ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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CARRELAGE EN FAÏENCE ÉMAILLÉE (Nos d’ordre il et 12) Le mode de construction en briques avec revêtements émaillés actuellement en usage en Perse date, dans ce pays, de la chute de la dynastie des Sassanides, lors de la conquête arabe au septième siècle. Toutes les constructions antérieures sont en pierres de grande dimension. Quelques auteurs éminents ont avancé que l’art persan du moyen âge n’avait véritablement été formé que par les réfu- giés grecs-nestoriens, qui, chassés de Byzance au quatrième siècle, se répandirent dans toute l’Asie Mineure et en Perse, et firent éclore un art nouveau de l’union des éléments qu’ils apportaient et de ceux qu’ils trouvèrent sur le sol de leur nou- velle patrie. Il est un fait acquis pour toutes les personnes qui ont étudié les monuments anciens de la Perse, c’est que les dynasties qui sont venues après l’invasion d’Alexandre le Grand, Séleu- cides, Arsacides et Sassanides, n’ont pas eu d’art qui leur fût propre et n’ont fait que copier d’une manière plus ou moins heureuse les sculptures des siècles précédents (1). Ce seraient donc les Grecs qui, après avoir enseigné aux Romains, auraient aussi inspiré les Persans et auraient ainsi créé le genre arabe : car il est parfaitement admis par tout le monde que ces tribus nomades, très-barbares, surtout en ma- tière si délicate, n’entendaient rien à l’art, et que ce fut bien en Perse qu’ils vinrent chercher ce que l’on appela plus tard l’art arabe, qui subit dans la suite de grandes modifications. Tandis que les artistes persans puisent leurs inspirations dans les productions végétales et y mêlent même la représentation (1) Voir le Voyage en Perse, de Flandin et Coste. d’animaux, les Arabes du Caire et de l’Espagne, pour obéir à leurs principes religieux, bannissent toute représentation de- là nature organique et ne puisent leurs ressources décoratives que dans les combinaisons géométriques. Les carreaux émaillés formaient et forment encore de nos jours la principale décoration des maisons persanes; on s’en sert comme revêtement et comme pavage; celui que nous pu- blions nous paraît avoir été fabriqué pour ce dernier usage. Nous pouvons juger de la composition de ce carrelage par la vue de la planche (4e livr. ), qui en reproduit l’en- semble. Les ornements y sont vigoureux et hardiment jetés; les rosaces sont le plus heureusement composées, et, par- dessus tout, le coloris est d’un effet si riche qu’il faut bien dé- clarer que l’on pourrait être satisfait à moins. En examinant de près les moyens employés par les produc- teurs de cette brillante décoration, nous serons étonnés de leur simplicité. L’artiste a pris pour modèle des plantes et des fleurs, mais sans les copier d’une façon trop puérile, il a traduit cette végétation en décoration monumentale; il a en- suite posé ses teintes très-arbitrairement par rapport à la co- loration naturelle des modèles qu’il avait choisis, mais d’une manière fortsage par rapport à l’harmonie des couleurs. Pour que chaque ton ait bien sa couleur propre, l’artiste a redes- siné le contour en bistre et a évité, par ce moyen, la diffusion des teintes à une certaine distance, phénomène qui n’aurait pas manqué de se produire sans cette précaution. Disons aussi que ce redessiné fait valoir très-heureusement le dessin général. Nous retrouverons ces principes si simples et si vrais chez tous les peuples qui ont entendu la décoration monumentale.