Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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plates, sans ornements, sans découpures, et n’ont qu'une
arête vive au centre, comme sur.le fleuron de droite; d’autres
ont des analogies lointaines avec l’acanthe des anciens, et
semblent onduler, au gré de la brise légère, comme sur celui
de gauche. Pourquoi chercher ailleurs les modèles choisis par
les grands artistes qu’enrôla, pour son œuvre sans pareille,
Pierre de Montereau,
Châteaubriand compare les cathédrales aux forêts de n
pays, et nous laisse croire que les oiseaux qui les fréquentent
ont l'illusion des grands arbres séculaires de nos bois. Com-
ment ne pas comprendre la poésie de ces pages quand on ad-
mire, de loin, au milieu de l’océan de maisons qui s’appelle
Paris, l’admirable bouquet de clochetons qui se nomme la
Sainte-Chapelle !
CHAISE BOIS DE CHÊNE (ÉPOQUE LOUIS XIII)
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Ce ne fut pas dans la demeure discrète d’un Corneille ou
d’un d’Aubigné que se prélassa la chaise sculptée dont nous
vous donnons la gravure, mais plutôt dans le salon d’un raf-
finé de l’époque. Comment adosser à de pareilles sculptures
le satirique auteur des Entretiens du baron de Pæneste, la
main lui démangerait trop de tympaniser les courtisans et la
courtisanerie. A ces enroulements, à ces rosaces, il faut le
gant parfumé à la Phyllis d’un Gadenet ou d’un Épernon, le
castor à l’ondoyant panache, le manteau drapé sur l’épaule.
Ce ne sont pas les galoches du grand Corneille qui s’ap-
puyaient aux traverses tournées de cette chaise, mais mieux
les bottes en cuir blanc de Russie, aux revers garnis de den-
telles, d’un Frangipane ou d’un Sully.
Tout se tient. A des pourpoints céladons ou vert tendre qui
laissaient voir la fine chemise de Hollande aux bouillons nei-
geux, à des moustaches recoquillées en matamore, à des
royales, à des bourdes soyeuses jetées au vent, à des aiguil-
lettes, à des roses, à des rubans; il fallait, comme meuble, du
bois tourné, orné, fouillé, découpé, ciselé.
De nos jours, où le luxe de bon goût est plus à la portée de
tout le monde, il nous semble que notre chaise ne déparerait
pas la salle à manger la plus recherchée.
Nous publierons dans une prochaine livraison un autre
genre de siège pour le même usage, qui, pour avoir moins
de faste, a peut-être plus d’élégance et d’harmonie.
CADRE SCULPTÉ.
(No d’ordre 17)
Le style Louis XVI est de nos jours tout à fait à la mode.
Pour ce qui est du mobilier, nous n’avons pas à le juger en
cet endroit. Pour ce qui est de l’ornementation et des mou-
lures, il n’a peut-être pas toute l’ampleur du siècle de
Louis XIV, tout le bon goût du siècle de la Renaissance. Mais
on rencontre à chaque instant dans ses sujets des inattendus
pleins de finesse et de légèreté. Notre cadre en est une preuve.
Reprocher à ces feuillages d’être resserrés de ressembler au
papillon qui n’a pu déployer encore ses ailes, serait vraiment
cruel devant l’élégance d’une baguette aussi distinguée de
forme, aussi gracieuse de détails. L’effet de cette moulure
dorée sur ce fond blanc mat est délicieux ; le petit chapelet
de perles qui le termine ajoute encore à sa délicatesse, et,
sans se commettre aucunement, les petits-maîtres poudrés à
blanc, les marquises à lèvres roses pouvaient s’admirera leur
aise dans la fine glace qu’il entourait jadis.
FLACON EN VERRE DE BOHÊME
No d’ordre 24 )
Nous avons public clans une livraison précédente un sucrier
de la même provenance; nous donnons maintenant le flacon
qui l’accompagne. Tout à l’heure nous faisions remarquer la
finesse poussée jusqu’à la tenuité dans une matière solide ;
ici nous insisterons sur la gravité sobre des ornements dans
une matière fragile. Le cadre appartenait à une époque quin-
tessenciée; les objets que nous avons sous les yeux faisaient
partie du mobilier de personnages plus méthodiques. Le nom
de la propriétaire du sucrier est gravé en creux sur le bord du
couvercle. Notre dessin en laisse apercevoir quelques lettres.
Voici l’inscription : 1704. Dorothea. Friederica. Zahnin. h.\x-
dessous, en regard de l’oiseau, est une selle ornée de ses deux
courroies pendantes et de ses deux étriers, symbole probable
de la profession du mari de Dorothée. L’absence de toute
espèce de couronne et de signes héraldiques empêche de l’at-
tribuer à un cavalier quelconque. Rien n’égale, au milieu
d’un service de table, l’élégance calme de ces verreries de
Bohême. Nos carafes guillochées, nos coupes à facettes vives
n’atteindront jamais l’effet intime et réservé de ces deux vases
que nous nous hâtons d’offrir à l'intelligente mise en œuvre
de nos modernes fabricants de faïences et de verres.
H. DU G.
Paris. — Typ. Rouge frères, Dunon et Fresnô, rue du Four, 43.
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