ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
% blanches sont lourdes, sans grâce, sans forme. A part un surtout du prince de Galles, père de Georges III, la vaisselle anglaise, qui remplit tout le musée, manque complètement d’une qualité qui semble vouloir ne pas quitter, non plus que la politesse, la grande terre en Europe, l’élégance. L’Inde antique est représentée par quelques pierres et une collection de photographies. Les merveilles d’Agra, de Delhi, d’Ahmedabad et d’Orissa accommodées au collodion. C’était bien la peine de s’intituler : « Palme des guerriers qui parcourent la carrière de la valeur, » « Colonne de la monarchie universelle, » « Lion du combat toujours victorieux, » pour n’avoir, le jour où un sultan montre les kiosques délicieux de son sérail, où un vice- roi aligne ses avenues silencieuses de Sphinx, où un bey en- chante les yeux par les féeries de ses palais, pour n’avoir à mon- trer aux nations réunies qu’une collection de photographies. Pauvre Inde ! pauvre dynastie, pauvre lumière du monde ! Quittons les ruines et traversons les beaux-arts. Si le temps est sombre, arrêtez-vous un instant, vous parviendrez peut-être à comprendre ce que peut être la peinture anglaise ; s’il fait du so- leil, fuyez, les tons criards vous écorcheraient les yeux; le demi- jour brumeux est nécessaire à ces toiles pour en atténuer la cru- dité; ainsi vues, on y rencontre parfois des détails pleins de pittoresque. Traversons l’architecture et les arts libéraux; mais, en passant, donnons tous nos éloges aux innombrables dessins in- dustriels de l’école de South-Kensington. Jadis, à l’ombre des cathédrales, s’abritèrent les premières universités; maintenant, auprès des musées, devraient s’élever de même des sanctuaires d’étude. Au lieu d’empêcher au Louvre, à Cluny, et partout en France de dessiner, de peindre, de mesurer, d’apprendre enfin, on devrait ouvrir des salles aux travailleurs. La leçon britanni- que est bonne, qu’on en profite. N’avez -vous crainte des heurts violents, des chutes inattendues; aimez-vous l’antithèse et la transition brusque, allez à l’Exposi- tion anglaise. Nous étions dans les livres, nous venions de re- garder l’architocture où la roideur, la sécheresse et la perpendi- cularité donnent aux imitations gothiques un caractère si particulier, si original. Nous voici dans le royaume d’Aoude, en plein Radjapoutana, chez le Nizam, au milieu du Penjab. Que ces petits riens, dorés, peints, émaillés, fouillés, creusés, tournés, brodés sont ravissants de goût, de forme, de couleur et d’harmonie ; quelle fantaisie dans ces vases, ces coffrets, ces ar- mures, ces boucliers, ces étoffes d’or, d’argent et de pourpre ; il y a des bijoux, des châles, des turbans, des écharpes, des pen- dants, des colliers, des ceintures à faire tourner la tête à une ro- sière. Mais sous la peau du lion, on sent la chair du léopard d’outre- Manche ; à travers la mousseline blanche du Bengale, on voit l’uniforme rouge du soldat de la reine. L’Inde est britannisée. Les ciseleurs d’or de Benarès et de Luknow, au lieu de modeler la figure étrange de Ganessa la sagesse, forment des croix desti- nées à briller sur la gorge pâle des jeunes miss. On fait fabriquer au sculpteur de Golconde des nécessaires, des presse-papiers, des porte-montres, des porte-cartes, et les arbres de l’Himalaya de- viennent des tables à rallonges, des buffets de salle à manger, des chaises à dossier, des fauteuils confortables ! Glorieux Dupleix, brave Bussy, Français-Indiens si peu connus, une larme à vos souvenirs, un regret à votre sublime rêve de colonisation frater- nelle, et passons. A Malte, rien n’est anglais, au contraire, mais tout est bien pauvre ; à part des sculptures en pierre d’une patience monas- tique, à part des corbeilles en filigrane qui feraient envie au frère du Taïcoun, aucun produit n’attire votre attention. Au Canada, je n’ai rien à vous faire voir ; les pelleteries ne sont pas de mon ressort. Quittons les comptoirs, sans oublier pourtant la paire de vases en ivoire « dont il était si fort question à Honam » et rentrons, si vous le voulez bien, dans la vraie terre d’Albion. Ce par quoi brillera particulièrement l’Angleterre à l’Exposi- tion universelle de 1867, c’est par le meuble. Depuis 1855, les fa- bricants anglais ont fait cl incroyables progrès. Il y a au Champ de Mars, en ce genre, des choses remarquables. Dans le gothique, la raideur que nous indiquions tout à l’heure quand elle est réduite à des proportions moindres, devient non- seulement supportable, mais même assez attrayante. MM. Holland et Sons, Heaton Butler et Bayne ont envoyé des dressoirs en style moyen âge pleins de cachet, d’originalité et même d’une re- cherche de dessin et de couleur que nous aimerions à voir prati- quer un peu plus souvent par nos ébénistes français. M. Gilow expose un meuble renaissance en ébène d’une ampleur et d’une correction tout à fait magistrale. Enfin M. James Lamb (de Man- chester), quittant les sentiers battus, ouvre à la fantaisie une voie nouvelle ; son essai néo-grec attire les yeux de tous les connais- seurs. Que vous dire après cela des incrustations Louis XVI, des ar- moires à glace en bois de différentes couleurs, des toilettes blan- ches émaillées de faïences à fond bleu tendre, des bibliothèques, rehaussées de dessins blancs, que tout cela est un tant soit peu manqué , que le Louis XVI ne supporte pas le mélange du Louis XIII, et qu’à des frontons rompus, il ne faut pas des dessins mignons et simplement coquets. Dans 1 orfèvrerie de même, la puérilité règne en maîtresse. La plus grande pièce d’argent de la galerie anglaise est un cygne en métal qui nage dans de l’eau de métal avec des petits poissons.. L’oiseau tourne la tète, remue les ailes, etc., etc. ! Dans la céramique, les faïences de Minton arrivent à des colo- rations magnifiques. Pourquoi ces émaux si vigoureux servent- ils à décorer des reproductions banales d’eaux fortes de Salvator Rosa. L’Angleterre, comme création, en serait-elle déjà réduite à des contrefaçons. Wedgwood suit les traditions de famille, mais ne progresse pas. Ses produits ont pour eux ce qu’ils avaient déjà, la finesse ; mais ils conservent contre eux ce qu’ils avaient aussi, le convenu dans la couleur et le dessin. Le ton uniforme est mal- heureux dans l’émail. A l’exhibition des cristalleries, nous n’avons rien remarqué que quelques lustres en imitation de Murano, très-réussis, et quantité de vases complètement disgracieux par leur composi- tion, ou plutôt par leur décomposition. Le même cornet se tourne dans les mêmes ornements. La [même bouteille offre ses flancs à des dessins de tous les styles. La même coupe change de pied, le tout avec une régularité extraordinairement fatigante. Un peu plus d’imagination ne ferait vraiment pas tort aux confrères de M. Dobson. Nous ne nous arrêterons pas ailleurs : les tapisseries, le libre échange, — la paix, — sont risibles. Les machines ne sont pas de notre compétence, ici, nous admirons. Les yeux fermés, les sirè- nes blondes du cercle de l’alimentation ne nous regardent au- cunement, les canons Armstrong, nous n’avons garde de les con- templer, et près des églises, enfin nous passons franc, en empor-