Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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BRODERIE VÉNITIENNE
( Nos d’ordre 18 et 19)
Dès le onzième siècle, Venise était l’entrepôt du commerce
de 1 Orient et de l’Occident, et tendait tous les jours davantage
à devenir un grand centre industriel et manufacturier.
Marchant à pas de géant dans cette voie, elle atteignit bien
vite 1 apogée et, grâce à un gouvernement qui sacrifiait tout à
ce point de vue, Venise sut maintenir pendant fort longtemps
la haute prépondérance industrielle et commerciale qu’elle
avait su acquérir si promptement.
Au seizième siècle, les arts et l’industrie n’y étaient, à pro-
prement parler, qu’une seule et même chose, et c’est ce qui
expliquera à nos lecteurs la fréquence des exemples que nous
emprunterons aux différents produits de la cité des Doges.
Dans la broderie de soie que nous donnons ici et qui
devait être posée au bord d’une, étoffe de tenture, on ne sait
ce que l’on doit le plus admirer de la composition si heu-
reuse ou de la riche harmonie des couleurs. Rien de gracieux
comme ce dessin sur ce fond transparent.
Suivantle grand principe décoratif malheureusement aban-
donné depuis, l’artiste n’a pas eu la moindre velléité d’imiter
des ornements en relief; tous les effets sont obtenus par des
oppositions et des dégradations de tons. Le dessin est habile-
ment cerné en foncé pour le faire mieux sentir et empêcher
la diffusion des teintes à une certaine distance. Aussi, malgré
la simplicité des moyens employés, il est impossible d’obtenir
un effet plus élégant et plus riche que dans cette bande de
broderie.
PORTRAIT DE RAPHAEL
(No d’ordre 8)
Avant de faire de la sculpture émaillée, Lucca della Robbia
avait étudié l’état d’orfévre, qu’il abandonna pour la sculpture
monumentale. Il acquit dans cette dernière une réputation
que son nouveau genre ne fit qu’accroître.
C’est lui qui trouva la couverte au moyen de laquelle il put
assurer une durée presque éternelle à ses chefs-d’œuvre en
terre sculptée. Cette couverte se composait d’étain, de terra-
ghetta, d’antimoine et d’autres minéraux mélangés et cuits au
feu d’un four qu’il disposa, à cet effet.
Les Arabes faisaient depuis longtemps usage de l’émail
stannifère pour leurs produits céramiques. Ce furent, dit-on,
des potiers de Majorque, une des îles Baléares, qui introdui-
sirent ce procédé de glaçure en Italie, après l’avoir appris des
artistes arabes. De là le nom de Majoliques donné aux faïences
émaillées.
On pourrait donc contester à Lucca della Robbia l’inven-
tion de l’émail; mais, outre qu'il diffère de Vautre par sa com-
position, il fut le premier à appliquer ce genre de décoration
à l’architecture.
Le médaillon que nous donnons lui est attribué par des
personnes très-savantes assurément, mais un rapprochement
de dates nous engage à en croire plutôt l’auteur son neveu et
successeur André della Robbia. En effet, d’après M. Barbet de
Jouy,les premiers travaux de Lucca en ce genre datent de 1438.
Il était né à Florence vers 1400 et mourut le 20 février 1481 ;
à ce moment son neveu avait quarante-quatre ans. A la même