ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
époque, Raphaël n’avait guère que seize ou dix-sept ans, et ne jouissait pas encore de la réputation qui l’attendait; il est donc plus que probable que Lucca n’est pas l’auteur du médaillon, d’autant mieux que Vasari nous apprend que, dans les der- niers temps de sa vie, il chercha le repos, ce qiie son âge avancé lui permettait certainement. D’un autre côté, dans l’exécution de ce portrait, plusieurs indices, tels que la dimension de la guirlande de fruits et de fleurs et la coloration au naturel, nous confirment dans notre opinion. En effet, ce n’est plus la sobriété scrupuleuse de Lucca. Les couleurs du médaillon sont distribuées de la façon sui- vante : la figure et le vêtement sont en blanc, ton d’ivoire, sur fond bleu très-doux ; la guirlande est colorée au naturel sur le même fond, le tore en corde et les oves sont jaune très-vif, enfin le filet extérieur revient au môme bleu que le fond du portrait. SUCRIER EN VERRE DE BOHÊME '(No d’ordre 23) Nous attendons, pour donner la description de cette planche, la prochaine livraison, dans laquelle paraîtra un flacon aussi en verre de Bohême et présentant assez de points de contact avec le sucrier pour partager l’explication que nous comptons lui consacrer. Il nous arrivera souvent de réunir ainsi des objets identiques en un seul compte rendu. FRISE EN PIERRE SCULPTÉE ( No d’ordre 14 ) Ayant à revenir sur la sculpture monumentale du treizième siècle, en publiant des fragments de cette époque, nous nous en occuperons aujourd’hui au seul point de vue du natura- lisme dans l’ornementation architecturale. « Il semble, en examinant les monuments, dit M. Viollet- « Le-Duc, que ce soient les Clunisiens ( moines de l’abbaye « de Cluny ) qui, les premiers, aient formé une école de « sculpteurs allant chercher leurs modèles dans les productions « végétales. » Nous croyons que l’on peut faire honneur de l’introduction de ce grand élément décoratif, ou du moins de son application à l’état de système, à l’école laïque qui s’éleva dans l’Ile-de- France pendant la deuxième» moitié du douzième siècle. En même temps que les architectes abandonnent leurs anciens principes, les sculpteurs de cette vaillante école lais- sent de côté tous les modèles dont jusque-là ils s’étaient in- spirés : étoffes, ivoires byzantins, objets d’art orientaux rap- portés par les premiers croisés, fragments gallo-romains, pour les humbles plantes de nos campagnes, qui seront dé- sormais l’unique source où ils iront puiser leurs inspirations. La sculpture que nous donnons ici est un des plus délicieux morceaux de cette époque, où la sobre imitation de la nature était pure encore de toute l’exagération minutieuse dans laquelle l’art tomba insensiblement jusqu’au quinzième siècle. Que de qualités dans la reproduction de cette petite plante qui forme la frise de la Piscine de la Sainte-Chapelle ! Les feuilles sont admirablement groupées pour former les petites masses qui sortent des tiges ; seules, les personnes qui ont tenté de soumettre les végétaux à la décoration monumentale peuvent se faire une idée des difficultés à vaincre pour arriver à rendre à la fois, dans la pierre, la souplesse et la vigueur de la végétation avec élégance et sans raideur. LUSTRE DE MURANO ( No d’ordre 27 ) Parmi les produits artistiques qui ont le plus distingué la république vénitienne, il en est peu qui se soient élevés plus haut que ceux de la verrerie. Après que les fabriques de verre du Rialto eurent été chas- sées de la cité, par décret du conseil des Dix, vers 1291, celles qui existaient déjà depuis quelques années dans la petite île Murano virent leur vogue s’accroître et devinrent le centre de cette industrie. C’est là que, dans la seconde moitié du quin- zième siècle, fut inventé le cristal dont les Vénitiens gardèrent fort longtemps le secret. Cependant la plupart des objets remarquables qui sont entre les mains des collectionneurs sont en verre coulé, le cristal n’entrant dans leur agencement que, pour ainsi dire, en or- nements extérieurs, tels que pendentifs, perles, etc. Il est impossible de se figurer l’effet produit par cette al- liance de verre aux teintes variées et du cristal blanc; rien n’est plus merveilleusement beau que ces lustres, ces bras de lumière, ces candélabres avec leurs fleurs et leur feuillage aux différentes couleurs et aux mille facettes qui reflètent les lumières en les multipliant à l’infini. En les voyant, on se demande comment il se fait que per- sonne encore n’ait eu l’idée de doter notre époque, si émi- nemment portée au luxe et à son expression, d’un produit aussi magnifique et aussi simple dans sa construction. En effet, le lustre que nous donnons se compose d’une infi- nité de petits morceaux de verre semblables entre eux pour chaque bras, et enfilés sur une armature en fil de fer plus ou moins fort, selon la grandeur de l’objet. Les différentes parties dont se forme chaque branche sont ou coulées dans un moule ou soufflées, ou bien, comme les feuilles, contournées à chaud et découpées au sortir du moule. Les divers morceaux qui composent le dessin général du lustre sonten verre blanc verdâtre, les feuilles en couleur vert- foncé avec les pointes blanches ou rouges ; blanches ou rouges sont aussi les fleurs; les boules, ainsi que les pendentifs, sont en cristal blanc. Pourquoi donc, aujourd’hui que des progrès indiscutables ont été obtenus dans la fabrication du verre et du cristal, a- t-on abandonné ces délicieux motifs d’ornementation des ap- partements pour ne les remplacer que par du cuivre doré et du bronze, dont les effets ne peuvent être comparés à ceux des lustres du genre de celui que nous montrons ici? Paris. — Typ. Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four, 43.