion dans son secteur parisien, pour employer la lan-
gue de messieurs de la Commission.
Et d’abord nous avons été très-étonnés de la pauvreté relative
de la galerie de l’histoire du travail. Les nobles lords ne nous
ont sans doute pas jugés dignes d’admirer les richesses de leurs
collections. Il paraît que la courtoisie n’a pas encore osé se ha-
sarder à faire voyage de Douvres ä Calais ; tant pis pour nous,
mais, de même aussi, tant pis pour eux !
A part un torques, presque semblable à celui du musée de
Cluny, quelques broches en cloisonnés gaulois, des fibules très-
originales, le si remarquable chandelier de Glocester, quelques
pièces d’orfèvrerie des Universités d’Oxford et de Glascow, deux
ou trois masses de corporations, il n’y a rien de ce que nous
étions en droit de nous attendre à rencontrer à l’Exposition ré-
trospective anglaise. Rien du siècle d’Élisabôth, rien du moyen
âge, si curieux en Angleterre ; je me trompe, une vingtaine de
coiffures colossales, casques de géants qui font rêver aux excen-
tricités drolatiques de Gustave Doré. Les coupes, les brocs, les
plateaux, les bassins, les aiguières, les bouteilles, les fontaines
sont de l’époque ou du style de Louis XIV ou de Louis XV. Ces
cuivreries reluisantes, ces dorures pleines d’éclat, ces argenteries