Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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Mieux vaut, en effet, s’en tenir à ces effets de lignes et de cou-
leur bien agencés que de chercher à produire, par une sorte
de trompe-l’œil, comme on le tente aujourd’hui, des reliefs
de fleurs ou d’animaux sur une surface qui, par sa destina-
tion, doit être forcément plane.
La surface du carrelage est émaillée à l’aide de la (jlaçure
stanifère, c’est-à-dire à base d’étain, blanche et opaque, dont
les Arabes faisaient usage depuis longtemps déjà. Notons en
passant que la couverte dont Lucca della Robbia fut l’inventeur
au quinzième siècle a beaucoup d’analogie, sinon de similitude,
avec celle qui nous occupe ; nous la retrouverons dans le por-
trait de Raphaël publié dans notre deuxième livraison.
Notre chromo-lithographie est une reproduction exacte, un
fac-similé, en quelque sorte, du carreau que nous avions à
notre disposition , rendant avec la même fidélité toutes ses
perfections et ses imperfections.
IMPOSTE EN FER FORGÉ
( No d’ordre 5
L’art de la serrurerie, si florissant en France et en Alle-
magne pendant le moyen âge, s’est soutenu jusqu’au siècle
dernier.
En effet, il suffit d’examiner la grille dont nous nous oc-
cupons et le heurtoir que nous donnons dans cette livraison,
pour voir que la serrurerie prend une large place dans les arts
industriels ; encore est-il bon de dire que nous ne regardons pas
cette imposte comme une œuvre exceptionnelle. Nous sommes
bien loin, surtout comme valeur de travail, des belles grilles et
pentures du douzième et du treizième siècle et môme de la ser-
rurerie allemande des quinzième et seizième ; nous n'avons plus
ici ces merveilleuses soudures dont Mathurin Jousse a dit :
«Biscornet en a emporté le secret clans la tombe.» Selon le sys-
tème adopté en France dès le quatorzième siècle, la tôle re-
poussée et rivée joue le principal rôle, et la lime a prêté son
concours à l’ouvrier. Cependant la décoration et l’utilité sont si
intimement liées, ce chiffre est si gracieusement enlacé et la
' main-d’œuvre de cette grille-imposte est traitée avec un soin tel
que nous n’hésitons pas un seul instant à la proposer comme
i modèle de décoration en fer d’un goût simple et élégant.
FAUTEUIL DU MOBILIER DE LA COURONNE
(No d’ordre 6
Ce fauteuil provient de la chambre à coucher de Louis XIV,
au palais de Versailles. La monture remarquablement sculptée
en bois doré et la tapisserie des Gobelins font regretter que
ce beau siège ait subi une modification qui l’a défiguré :
les franges, qui sont une restauration moderne, cachent la
sculpture sur bois de la monture à laquelle devait être fixée la
garniture.
Nous donnerons par la suite des sièges et fauteuils de diffé-
rentes époques, et nous verrons que jamais on n’a substitué à
la frise sculptée ou unie des franges, qui sont une invention
toute moderne et d’un goût très-contestable.
Le dessin de ce meuble est attribué avec raison, pensons-
nous, à Lebrun. Nous savons qu’il composa tous les des-
sins décoratifs tant du château que du mobilier de Versailles,
dans tous leurs détails; il dessina, dit-on, jusqu’aux espa-
gnolettes.
MARTEAU
DE PORTE
(No d’ordre 1)
Au contraire de nos sonnettes, qui ne prêtent en aucune
sorte à l’ornementation, nos pères avaient les heurtoirs, qui
étaient la plupart du temps un sujet réel de décoration pour
l’entrée de leur demeure. Tantôt en fer, tantôt en bronze et
de formes les plus variées, ils devenaient sous le burin ou le
marteau de l’artiste de véritables objets d’art.
Le magnifique.heurtoir que nous donnons ici provient du
château d’Anet.
La plaque est en fer repoussé et ciselé, aux armes de France,
et surmontée du croissant de Diane de Poitiers. Le heurtoir
proprement dit est un anneau formé par deux dauphins ; il
est en fer ciselé.
Cet élégant spécimen de la serrurerie française au seizième
siècle a dû être exécuté sur un dessin de Philibert Delorme,
l’architecte du chAteau d’Anet. (1548.)
VASE DÉCORATIF
( No d’ordre 9)
Par suite de diverses alliances, le château d’Anet était de-
venu la propriété des ducs de Vendôme.
L’arrière-petit-fils de Henri IV, le duc Louis-Joseph de
Vendôme, qui était le chef de cette maison à la fin du dix-
septième siècle, habitait Chenonceaux et plus particulière-
ment Anet, lorsqu’il n’était pas en campagne ; c’est à lui que
l’on doit les changements plus ou moins heureux que cette
splendide résidence subit à cette époque.
Le vase que nous donnons dans cette livraison provient de
ce temps; de son examen, il résulte que tous les change-
ments apportes à la demeure de Diane de Poitiers ne furent
pas malheureux. Il exhale encore comme un parfum de Renais-
sance. La façon dont l’artiste l’a traité, jointe à l’ampleur du
style Louis XIV, concourt à faire de cet amortissement
un excellent modèle dont on peut s’inspirer ou que l’on peut
même copier à l’occasion.
Paris. — Typ. Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four, 43.