Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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de marbre en un ou deux etages, et motiver ainsi 1 emplacement
de quelques objets d’art, qui, il y a un instant, étaient placés sur
les deux meubles Boule que nous supprimons dans 1 intérêt de
notre bien-être? Je voudrais encore que ce qu’on appelle le
garde-feu, le garde-cendres, ne fût plus un vain ornement, et
qu’il remplît consciencieusement son rôle utile, tout en restant
agréable à l’œil. Pourquoi ce garde-feu est-il percé à jour de
tous côtés? C’est, me dites-vous, pour votre arrangement de mé-
daillons, de guirlandes, de rinceaux que vous voulez faire gra-
cieux ? Mais alors il ne me garantit pas de l’avalanche de cendres
qui m'inonde en passant à travers les mille ouvertures que vous
y avez pratiquées. Si vous ne pouvez trouver autre chose, soudez
au moins derrière votre ornement une bande de métal qui fasse
que cet ornement décoratif soit véritablement un garde-cendres.
Pourquoi encore terminez-vous votre ornementation par de pe-
tites pointes, par de petites feuilles d’acanthe qui couronnent le
tout? — N’oubliez donc pas que quand j’ai froid aux pieds, je
cherche naturellement un point d’appui sur cet ornement, que je
n’en trouve aucun, et que pour peu que j’appuie, tout s écroule.
Cherchez un croissant, un fer à cheval renversé, une forme quel-
conque qui puisse supporter au moins la pression du pied endo-
lori par le froid.
Permettez-moi, avant de quitter ce salon, une dernière remar-
que qui a bien aussi son importance.
L’exiguité de nos pièces a amené à sa suite un autre inconvé-
nient plus grave que ceux que je viens de signaler, je veux parler
des vapeurs qui se condensent'les jours de grandes réunions, et
produisent cette buée qui coule des fenêtres et de toutes les parties
murales. L’on fait quelquefois retirer les invités dans une pièce
voisine pour ouvrir les fenêtres et renouveler l’air ; de là des
robes gâtées et tous les autres inconvénients d’un bain de vapeur
en costume de bal, et très-souvent aussi des fluxions de poi-
trine .
Comment se décide-t-on à subir un mal pareil sans même son-
ger à y chercher un remède ? Cependant l’architecte peut deve-
nir ici un véritable médecin hygiéniste, tout en se créant du
même coup de charmants motifs de décoration. Qu’il pose une
boiserie à quatre ou cinq centimètres du mur, que derrière cette
boiserie il établisse une ventilation, et le mal est en fuite, et
l’on n’entendra plus murmurer tristement :
Elle aimait trop le bal : c’est ce qui l’a tuée !...
Je n’ai pas besoin de dire que des crampons ou des soutiens en
fer donneraient à cette boiserie détachée des parois murales
toute la solidité désirable. Sa partie supérieure pourrait se rat-
tacher d’espace en espace à la corniche par des guirlandes ou par
mille autres moyens décoratifs. Vous comprenez facilement qu’à
l’aide de cheminées d’appel établies derrière cet avani?corps, les
vapeurs, qui tendent toujours à monter, se dissiperaient par l’in-
terstice à mesure qu’elles se formeraient. Et l’air serait sans
cesse renouvelé sans jamais être agité; il conserverait une tem-
pérature constante, un état hygrométrique toujours égal ; il res-
terait de plus toujours salubre et agréable. L’art et l’hygiène
trouveraient donc dans cette combinaison si simple une égale sa-
tisfaction.
Cette boiserie, moins les cheminées d’appel inutiles dans cette
nouvelle application, pourrait encore être établie dans de petits
boudoirs spécialement destinés au repos. On ménagerait des ou-
vertures dans les panneaux ; on placerait des glaces dépolies dans
ces ouvertures, et derrière ces glaces des corps de lampes. Le
boudoir serait ainsi éclairé par une lumière adoucie, sans flamme
et sans chaleur, et comme tamisée à travers des nuages transpa-
rents. Je me trompe fort, ou un appareil réduit aurait la tran-
quillité et pourrait avoir la beauté et le charme des corolles
translucides et embaumées où sommeillent et songent les sylphes
des nuits d’été, dans le féerique royaume d’Obéron et de Ti-
tania.
Il est une autre pièce où nous passons la moitié de notre vie.
Il n’est donc pas sans intérêt de nous y arrêter quelques instants.
Je parle de la chambre à coucher. C’est trop souvent, vous le
savez, le laboratoire où se distillént dans des alambics de toute
forme, sinon des poisons bien actifs, d’où s’échappent du moins
des émanations qui ne sont pas sans une fâcheuse influence sur la
santé. Que voyons-nous, en effet, dans presque toutes nos cham-
bres à coucher? Je ne veux pas pousser à l’extrême, et vous si-
gnaler celles d’entre elles qui sont capitonnées du haut en bas.
Mais qui de vous ignore que c’ est dans cette pièce que sont réser-
vées les plus grandes masses d’étoffes de laine, de eoton ou de
soie ?
E. Guichard.
(La suite prochainement.)
BULLETIN
Le Conseil supérieur du jury international, dans sa séance du
10 mai, a décidé que le nombre des récompenses primitivement
fixé, en dehors des grands prix, à cent médailles d’or, mille
médailles d’argent, trois mille médailles de bronze et cinq mille
mentions honorables, serait élevé à
Neuf cents médailles d’or,
Trois mille médailles d’argent,
Quatre mille médailles de bronze.
Et cinq mille mentions honorables.
Il n’y aura pas de rappel des récompenses antérieures.
*
* *
La médaille d’honneur de l’Exposiiion du Champ de Mars vient
d’être donnée à M. Carrier-Beleuse. Il avait exposé, cette année,
deux grands marbres, — la Femme entre deux amours, la
Vierge présentant le Messie au monde. M. Carrier-Beleuse s est
surtout fait connaître par de très-belles compositions d art indus-
triel. Nous sommes heureux de constater la tendance qui a cru
devoir couronner en lui l’homme qui ne croyait pas déroger, mais
bien au contraire s’ennoblir en livrant à 1 industrie 1 appoint de
son talent, le travail de ses veilles.
Les sculpteurs, bonne leçon à donner aux peintres de 1 année
dernière, ont voté pour M. Carrier-Beleuse à l’unanimité. La
peinture n’a pas obtenu dø médaille d honneur.
R. P.
R. PFNOR, Propriétaire-Directeur.
Paris. — Typ. de Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four-St-Germain, 43