L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

L’EXPOSITION DE PARIS -1 C75 est d’environ 33,000 mètres carrés. Elle com- prend 5 classes de l’Exposition, du numéro 11 au numéro 16, toutes remplies d’attrait et d’in- térêt : l'enseignement, depuis l’éducation de l’enfant jusqu’à l’organisation et au matériel de l’enseignement secondaire, l’imprimerie, la librairie, la papeterie, la reliure et le matériel des arts de la peinture et du dessin. Puis la photographie, les instruments de musique, la médecine et la chirurgie, les instruments de précision, les cartes et appareils de géographie, de cosmographie et de topographie. L’histoire rétrospective du Travail qui est, comme nous l’avons dit, une des parties les plus curieuses de cette exposition, est subdivisée en quatre grandes divisions : les sciences an- thropologiques et ethnographiques, les Arts libéraux, les Arts et Métiers, les moyens de transport. On voit sur notre dessin, au-dessous du dôme, un ballon captif. Cet aréostat n’a pas été placé dans cet endroit dans le seul but de former un point de vue, de constituer ce que les artistes appellent un motif de décoration. Il planera au- dessus de l’Exposition de l’histoire de l’aréosta- tion, histoire bien française que jalonnent les noms glorieux des Pilatre des Roziers et d’Ar- landes, Montgolfier, Tissandier, Renard et Krebs, ces chercheurs du secret de la locomo- tion dans l’espace, le grand secret d’un avenir peut-être prochain, grâce à leurs efforts. Pour meubler cet étonnant palais, ni la puis- sance ni les ressources d’un souverain quelcon- que, fût-il des Mille et une Nuits, n’eussent pu suffire. Les organisateurs ont néanmoins résolu au mieux le problème en s’adressant à la France tout simplement. Les richesses qui s’y presse- ront proviennent des Musées de l’Etat, des col- lections municipales, et largement aussi, nous sommes heureux de le dire, de certaines usines spéciales et de la bonne volonté patriotique d’un grand nombre de collectionneurs. C’est un spectacle que l’on fera bien de contempler avec soin, car il ne se reproduira probablement pas et son enseignement sera véritablement inou- bliable. Max de Nansouty. LES FÊTES DE L’EXPOSITION ET DU CENTENAIRE Voici la liste complète de ces fêtes : ! 3 mai. — Fête de la Fédération à Versailles, ’ donnée par l’État : SO,000 francs. Le Palais des Arts libéraux. — Vue en perspective de l’ensemble des galeries. 6 mai. — Inauguration de l’Exposition; grande fête de nuit dans l’Exposition, les édi- fices publics et les places seront pavoisés et illuminés; fête nautique sur la Seine; grand feu d’artifice à la pointe de File Saint-Louis et de la Cité : 200,000 francs. — Part de la Ville, 100,000 francs; — part de l’Exposition, 100,000 francs. iAjuillet. — Fête nationale, 300,000 francs, l’art de la Ville, 300,000 francs. La dépense complète s’élèvera à 800,000 francs; il sera pourvu pour le surplus au moyen d’un prélève- ment de 200,000 francs sur le crédit ordinaire de la Fête nationale. Cette fête s’étendra dans le Bois de Boulogne, avenue du Bois-de-Boulogne, place de l’Etoile, avenue des Champs-Elysées, place de la Con- corde, jardin des Tuileries, rue de Rivoli, place de l’IIôtel-de-Ville, rue Saint-Antoine, place de la Bastille, places de la République et de la Nation, avenue Daumesnil et bois de Vincennes. Du 16 juillet à la fin d’août. — Banquets, bals, concert au Palais de l’industrie. A la suite d’un des bals, un bal populaire sera donné aux ouvriers de l’Exposition et aux syndicats en profitant des agencements : 50,000 francs. — Pari de la Ville, 50,000 francs. Septembre. — Grandes fêtes musicales avec le concours de tous les orphéons et de toutes les musiques militaires : 150,000 francs.— Part de la Ville, 150,000 francs. Septembre. — Fête sur la place de la Nation pour l’inauguration de la République de Dalou : 50,000 francs. — Part de la Ville, 50,000 francs. Fin de septembre ou courant d’octobre. — Fête de la distribution des récompenses. Rien pour l’Etat ni pour la Ville; à la charge de l’Exposi- tion, 400,000 francs. Courant d'octobre. — Fête publique analogue à celle de l’inauguration : 100,000 francs. —• Part de la Ville, 100,000 francs. Dates diverses. — Grandes fêtes de nuit à l’Exposition. Rien pour l’État ni pour la Ville; à la charge de l’Exposition, 400,000 francs. — Fêtes de nuit ordinaires. Rien pour l’État ni pour la Ville; à la charge de l’Exposition, 100,000 francs. Réserve et imprévu; fêtes données à l’occa- sion de la présence des souverains, des repré- sentants des puissances étrangères et des délé- gations, 200,000 francs. — Part de la Ville : 200,000 francs. En somme, le programme des fêtes du Cente- naire nécessite une dépense de 3 millions qui sont, par chiffres égaux, d’un million pour l’État (pour laquelle somme le projet vient d’être déposé), d’un million pour la Ville et d'un million pour l’Exposition. Ces fêles prendront, on peut en juger par cet aperçu, un éclat inaccoutumé.