Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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ÉTOFFE DE TENTURE
( Nos d’ordre 30 et 31)
Lorsque les savants auteurs des Mélanges cl’archéologie
publièrent, en 18ol, leurs magnifiques planches des étoffes
de la châsse de Charlemagne, de Ratisbonne, de Toulouse, etc.,
ce fut l’étonnement qu’ils provoquèrent parmi tous ceux qui
s’occupaient d’art à cette époque. A part quelques collection-
neurs, personne ne faisait attention aux admirables tissus qui
nous étaient restés du moyen âge. Leur initiative a produit
d'excellents résultats; à nous de la seconder; c'est un devoir
devant lequel il nous est doux de ne pas reculer.
La tenture que nous publions est de composition moderne,
mais elle rentre si bien dans les données des fabriques an-
ciennes de Byzance, de Sicile ou d'Espagne, que nous croyons
devoir la classer parmi nos modèles.
Nous retrouvons ces paons affrontés, abrités sous le Hom,
1 arbre sacré des anciennes religions de l'Asie, dans les tissus
FLEURONS DE LA SAINTE-CHAPELLE
(No d’ordre 4)
L art n’a jamais été et ne sera jamais qu’une interprétation
libre de la nature.
(1) De Ceritn. Aul. Bys., C. 23 (243, Mel. Arch., t. II).
du trésor d’Aix-la-Chapelle, de la chasuble de saint Domi-
nique, du cabinet de M. Dugué, et de la major d’Arles. « Le
paon, dit le P. A Martin, a toujours signifié, dans l'art chré-
tien, la gloire future. » Comme il symbolisait dans les reli-
gions antérieures l'élément du bien, souvent on l’alternait
avec des griffons et des guépards, chargés d’indiquer, d’abord
l’élément du mal, puis les peines éternelles (étoffe verte et rose
du trésor d’Aix, étoffe vert sur vert de la ville d’Arles). Sou-
vent on les peignait séparés, comme dans la chasuble de
saint Yves et dans l’étoffe qui nous occupe en ce moment.
Les couronnes et les étoiles qui surmontent la tête des paons
ne font qu’accuser plus fermement la pensée.que nous venons
d’indiquer, et rapprochent encore plus notre tenture des ves-
tements pavonés que Constantin Porphyrogénète (1) ordon-
nait à ses grands officiers de porter à la fête de Noël.
Sur les rives de la Seine, aux pieds de ces coteaux riants,
entre lesquels serpente le fleuve, ou rencontre, au printemps,
des plantes aux larges feuilles, dont la tige centrale s’élève et
se balance, gracieuse, au souffle du vent; quelques-unes sont